SwatSh: 9/10
Gloomhaven est un jeu sorti de nulle part puisqu’à l’exception du méconnu Forge War, son auteur et son éditeur n’avaient, jusque là, rien sorti d’autre.
Enorme
Le jeu est passé 2 fois par la case financement participatif et a pété les plafonds en récoltant 4.000.000$ durant sa dernière campagne.
Enoorme
Et ce n’est pas tout, il a rafflé quasi tous les prix lors du Golden Geek Award 2017:
– Jeu de l’année 2017
– Prix du meilleur jeu innovant
– Prix du meilleur jeu thématique
– Prix du meilleur jeu stratégique
– Prix du meilleur jeu solo
– Prix du meilleur jeu coopératif
C’est bien simple, il n’a rien laissé à The 7th Continent! qui a juste été nominé dans les mêmes catégories mais sans rien emporter…
Respect!
Enooorme
Tout dans Gloomhaven est énorme:
- La boite est incroyablement grande. C’est simple, aucune autre boite n’est aussi grande! Voyez plutôt les photos où je juxtapose la boite de Gloomhaven à celle de Scythe qui est loin d’être petite! Face à celle de Gloomhaven, elle est minuscule 🙂
Et ce n’est pas comme pour certains jeux, la boite est bien, très bien remplie! A ras bord même et même plus car on a difficile à la fermer complètement tant le matériel est abondant. - On peut jouer au jeu en réalisant l’un ou l’autre scenario à part mais l’essence même du jeu est de réaliser sa campagne, toute sa campagne. Et sa campagne fait 94 scenarii!!! Oui, 94!!! Ils sont illustrés dans un livre Faites le calcul: 94×120 = 11.280 minutes de jeu. Disons que vous arrivez à faire 2 scenarii par soirée jeux, vous en avez pour 47 soirées jeux! Y’a moyen de ne pas s’ennuyer 🙂 Même s’il est toujours possible de rejouer des scenarii, comme Gloomhaven comporte un petit côté legacy (enveloppes et boites scellées, autocollants à coller sur des cartes,…), le jeu est clairement fait pour n’être joué qu’une fois, mais quelle fois! 😀
Enorme
Mais Gloomhaven n’est pas si énorme que ça car, alors qu’on s’attendait à une pléthore de figurines, on est étonné de n’y trouver que les héros en figurine, soit 18 malheureuses petites figurines. Le reste, les monstres, ne sont qu’en carton sur socle. Dommage mais vu la pléthore de monstres, c’est le double que la boite aurait coûté 😉 (le jeu coûte déjà 150€ comme ça)
Dungeon Crawler
Gloomhaven a beau avoir reçu le prix du jeu le plus innovant, son côté dungeon crawler est quant à lui très classique. Les joueurs incarnent des héros qui vont explorer des donjons et autres sous-sols sombres et dangeureux pour y combattre des créatures malfaisantes, les tuer et leur voler leur or. Avec l’or et l’expérience acquise ils vont pouvoir acquérir de nouveaux objets plus puissants et gagner de nouvelles habilités. Tout ça pour les rendre plus puissants pour être à même de pouvoir affronter des bêtes encore plus féroces et gagner des défis qu’ils n’auraient jamais pu relever auparavant.
Les héros vont se déplacer, attaquer à distance ou au corps à corps, ouvrir des portes et des coffres, se cacher de la ligne de vue ennemie, s’entraider, se soigner,…
Les combats
Ce qui est beaucoup plus innovant ce sont les combats où le hasard est très peu présent. Un peu à l’image de Mage Knight où les combats sont 100% prévisibles, gloomhaven propose un système de combat prévisible, gérable et sans dé. On connaît à l’avance les dégâts que votre héros va infliger à la ou les créatures qu’il attaque. Le héros va jouer une carte action de sa main qui indique la force et les pouvoirs éventuels de son attaque. Quant aux attributs des créatures (points de vie, bouclier, points de mouvement et force d’attaque), ils sont, eux aussi, connus à l’avance.
Pour maintenir un peu de suspense et de tension, seule une carte modificateur va être tirée pour savoir si la force de l’attaque aura, en moyenne, +1, +0 ou -1 de force. Le paquet de cartes modificateur est le même pour tout le monde et contient principalement des cartes -1, 0 ou +1 et, en unique exemplaire, une carte +2, une -2, une x0 (= pas de dégâts) et une x2.
L’idée de génie ici est, qu’au fil des scenarii et de l’expérience acquise par le héros, il va pouvoir optimiser son deck de modificateurs en y ajoutant des cartes de plus en plus puissantes…
Le jeu de la carte action
Le second élément innovant dans ce type de jeu est la gestion de son deck de cartes action. Chaque héros a son propre deck de cartes actions. Chaque carte action propose 2 actions différentes. A chaque tour, les joueurs vont jouer 2 cartes action pour réaliser 2 actions, une par carte. Ils vont tout simplement les choisir dans leur deck. C’est un système inspiré de l’excellent Concordia. On choisit les cartes que l’on veut jouer à chaque tour parmi toutes les cartes dont on dispose. Une fois jouées, elles sont mises dans la défausse et ne sont pas disponibles tant qu’on n’a pas réalisé l’action pour reprendre toutes ses cartes en main (ici, se reposer).
La défausse « perdue »
L’aspect encore plus innovant est que les cartes se placent à deux endroits différents lorsqu’on les a jouées. Elles se placent normalement dans la défausse mais peuvent également être placées dans « la défausse perdue ». Certains effets des cartes, les plus puissants, lorsqu’ils sont activés, forcent le joueur à défausser définitivement sa carte action. De plus, à chaque fois que le héros se repose (reprendre toutes ses cartes défaussées en main et se soigner de 2 blessures), il doit se défausser définitivement d’une de ses cartes action. Quand on sait qu’on ne peut avoir que 10 cartes action environ (en fonction du héros joué) pour tout un scenario, on va se reposer le moins souvent possible, et au plus on se repose, au plus on devra se reposer 😀 !
L’évolution des actions
Au fur et à mesure des réussites des héros, ils vont pouvoir évoluer de niveau. Chaque fois qu’un héros monte d’un niveau, il va gagner des nouvelles cartes action relatives à son nouveau niveau.
L’aspect génial de ce système est qu’il y a un peu de deckbuilding. Comme le nombre de cartes de chaque héros est limité pour chaque scenario (en moyenne 10 cartes maximum), les joueurs vont devoir choisir les cartes qu’ils joueront durant le prochain scenario parmi toutes les cartes action dont ils disposent. Génial!
Temps énoooorme
Il faut avoir le temps pour apprécier Gloomhaven qui se savoure dans la durée. Le jeu vous paraitra bien creux si vous n’y jouez qu’à un ou deux scenarii occasionnellement. Pour l’apprécier, vous devrez y jouer en mode campagne, faire évoluer vos personnages, rencontrer de nouveaux héros, acheter et porter de nouvelles armes et objets, faire de belles et de moins belles rencontres, jouer de nombreux scenarii et découvrir les éléments cachés du jeu. L’idéal étant d’enchainer les parties sans attendre trop longtemps pour ne pas perdre le fil de l’histoire et ne pas devoir se retaper les 50 pages de règles! Pour cela, il vous faudra des amis aussi motivés que vous bien qu’un mode solo est proposé et tienne très bien la route également. Vous vivrez alors une grande aventure, riche et incroyablement variée. Mais, un peu comme pour l’immense 7th continent, pour profiter pleinement de l’énoooorme Gloomhaven, vous devrez prendre le temps d’y jouer et d’y rejouer de nombreuses heures. Ca peut être un frein à certains types de joueurs et une qualité énoooorme pour d’autres 😀
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Ce que je lui reproche ? De m'avoir vendu du rêve naratif et évolutif alors qu'il s'agit d'un pur jeu de combo et de matheux. On passe son temps à optimiser ses coups, la naration est ridicule (au moins jusqu'ici) et je m'ennuie a mourir. De plus apres avoir goûté à des créations comme Tainted Grail, ce n'est plus possible. Dommage. Je regarde encore sa magnifique boite avec du rêve plein la tête mais je sais désormais ce qui se cache à l'intérieur et ce n'est pas pour moi.
Très bon article qui me donne encore plus envie d'y jouer !
Par contre, par pitié, arrêtez avec le "scenarii".
D'une c'est moche et ça ruine totalement la lecture, et de deux ce n'est pas correct car selon l'académie française : « les mots d’origines étrangères prennent les marques normales du français (accents, pluriel) quand ils sont intégrés à notre langue. »
( http://www.academie-francaise.fr/questions-de-langue )
Cordialement 😀
La mécanique de combat est génial et intelligente, les classes variées et plaisantes offrant quelques gameplay rafraichissant, l'impact de la chance est assez réduit sur une partie.
L'équilibrage n'est pas parfait, quelques classes sont plus fortes que d'autres et permettent de rouler sur les scénar là où d'autres offrent des mécaniques différentes mais laissent mois place à l'erreur, mais il y a un petit je ne sais quoi dans chaque classe qui la rend tellement sympa à jouer que cela ne pose aucun soucis.
Le seul bémol au final sur ce jeu c'est qu'il ne fonctionne qu'avec des bouts de cartons en guise d'adversaire. Mais c'est un maigre prix à payer pour des règles aussi sympathiques.
Je n’ai rien entendu à ce sujet pour le moment Kev.
Amuse-toi bien!
Bonjour,
Est-ce qu’il y a une chance de voir ce jeu édité un jour en français?
Putain d’héros!
C’est corrigé Julien, merci pour l’info & pour ton avis détaillé 🙂
Amuse-toi bien!
On a commencé Gloomhaven il y a un peu plus d’un an en y jouant un mercredi soir sur deux. Là on vient de perdre lamentablement sur une quête annexe car nous n’avions pas pris suffisamment en compte les capacités d’un type d’ennemi. On est tous anciens ou toujours rôlistes, et nous sommes unanimes, c’est le meilleur Dungeon Crawler auquel nous avons joué (on a joué aussi à Descent 1 & 2, S&S, Dungeon Saga, Heroquest…). Il y a une telle richesse. Alors évidemment on ne pourra jamais faire tout ce que l’on peut dans une partie de jdr. Mais entre la visite en ville pour se stuffer, donner de l’argent au temple pour recevoir des bénédictions, les événements s’y déroulant comme la rencontre d’un ancien personnage incarné. Puis l’événement sur la route en nous rendant au scénario avec des situations plus ou moins absurdes. Ensuite le scénario commence vraiment, l’optimisation collective mais aussi un peu solo grâce à nos objectifs ou quêtes personnelles, couplée à une mécanique aux petits oignons en font un jeu dantesque. Sans parler de l’évolution, du coté legacy et bien d’autres moments clés du jeu. A mes yeux, il est clairement le Best jeu du genre, et mon jeu préféré tout court.
* sinon joli article mais le héros de temps en temps qui perd son S, ça pique les yeux 😉
Merci SwatSh pour cet avis, qui malheureusement confirme mes craintes le concernant. En tant qu’ancien rôliste, les critiques élogieuses m’avait interpellé. Je restais sur une grosse déception avec Massive Darkness que j’avais trouvé mal équilibré et d’un ennui terrible et je m’étais dit que Gloomhaven était peut-être enfin le titre qui allait apporter un vent de fraîcheur aux Dungeon Crawler. Visiblement la réponse est non. A quand un jeu avec plus de profondeur qui ne se limitera pas à : « j’ouvre une porte, je butte les monstres et je pique les trésors pour devenir plus fort… »