Cités Royales
Auteur(s): William Liévin
Illustrateur(s): Marina Coudray
Editeur(s): Origames
Mécanisme(s): Collection, Majorité


Martine: 8.5/10
» Oh non! Encore un jeu de collection de cartes », voilà ce que je me suis dit quand on m’a proposé de jouer à Cités Royales. Eh bien croyez moi, j’ai très vite changé d’avis et je suis même devenue addict à ce jeu de collection, majorité saupoudré d’un peu de stop ou encore. Créé par William Lievin (Nimalia) et superbement illustré par Marina Coudray, ce jeu va vous tenir en haleine pendant toute la partie.
Cités Royales vous place dans la peau de nobles à la conquête du royaume également envié par vos adversaires qui ne manqueront pas de vous mettre des bâtons dans les roues.
Le jeu se déroule en 4 saisons de 2 phases:

Marché et construction. La première phase est la plus exigeante. En effet, il ne suffit pas de récolter des cartes, il faut savoir s’arrêter pour pouvoir acheter au bon moment faute de quoi on pourrait se retrouver devant un marché offrant peu de choix. A chaque tour il va falloir décider de dévoiler une carte (et éventuellement créer une récolte – je reviens sur ce point plus bas) ou acheter des cartes. La capacité d’achat dépend du nombre de cartes visibles dans le marché. Le coût de chaque carte équivaut à son niveau d’influence une fois placée dans votre cité. L’achat n’est permis qu’une seule fois par saison, il vous faudra donc choisir le bon moment. Cela dit, vous pouvez vous retrouver dans le cas d’être obligé d’acheter, c’est -à -dire que vous avez créé une révolte. Il y a révolte dans la cas où une troisième carte d’une des 7 couleurs (6 couleurs + le blanc pour le joker) est révelée. Les deux cartes les plus fortes de la révolte sont défaussées et cela nettoie le marché. Votre niveau d’achat est donc réduit, eh oui, la révolte du peuple est punitive, mais elle va vous donner d’autres opportunités, je m’explique: vous n’allez pas poser vos cartes dans votre cité tout de suite mais seulement quand tous les joueurs auront acheté. Les cartes que vous avez en main peuvent servir à bien pourrir le jeu pour les autres. Vous pouvez en effet jouer une carte de votre main ou la plus haute carte d’une de vos cités, à chaque tour avant de dévoiler une carte sur le marché. Le 0 par exemple vous permet de défausser n’importe quelle carte du marché. Eh oui, bye bye le beau 6 que votre voisin convoitait pour compléter sa cité. Le 6 vous permet de piocher 3 cartes et d’en poser jusqu’à 2 dans vos cités.
Une fois que vous aurez acheté, vous allez chercher à créer des révoltes car vous utiliserez le pouvoir de la carte de la plus faible valeur, par exemple le 5 vous permet de prendre une carte dans une cité adverse et de la placer chez vous – c’est la partie la plus fun du jeu, oui, j’aime bien aller pourrir le jeu des autres j’avoues!
Une fois que tous les joueurs ont acheté, on passe à la construction des cités. Il y a quelques règles de pose à respecter. Dans une même cité les cartes sont placées par ordre croissant, vous ne pouvez pas intercaler une carte entre deux cartes placées lors d’une saison antérieure. Le joker doit toujours être placé avec une autre carte de la couleur de la cité dans laquelle vous le placez. Vient ensuite le contrôle des majorités et le scoring. Chaque couleur de cité a son propre scoring.

– la cité violette score selon le nombre de couronnes visibles
– la jaune selon le nombre de cartes dans votre plus grande cité
– la rose selon votre influence totale dans la cité divisée par 3
– la rouge pour toutes les cités de 2 carles
– la bleue pour le nombre de cités qui contiennent un 1 ou un 2
– la verte pour le nombre de personnages dans toutes les cités divisé par 3

Cités Royales est un petit jeu qui a tout d’un grand. Malgré un format de petite taille, il s’agit bien d’un jeu pour initiés pour des parties d’environ une heure. Les règles ne sont pas des plus faciles à assimiler, mais il faut passer outre et se lancer dans la partie avec les aides de jeu. Il y a beaucoup d’interactions et d’occasions de coups bas au cours des parties. C’est un jeu de stop ou encore, oui, mais hyper stratégique et il faudra se montrer flexible dans ses choix, ne pas hésiter à sacrifier une carte de vos cité pour son effet.
On oublie vite le thème ultra classique de la construction de cité grâce aux sensation de jeu singulières et ce qui ne gâche rien une direction artistique des plus réussies. Bref, à essayer et pour sûr adopter!

















