Scythe (+ vidéo)
Auteur(s): Jamey Stegmaier
Illustrateur(s): Jakub Rozalski
Editeur(s): Morning Players, Stonemaier Games
Age minimum: 14
Nombre de joueurs: de 1 à 5 joueurs
Nombre de joueurs conseillé: de 3 à 5 joueurs
Récompense(s): Vin d'jeu d'l'année (gagnant), Vin d'jeu d'l'année des lecteurs
Dans Scythe chaque joueur prend en main une faction sur un territoire uchronique d’Europe de l’Est post 1ère guerre mondiale. Nous allons eXplorer, nous eXtendre, eXploiter et eXterminer. Du « 4 X », enfin du « 3.5 X » parce que le combat n’est pas du tout le cœur du jeu et c’est tant mieux !
Le matériel – les bases :
Très beau, de qualité, si vous optez pour les options « pièces en métal » et « ressources en résine peintes », là on tombe le cul par terre tellement c’est jouissif de manipuler tout ça. Et les illustrations.. whaou… On a un plateau de jeu subdivisé en hexagones (différents terrains avec différentes productions dessus : pétrole, nourriture, bois, métal et… ouvriers à recruter dans les villages), on déplace nos unités d’un hexagone à un autre adjacent ou en profitant des 6 tunnels dessinés sur le plateau qui, étant reliés, permettent de traverser la carte en un coup.
Il y a des cartes : « rencontres ». Sur certains hexagones on rencontre des gens, on tire une carte et hop très joli bonus ! Plus personne ne tirera de carte sur cet hexagone et des rencontres il n’y en a pas des masses… Petite course en perspective ! Enfin petite…
Il y a des cartes : « objectifs » : on en prend deux on essayera d’en réaliser une.
Il y a des cartes : « usines » : au centre du plateau, une vieille usine désaffectée, on y va une fois et on prend une carte qui nous rajoute deux actions possibles jusqu’à la fin de la partie. On la choisit une fois pour toutes, il y en a nombre de joueurs +1… Vous voulez du choix ne tardez pas… En plus cette case en fin de partie vaut comme 3 cases à elle toute seule (chaque case vaut des points de victoire), donc au bout d’un moment la case usine sera défendue… Si vous n’avez toujours pas pris votre carte usine… Va falloir montrer vos muscles.
Il y a des cartes « combats » : pour les combats 😉
Avoir le plus d’argent à la fin (argent=point de victoire), pour cela nous aurons des objectifs à réaliser, 9 identiques pour tous les joueurs +1 différent pour chaque joueur (cartes dont j’ai parlé, changeant à chaque partie). Chaque joueur peut réaliser au maximum 6 objectifs, dès qu’un joueur l’a fait la partie s’arrête immédiatement et on score. 6 objectifs / 10 possibles : A vous de bâtir votre stratégie… De choisir vos chemins vers la victoire…
En plus de ces objectifs qui sont le plus rentables en point de victoire, on score aussi selon le nombre de terrains contrôlés (hexagones avec des unités ou bâtiments à nous seuls dessus) et enfin, bien moins rentable selon le nombre de ressources qui nous reste.
Petit bonus, une carte (variable à chaque partie) nous indique un positionnement lors de la construction de nos bâtiments (près d’un lac par exemple) qui nous amènera quelques points de victoire en plus si on le fait.
Au bilan, les objectifs sont l’Objectif ! Les terrains contrôlés sont aussi intéressants (un peu moins), les ressources s’il nous en reste oui… Le placement des bâtiments ? Purement opportuniste, ne pas se focaliser dessus ce n’est pas très rentable. L’argent accumulé, ce sont des points de victoire… Payer 1 pièce dans le jeu c’est dépenser 1 point de victoire… Ne l’oubliez pas… Soyez rentable dans vos actions.
Des unités : en plastique ou en bois (vous aimez les figurines ?). En bois ce sont les ouvriers, ils ne se battent pas mais produisent des ressources, construisent nos robots de combat et nos bâtiments.
Nos « Mech » (figurines plastiques représentant les robots de combat) : 4 maximum en jeu par joueur, eux, ils combattent et transportent les ouvriers… Economisant des actions de déplacement, à ne pas négliger !
Notre personnage (figurine plastique) : 1 seul bien sûr par joueur, combat, est le seul à vous rapporter une carte usine lors de la visite de l’usine et le seul à pouvoir faire les fameuses rencontres… 3 types d’unité, chacune avec un rôle différent, une utilisation différente, permettant d’orienter ses stratégies.
Mais comment fait-on tout ça ?
Tout se fait sur un de nos deux plateaux de jeu personnel (le plateau « d’actions »), et là, Scythe est particulièrement agréable à jouer : On a 4 groupes de 2 actions, on pose un pion sur un groupe on fait (ou pas mais c’est dommage) les 2 actions, au joueur suivant de jouer, puis à notre tour on bouge notre pion et on choisit 2 autres actions : fluidité et rapidité assurées ! Une partie 1h30 intense sans aucun ennui ! Vous réfléchissez pendant que les autres jouent…. Mais surveillez-les tout de même… Au passage une carte usine c’est un ensemble supplémentaire de 2 actions.
Si tous les joueurs ont les mêmes actions elles ne sont pas associées par paires de la même manière, en plus le coût et gain des différentes actions varient d’un plateau à l’autre, et c’est équilibré ! Parfait cela amène de l’orientation stratégique et de la rejouabilité.
Et un mécanisme très sympa : des pièces de bois (cubes et bâtiments) masquent certaines parties de notre plateau et lorsque l’on fait certaines actions on bouge ces pièces, cela modifie les actions les rendant plus intéressantes (action bonus en plus de l’action de base) ou moins chères en ressources à réaliser ! A vous de choisir les pièces que vous allez retirer et les bonus dont vous allez bénéficier, encore de la stratégie, c’est tout à fait excellent ! La modularité de son plateau de jeu en cours de partie est une mécanique très ludique et stratégique j’applaudis !
Pour rajouter en variabilité on a un 2e plateau personnel «de faction » : là on va trouver des pouvoirs spécifiques de la faction, chacun les siennes. Un pouvoir unique de faction, puis des pouvoirs (différents aussi selon la faction) qui se déclencheront à chaque fois que l’on construira un « Mech » . Les figurines sont sur ce plateau, si vous construisez un Mech vous révélez une capacité que vous pourrez utiliser jusqu’à la fin de la partie : encore de la modularité, encore de la richesse, encore de la stratégie, c’est excellent ! Et on en rajoute avec l’enrôlement, quoi qu’est-ce ? J’y viens…
OK, mais au final les actions c’est quoi ?
Se déplacer : J’ai déjà expliqué cela, mais je rajoute deux choses. D’abord si un « plastique » débarque sur une case avec un ouvrier adverse, l’ouvrier fuit, retour à la base de départ et… perte de 1 de popularité pour le bourrin. Ah et c’est pas bien ? Retenez que votre popularité est liée à un coefficient multiplicateur de vos points de victoire ! Ceci par tranche de valeur… Si faire fuir un ouvrier vous fait changer de tranche… Aïe… Comme pour les impôts… c’est pas bien du tout !
Si des « plastiques » se rencontrent : combat (on dépense des points de puissance et on peut en rajouter avec autant de cartes combat que l’on a d’unités dans ledit combat, on compare les valeurs, simple), le perdant voit ses unités rejoindre sa base, on ne les perd jamais dans Scythe . Donc vous pouvez défendre une case (rappelez-vous… zones contrôlées= points de victoire) soit en version bourrin soit en version douce en mettant des ouvriers : -1 de popularité par ouvrier qui a fui et les points de victoire pour l’assaillant qui fondent… Malin comme système ! Scythe est un jeu où l’on met la pression à l’autre, on le gêne, du mieux possible… Au passage gagner 2 combats c’est 2 objectifs sur les 10 à accomplir…
Construire des bâtiments : Le twist sympa dont j’ai parlé, chaque bâtiment est sur votre plateau-action, vous en construisez un vous découvrez un bonus d’action ! (Un calendrier de l’avant sans chocolats ). Par exemple construisez le bâtiment « Monument » : cela dévoile sur la ligne-action « augmenter sa puissance militaire » une case « +1 en popularité », qui se déclenchera à chaque fois que l’action sera faite dorénavant. En plus d’autres bâtiments agissent sur le plateau (production avec le moulin, tunnel personnel…), c’est bien riche tout ça comme j’aime et stratégique, ho… Comme j’aime 😉 En plus construire ses 4 bâtiments est un objectif sur les 10 à accomplir ! Bigre encore de la stratégie ! (un bâtiment construit sera toujours au joueur et jamais détruit).
Construire des mech : Itou, on libère des pouvoirs pour le reste de la partie et… construire ses 4 Mech est un objectif sur les 10 à accomplir ! Toujours le double effet kiss cool sur votre stratégie.
Amélioration technique : toujours cette même mécanique sympa. On bouge des cubes de son plateau-action, en enlevant un cube une action devient plus rentable (3 déplacements au lieu de 2 lors de l’action déplacement par exemple) et on le repose sur une case « coût » d’une autre action, réduisant ce coût (ex : construire 1 Mech ne coûte plus que 2 métaux au lieu de 3) : thématique et intelligent ! Une mécanique très ludique qui est bien une amélioration ! Bravo !
Autre chose ? oui, produire des ressources là où on a des ouvriers, commercer (payer pour deux ressources au choix) ou gagner en popularité, monter sa puissance militaire ou prendre des cartes combat, déplacer ses unités ou prendre de l’argent… Hum… Oui j’ai déjà parlé des déplacements mais vous avez vu les « ou » ? Car en plus de réaliser 1 ou 2 actions par tour (groupées par paires je le rappelle) 1 des 2 actions a toujours une alternative… Et je vous jure tout ça ne complique pas mais enrichit, ce jeu est étonnamment fluide, un vrai bonheur !
Encore un twist : la production, les biens produits restent sur le plateau de jeu ! On peut les emmener quand on déplace ses unités mais elles ne sortent pas du plateau, donc oui on peut se les faire voler…
Une dernière action pour la route : l’enrôlement. On prend un cylindre en bois qui est sur notre plateau action et… on dévoile une action bonus qui se déclenchera lorsque l’action liée sera réalisée (ex : on dévoile +1 en popularité associé à l’action bâtir un bâtiment). Et ce pion va… sur notre plateau faction ! sur un bonus one shot qui s’y trouve parmi 4 (popularité, argent, carte combat…), hop double effet kiss cool et vous savez quoi ? Faire ses 4 enrôlements c’est un des 10 objectifs à accomplir !
Oui tout se croise, se recoupe, tout est thématique, une action en impacte plusieurs à venir, à nous de voir en fonction de notre stratégie. Et dernier point que je rappelle : fin de partie quand un joueur a réalisé 6 objectifs, donc on déclenche la fin de partie quand on veut… ou peut… 😉
Tout ça paraît lourd, détrompez-vous, on retrouve toujours les mêmes réflexes, les mêmes mécaniques, tout est très fluide tombe sous la main, immédiatement vous avez 3 coups à l’avance en tête car encore une fois les actions s’imbriquent les unes dans les autres : je construis un bâtiment et libère donc tel bonus, le tour suivant je ferais l’action qui bénéficie du bonus que je viens de libérer et tout ça m’approche d’un des objectifs parce que je n’ai plus qu’un bâtiment à construire… Et voilà plusieurs tours prêts dans votre tête.
Une question : la rejouabilité ? Je la pense bonne (4 parties au compteur) mais il faudra attendre pour vraiment s’en rendre compte, ça tombe bien Essen 2016 apporte déjà une extension…
Et comme disait Staline : « Ce qui est à moi est à moi, ce qui est à toi est négociable. »
Contrairement à mon habitude, Chaps ayant fait le boulot (merci), je ne vais pas m’étendre sur comment fonctionne le jeu mais plus sur mon ressenti. Ho que ça fait du bien de temps en temps de lever le pied 😉
Scythe est le dernier jeu de Jamey Stegmaier, l’auteur de Viticulture & Euphoria. Euphoria, son premier jeu, est un bon jeu. Viticulture, son second, est très bon. Tuscany l’extension de Viticulture est excellent. Et Scythe est un chef d’œuvre ! 🙂
Scythe est parfait à tout point de vue :
- Son thème
Scythe baigne dans un thème unique et original : les années 1920, juste après la première guerre mondiale, mais agrémenté d’éléments rétro-futuristes : la Factory qui est la cité état capitaliste qui a créer des robots géants armés jusqu’aux dents (oserais-je dire « à la Star Wars » ?). Les illustrations sont magnifiques et représentent merveilleusement le thème. J’ai lu que Jamey avait d’ailleurs fait appel à un scénariste pour créer cet univers atypique. Déjà là c’est du grand art ! Et en parlant d’art, les illustrations sont magnifiques et ressemblent à des peintures de grands maîtres. Chapeau. - Son mathériel
Déjà pour Euphoria et Viticulture, on avait été scotché par le matériel. Avec Scythe, on est scotché exposant 10. Bon c’est un plaisir qui se paye puisque vous pouvez vous procurer Scythe pour 75 € environ (Vous pourrez vous le procurer chez nos partenaires Philibert, Ludibay Ludik Bazar, l’Alchimiste et Ludifolie. J’en profite d’ailleurs pour les remercier pour leur soutien à Vin d’jeu depuis déjà de nombreuses années. Merci à vous ainsi qu’à nos autres partenaires que sont Terra Ludi, Jeux en boite et les derniers arrivés Pelopia et JeuxGeek. N’hésitez pas à leur rendre visite de temps en temps 😉 ) Et il n’y a pas à dire, un beau matériel participe au plaisir de jeu. C’est aussi assez comique, quand on a suivi l’auteur depuis le début, de remarquer une certaine cohérence dans le matériel : les étoiles et les cœurs en bois ont été créés à l’époque d’Euphoria, les bâtiments comme le moulin ou le tunnel sont apparus avec Viticulture, et avec Scythe on a, en bois, des ouvriers, de forme différente pour chaque couleur (!!!), des ressources toutes de forme appropriée pour la denrée (nourriture, barils, métal et bois) et, en plastique, de magnifiques figurines de robots « mechs » aussi différents pour chaque couleur ainsi qu’un héros particulier à chaque joueur. On est pas en reste avec les cartes qui sont très grandes, très bien illustrées et de grande qualité (on oublie vite les petites cartes de Viticulture 😉 ).Sa catégorie
Scythe veut dire machette en Français et ce n’est pas innocent. Jamey a choisi la machette pour nommer son jeu car une machette est un outil agricole mais également guerrier. Et Scythe se veut un subtil mélange des deux. En effet, Scythe est un jeu 4X, mais avec un aspect agricole poussé rendant les combats moins fréquents et nécessaires - Sa mécanique de choix d’action
Elle aussi est excellente. Les joueurs disposent d’un plateau personnel de 4 sections. A son tour, un joueur place son pion action sur une des 3 autres sections que celle où il est situé et peut exécuter les 2 actions de cette section. Ce qui est très original c’est que tous les joueurs disposent des mêmes actions mais dans un ordre différent. Aucun joueur n’a les mêmes 2 actions sur une de ses sections. Cela amène indéniablement des manières de jouer différentes qui empêchent le jeu de se dérouler de la même façon. Excellent !
Et ça demande une certaine planification. On va choisir ses actions en fonction de ce qu’on voudra réaliser comme action ensuite. Ca permet au jeu de très bien tourner sans aucun temps mort. C’est très rare de devoir attendre un joueur. Ca tourne merveilleusement bien alors que les choix sont loin d’être évidents. Magistral !
Les actions quant à elles sont assez classiques : récolter les ressources et les dépenser pour construire des mechs qui aident au transport des ouvriers et aux combats, des bâtiments qui vont donner certains bonus de déplacement, de gain de ressources et autre et pour engager de nouvelles recrues qui donneront d’autres bonus. On va aussi pouvoir engager de nouveaux ouvriers mais un système ingénieux de coûts grandissants (inspiré d’Agricola ou de Tzolkin mais suffisamment original pour en être éloigné) en fonction du nombre d’ouvriers en jeu va vous réfréner dans votre envie d’en engager de trop. - Les 2 actions qui « tuent »
Il y a néanmoins 2 actions qui sont merveilleuses par leur originalité et le gameplay qu’elles provoquent : Le système de production de ressource L’action permet de produire des ressources dans 2 régions différentes où vous avez des ouvriers. Dans Scythe, les zones sous votre contrôle ne vont pas « automatiquement » produire mais seules 2 (ou 3 avec une amélioration) ne produiront qu’en fonction du nombre d’ouvriers présents sur cette zone. Si vous voulez produire différents types de ressources, vous allez donc devoir déplacer vos ouvriers vers d’autres zones rendant la mécanique de déplacement nécessaire et originale grâce aux Mechs qui peuvent transporter les ouvriers. Cela donne un jeu assez dynamique où les mouvements sont nombreux sans pour autant mener au combat. De plus, est c’est magnifique, les ressources produites ne vont pas dans votre réserve mais restent sur le plateau, là où elles ont été produites. Vous allez donc être encouragés à soit bien les protéger, soit les dépenser rapidement. Vos Mechs vont aussi pouvoir les transporter… Le système d’amélioration Chaque plateau individuel comporte 6 cubes placés sur des cases « bénéfice » des zones d’action. L’action d’amélioration permet de retirer un de ces cubes rendant l’action correspondante encore plus efficace. Par exemple, l’action mouvement permet de déplacer 2 unités d’1 case, en l’améliorant, on retire le cube qui cachait la possibilité de déplacer une troisième unité d’une case. Mais l’aspect génial c’est que ce cube, on va le placer sur une case de coût réduisant le coût d’une action d’une ressource. Cette action procure donc un double avantage où les choix sont là aussi intéressants, aussi bien dans le bénéfice supplémentaire généré que dans le coût gagné - Les objectifs étoilés
Et c’est là que le jeu explose. Scythe propose 10 objectifs à réaliser (construire ses 4 Mechs, engager ses 8 ouvriers, gagner 1 combat, réaliser ses 6 améliorations,…). Dès qu’un joueur en atteint 6, le jeu se termine immédiatement (le joueur n’a même pas l’occasion de terminer ses actions). Chaque objectif réalisé apporte des PVs. Il est donc assez intéressant d’être le premier à réaliser ces 6 objectifs même si ce n’est pas nécessaire à la victoire (j’ai déjà vu des gagnants n’ayant pas réalisé leurs 6 objectifs). Une course stratégique a donc lieu entre les joueurs pour être le premier à les atteindre.
Et vous pouvez imaginer le nombre de combinaisons d’objectifs différents possibles pour en atteindre 6 des 10 proposés : autant de stratégies différentes à tenter. Et on a envie de les tenter toutes et même d’affiner les dernières stratégies choisies. Scythe a une courbe d’apprentissage phénoménale et donne une envie de reviens-y incroyable. Scythe est clairement un bijou stratégique comme on en voit rarement dans les jeux modernes. On sent bien que chaque action a été équilibrée au millimètre près et que ce n’est pas pour rien que les choix qu’il offre sont difficiles. Chaque choix est un renoncement. On ne sait pas tout faire dans Scythe et il faut se dire un moment : « allez j’y vais dans cette direction et tant pis pour ça ». Quitte à retourner sa veste en cours de route et adapter sa stratégie en fonction des autres. Il plaira aussi bien aux joueurs fans de combats qu’aux amateurs d’optimisation cubesque. Il rassemble les genres dans un subtil mélange génial. Il y a moyen de gagner autant en étant très agressif qu’en étant très défensif. Tout est magnifique dans Scythe : son thème, ses illustrations, son matériel, son gameplay, ses mécaniques, ses choix et son originalité. J’ai beau couper tous les mécanismes et toutes mes sensations à la machette, je ne lui trouve aucun grief. Scythe serait-il le jeu parfait ? En tout cas, on s’y rapproche.
Dernière partie
Ce jeu est toujours exceptionnel et je râle de ne pas y jouer plus tellement c’est bon !
Ce qui m’a frappé dans cette partie, c’est le pouvoir des combats. Comme dans toute partie de Scythe, il n’y en a pas beaucoup mais un petit combat bien placé au bon moment peut faire très mal et faire perdre la partie à un joueur. La piste de force n’est certainement pas à négliger, comme tout le reste d’ailleurs 😉
Tapimoket: 10/10
Je n’aurais pas dû aller sur ce scythe… Maintenant je n’ai de cesse de vouloir y retourner.
Côté Matos, c’est une belle grosse boîte dont l’illustration nous plonge directement dans le thème du jeu, ou devrais je dire plutôt le thème décalé du jeu. En avant plan, on pourrait croire à un Agricola like, avec ces paysans qui travaillent dans les champs. Mais en arrière plan, c’est une toute autre histoire avec des robots de combat gigantesques qui passent dans la brume. A quoi allons nous avoir affaire ? Un jeu de gestion ou un jeu de combat ? Bon, vu la taille de la boite, on se doute bien qu’on n’est pas dans le jeu d’ambiance, mais plutôt dans l’expert…
Ouverture… Et là, nouvelle claque. Des pièces en bois de toutes sortes avec, même, des meeples aux formes différentes, des figurines, de beaux personnages, et, encore une fois, cette impression où deux types de jeux se retrouvent ensemble (combat et gestion). Avec une pléthore de matériel et un très grand plateau, on s’émerveille devant l’objet qu’on prendra plaisir à mettre en place.
Bien entendu, on se dit que tout cela va être indigeste. Et bien non… Enfin… pas tant que cela. Si, certes, les règles font une trentaine de page, le jeu est plutôt clair. Mais Scythe est surtout très fluide grâce à son système d’actions et de gestion offert par les plateaux individuels. En effet, celui-ci va nous permettre d’y déposer tout notre matériel dans des emplacements précis (et creusé s’il vous plait !), que ce soient les bâtiments, les actions, les améliorations et les mechs (machines de guerre).
Scythe nous situe en 1920 dans une espèce de monde anachronique, d’après guerre, frôlant un peu le « steampunk ». C’est bizarre, mais on entre très rapidement dans le thème. Il faut dire que, même à l’intérieur du jeu, les illustrations sont de toutes beautés, notamment sur les cartes.
Et ce sera effectivement, un jeu mêlant à la fois gestion et combat, agrémenté par de nombreux objectifs. Un excellent mélange très bien équilibré et très fluide. Le matériel, même s’il n’est pas d’une grande finesse au niveau des « mechs », est vraiment agréable visuellement.
Note : On perdra de cette fluidité en solo (Et oui, Scythe peut se jouer seul), mais elle sera remplacée par une IA très complète.
Tout est bien pensé dans ce subtil mélange. Que ce soit la gestion de ressources, le système d’actions, les améliorations, la carte du plateau, le système de points de victoire et même les combats. Tout s’enchaîne sans défaut. De vrais sensations de jeu et cela, sans que la partie s’enlise dans des attentes interminables entre deux tours.
Scythe est un jeu où j’ai pris, non seulement du plaisir à manipuler, mais aussi à y jouer sans me rendre compte de sa durée qui reste, d’ailleurs, assez raisonnable (90 min environ). J’ai longtemps hésité à mettre une telle note, mais c’est un véritable coup de cœur, et je n’ai pas trouvé quelque chose à lui reprocher. Ce sera, à mon avis, une des références ludiques en terme de jeu expert pour un bon bout de temps.
Vraiment, je n’aurais pas dû aller sur ce scythe. Bravo les mechs !
Wouaw! C’est la première impression au déballage du matos. Beaucoup de matériel, en matériaux différents: bois, figurines en plastique, cartes, cartons bien épais comme on aime. Bref, tous les ingrédients pour donner l’envie nécessaire aux joueurs d’entamer une partie illico presto.
Les règles arrivent enfin, pas compliquées mais assez longues. Ce qui est normal compte tenu de la variété de matos dans la boîte: il faut expliquer à quoi ça sert et quand. Avec la mise en place, 1h30. Sachez-le avant de vous lancer!
Les mécanismes les plus intéressants pour moi sont les suivants:
- 4 sections représentent les actions des joueurs. Les sections sont les mêmes pour tous mais agencées différemment, ce qui évite sans doute que tous les joueurs privilégient les mêmes actions. Un pion se balade d’une section à l’autre. Vous ne pourrez donc pas effectuer l’action de la section que vous quittez. De plus, on peut améliorer la section afin de faire une action en plus, qui est représentée en bas de la section.
- Le joueur démarre avec un héros et des ouvriers. Ceux-ci n’ont qu’une seule utilité: produire des ressources. On peut par la suite construire des Mech. Ces derniers permettent de combattre mais également de transporter les ouvriers. Le fait que chacun aie une fonction rend la dynamique du jeu intéressant.
On reconnaît la patte de l’auteur dans les conditions de fin de partie. En effet, on retrouve les étoiles (cfr. Euphoria) qui représentent des missions à accomplir. Le premier qui en remplit 6 parmi un choix de 10 met fin à la partie instantanément. Une petite frustration pour les joueurs ayant effectué un tour de moins, qui peut avoir son importance.
Scythe est donc un jeu complexe, tactique (on réagit à la configuration du plateau), au matériel plantureux et abondant, incluant des figurines pour les adeptes. A refaire à coup sûr!
Autant ne pas tourner autour du pot, Scythe est une superbe découverte.
Jeu de tactique indéniablement (optimalisation de chaque coup pour essayer de profiter d’une deuxième action), mais aussi de stratégie (choisir parmi les objectifs ceux qu’on va privilégier en fonction des caractéristiques de son personnage et de son plateau).
Le jeu est beau. Il offre une panoplie d’options et une véritable interaction (même si l’optimisation de son plateau est assez individuelle).
Il ravira les amateurs de jeux de combat/expansion et ceux qui aiment optimiser la production de ressources en vue de faire les meilleurs achats. Bref, jeu à recommander indéniablement aux joueurs avertis.
Dernière partie
Je trouve Scythe toujours aussi génial!
Benoit: 10/10
Et, oui, il fallait que ça arrive, mon tout premier 10!
J’ai eu le sourire et la banane pendant tout le jeu. Je me suis dit au moins 10x: pourvu que ça dure 🙂
Tout a été dit ci-dessus sur Scythe: un jeu hyper bien balancé, une optimisation de tous les instants, pas trop compliqué, pas trop calculatoire, juste ce qu’il faut. Une fin de jeu à manipuler avec précaution et qui rend l’observation et l’analyse des adversaires indispensables; Oui, il y a aussi de l’interaction avec quelques petits combats sympas, pas trop déterminants. Des objectifs cachés qui ajoutent un brin d’incertitude.
Le bonheur et pas que pour les gamers!
Raf: 10/10
Quelle merveille, quel matos, que du bonheur. Un jeu d’optimisation comme je les aime et vu le nombre de combinaisons possibles, un nombre tout aussi grand de stratégies différentes à exploiter pour éviter de s’ennuyer ou de tomber dans le répétitif.
Des choix pas du tout casse-tête et ça aussi c’est positif surtout quand il offre tant de possibilités. Un jeu ou il est permis de réunir autour de la table des joueurs assidus et moins assidus. Je n’ai pas trouvé de défaut…c’est pour ça que tu as mis 10 Raf!
Ren: 9,5/10
Wouaw! Scythe m’avait fait baver pendant la campagne de financement (mais j’avais résisté, héroïque. Bon en même la campagne du 7ème Continent avait déjà vidé mon portefeuille :)). Puis fait baver depuis sa sortie, production de bave abondamment renforcée par les échos dithyrambiques lus et entendus un peu partout. La pression était donc maximale et les attentes énormes avant que je ne découvre ce jeu. Est-il à la hauteur des attentes? Sans l’ombre d’un doute! Je ne vais pas vous décrire le jeu ou ses mécanismes, je suis sûr que vous avez déjà lu cela avec les chroniques de mes petits camarades (voire sur d’autres sites ludiques, on ne sait jamais, vous avez pu vous égarer par mégarde). Je vais plutôt m’attarder sur les aspects qui mènent à une conclusion « wouaw ».
Tout d’abord la matériel
Il est somptueux. Tout a été soigné jusqu’au moindre détail. Les cartes sont magnifiques, le plateau de jeu ciselé finement (même les icônes de rappel, indispensables pour ne pas devoir regarder en détail à chaque instant de quelle tuile on parle, se fondent correctement, je ne dirais pas harmonieusement, faut pas pousser bobonne dans les orties quand même, dans la paysage). Les plateaux personnels sont du même tonneau, avec le petit bonus supplémentaire des loges pour pouvoir délicatement déposer ses cubes à l’endroit adéquat. Totalement dispensable et non impactant sur la qualité du jeu en lui-même, mais vous imaginez bien que ça excite immédiatement tout bon amateur de kubenbois qui se respecte! « Mon précieux, je te dépose dans ta petite loge personnelle… » Miam 🙂 Certains mauvais esprits diront qu’à ce prix-là heureusement que le matériel est nickel. Je répondrai qu’ils ont sûrement raison, mais que je n’entrerai jamais dans ce débat. Le jeu est trop cher pour vous? Personne ne vous oblige à l’acheter. Il ne vous semble pas trop cher? Libre à vous de l’acheter et d’en dire ensuite tout le bien ou le mal que vous en pensez. Tout cela bien sûr dans une esthétique Steampunk post-guerre mondiale qui fait son petit effet.
Ensuite le jeu en lui-même
On a affaire à un Kubenbois vintage grand cru sélection Stegmaier. Il est léger, parfaitement équilibré, bien charpenté, avec une robe plutôt sombre. On peut noter des traces de choix d’actions (à bien enchaîner sous peine de gâcher le plaisir), de mouvements (beaucoup), de récolte de ressources, de développement et de baston (sans abus). L’attaque en bouche est légère, franche et très agréable. On « rentre » dedans immédiatement. Les arômes sont puissants, avec énormément de caractère, et un fruit bien présent mais sans aucune sucrosité. La finale est sublime, avec une explosion de saveurs et une longueur en bouche tout à fait exceptionnelle, avec très peu de tanins mais néanmoins un énorme caractère. Bref un très très grand cru! 🙂
Enfin son « évidence »
Quand on déploie le matériel on se dit qu’on va souffrir avec les règles. Puis on écoute attentivement ces dernières. On pose bien sûr l’une ou l’autre question, mais très rapidement avoir commencé la partie tout devient clair et évident dans le flux du jeu. Et après une première partie on « sent » déjà ce qu’on peut/doit faire, comment on peut/doit le faire. En d’autres termes le jeu peut donner une impression de complexité si on s’arrête à son ramage: le matériel est abondant, le thème est lourd (couleurs sombres, post-guerre), il y a de la baston… bref on se prépare mentalement à « souffrir ». Mais la réalité est toute autre. Le jeu est fluide et (relativement, n’exagérons rien) simple. Les choix sont nombreux mais sans complexité. Et le jeu, bien que les deux aspects soient clairement présents, est selon moi quand même un peu plus tactique que stratégique (mais ne vous illusionnez pas, sans aucune stratégie vous allez droit dans le mur!) Donc vous n’allez pas brûler vos neurones dans une partie de 6h à la fin de laquelle vous n’aurez rien compris au jeu. D’où l’évidence dont je parlais dans mon sous-titre: on écoute les règles, on joue 2 ou 3 tours et hop, l’affaire est pliée, on « sait » jouer. Ce qui est évidemment une très grande qualité. C’est aussi la source du seul (minuscule) bémol que j’accolerais au jeu (il faut bien trouver de quoi pinailler, sinon ce n’est pas drôle): les actions ne sont qu’au nombre de 4 x 2 (les 4 actions du haut plus les 4 du bas). Ce sont les mêmes pour tous les joueurs, mais dans un ordre différent, et avec un coût différent (mais le coût global de toutes les actions est identique pour chaque joueur). Après « seulement » 2 parties jouées, j’ai déjà l’impression que je connais par coeur les actions. Même si les possibilités offertes sont immenses vu les différentes combinaisons d’actions et, bien sûr, les actions de vos adversaires et l’évolution du plateau, je me demande quand même si une relative lassitude ne s’installera pas après quelques parties. Bon je pinaille là, je sais, mais je suis dans un moment pinailleur, c’est comme ça, je n’y peux rien, j’ai été contrarié au boulot, il faut bien que je passe mes nerfs sur quelque chose, c’est tombé sur les actions de Scythe!
Au final on a une bombe ludique
Un jeu auquel on rejouera sans aucun doute avec plaisir pendant de nombreuses années. Edition superbe, mécanismes top, interaction, plaisir intense, que faut-il de plus pour rendre une femme heureuse?
Pascal: 10/10
Ca fait plus d’un an que le jeu est sorti, et je n’avais jusque là pas eu l’occasion d’y jouer…. quelle honte ! Je suis le dernier de l’équipe Vin d’Jeu a donné mon avis, et donc difficile de rajouter quelque chose aux éloges déjà écrites…
D’abord la première impression lors de l’installation du jeu : wouaw ! Le matériel est juste magnifique : le plateau est disponible en 2 dimensions, les figurines sont splendides, les cartes sont de très bonnes qualités, la boîte est remplie à ras-bord avec un tas de petites pièces et de cartes qui donnent clairement envie d’y jouer.
Viennent ensuite les règles : longues, denses, mais assez claires et intuitives. Pas de craintes à avoir, il n’y a pas de raison d’y revenir pour éclaircir un point de règle … tout coule de source.
Et une fois la partie commencée, on est plongé dans la partie. Comment vais-je me déployer ? Comment profiter de la particularité de mon peuple ? Comment se développer sur la carte, sans trop se fritter aux adversaires ? Comment produire les ressources sans se les faire piquer ? Comment soigner sa réputation ? Et oui, il faut essayer d’engranger les étoiles qui rapporteront des points … et surtout récolter des sous ! Bref, c’est un jeu hyper complet, et hyper plaisant à jouer. Du pur bonheur.
Une particularité du jeu est que personne n’a vraiment intérêt à combattre … ou dans des cas très précis. Donc tout le monde se méfie de tout le monde, mais il y a rarement affrontement (encore que, après la partie, je me suis dis que j’aurais eu intérêt à attaquer une ou deux fois de plus …). Et autre particularité : les améliorations sur son plateau de jeu personnel sont vraiment très bien foutues, très bien pensées !
Soit, vous l’aurez compris, j’ai été conquis ! Tout y est. Que demander de plus ?
Plateau de jeu et pièces : impressionnant plateau de jeu et très grande qualité des pièces et éléments de jeux avec décors et détails soignés. On est tout de suite sous le charme de ce décor retro-futuriste.
Au début, on se demande un peu par où commencer tellement les possibilités de jeux sont nombreuses mais très vite on rentre dans l’action et les tactiques de chacun se mettent en place. Ce jeu demande une grande attention car il faut non seulement se donner la possibilité d’effectuer des actions de jeu (récolter des matières, construire, …), penser à monter dans l’échelle de la popularité, essayer de réaliser un de ses objectifs et tenir quand même un peu à l’œil ses adversaires… si bien que l’on est souvent le nez dans son propre jeu et que finalement les interactions entre joueurs sont assez rares. On peut dès lors un peu regretter que chacun joue un peu dans son coin, les combats ayant également été très rares (3 sur une partie de 2h15).
Malgré ce petit bémol, j’ai hâte de rejouer car vu la multitude de possibilités qu’offre ce jeu, chaque partie sera forcément différente et la tactique à mettre en place le sera forcément aussi. Bref chouette jeu à conseiller à tout ceux qui n’ont pas peur d’un jeu aux règles un peu complexes.
La bouteille: Vin d’jeu d’vidéo de 24 minutes par Chaps
Le magnum en 45 minutes par Chaps
Voilà qui m’a réconcilié avec les Gaillac, un fruit parfait, aromes typiques du Gaillac, je ne sais pas comment vous dire…Vin léger mais pas trop… Hum… Comment vous dire… Bon je ne sais pas, buvez-en vous verrez ! en plus le producteur est sympa !