Gods love Dinosaurs

Claire et la famille Meeple : 8,5/10

Alors que l’on connaît tous le God save the Queen, voici maintenant qu’il tombe en amour pour les dinos !
Dans ce jeu, il n’y a qu’un seul objectif et qu’une seule façon d’accumuler des points : posséder des dinosaures et des œufs. Mais pour faire survivre de telles bêtes, il va falloir les nourrir en conséquence. Voilà votre mission : créer un all inclusive spécial dino. Au menu il y a des proies : des lapins, des grenouilles et des rats ainsi que des prédateurs : des tigres et des aigles. Comme dans la chaine alimentaire : les proies nourrissent les prédateurs qui sont eux même mangés par les dinos leur permettant ainsi de pondre des œufs. Il va falloir réussir à maintenir ce garde-manger bien plein.

Le menu des dinos

Gods love dinosaurs est un jeu de pose de tuiles avec de la gestion de ressources. Au début de la partie, les participants possèdent un paysage de départ composé de sept hexagones Écosystème. Pour maintenir les animaux en quantité suffisante, il faut leur aménager un écosystème satisfaisant dans lequel ils se reproduiront. La mécanique est simple : à chaque tour, il faut prendre une tuile du plateau central et la positionner sur votre terrain. Si un animal est imprimé dessus, vous pouvez en placer un. Si vous prenez la dernière tuile d’une colonne attribuée à une proie, elle se reproduit sur le terrain de l’ensemble des participants si l’espace est suffisant. Chaque individu de l’espèce peut donner naissance à un petit, si et seulement si une case adjacente de son habitat est vide. Par contre, si à la suite de la prise de la tuile, la colonne terminée est celle d’un prédateur, il part chasser des proies. S’il en mange une, il survit, deux au moins, il se reproduit, aucun, il meurt.
Sur le plateau principal, un dinosaure avance de colonne en colonne, au fur et à mesure que celles-ci se vident. S’il se trouve sur celle qui vient d’être terminée, après avoir activé l’animal représenté dans cette colonne, les dinosaures de tous les joueurs doivent manger.

À table

Avec ces adorables animaux en bois, Gods love dinosaurs prend des airs de jeu familial alors que c’est loin d’être le cas. Il s’avère assez stratégique et très calculatoire. Au premier abord, on se dit : « trop simple, je prends des tuiles avec des animaux variés dessus pour avoir un peu de tout ». Seulement tout se complique dès l’entrée en action des prédateurs. Le tigre se déplace de deux cases et l’aigle de trois mais seulement en ligne droite. Afin d’éviter qu’ils ne meurent de faim, il faut anticiper le placement des proies. Mais il faut aussi avoir bien calculé son coup pour qu’il en reste suffisamment pour qu’elles puissent se reproduire. Lorsque les dinos entrent en action cela se complexifie encore un peu plus car ils peuvent se déplacer de cinq cases mais doivent impérativement finir leur déplacement sur une zone de montagne. Avez-vous pensé à en dispatcher un peu partout dans votre réserve animalière ? Avant l’entrée en action des Tyrannosaures, on peut faire éclore un œuf et donc augmenter le nombre de dinosaures. Cette action permet de manger plus de prédateurs en un tour et donc de pondre plus d’œufs, mais il faut bien avoir pensé à remplir le réfrigérateur avant !
Cette recherche de nourriture scinde votre plateau en plusieurs zones : celle où les proies prolifèrent et celles désertiques. Si vous n’y prêtez pas attention, vos dinosaures et vos prédateurs peuvent se retrouver isolés des proies et périr. La reproduction des proies ne se faisant que sur une case adjacente, il est compliqué de repeupler une zone ravagée. Les adversaires ont alors vite fait de constater votre désarroi et de chercher à prendre les tuiles qui pourraient vous aider. Il sera alors très difficile de revenir dans la course aux points.

L’addition s’il vous plait !

En fin de compte, les règles de Gods love dinosaurs sont simples et peu nombreuses et pourtant le risque est grand de se retrouver freiner dans la collection d’œufs. Trouver une stratégie équilibrée de placement des tuiles est la clé du développement de son écosystème. Privilégier la reproduction des proies en leur octroyant une étendue suffisante, tout en favorisant les prédateurs qui permettent aux dinosaures de pondre des œufs, reste un formidable casse-tête. Ajoutez le risque que les adversaires prennent la tuile que vous convoitiez ou qu’une colonne soit terminée et active un animal que vous n’avez pas encore eu le temps de réintroduire, on imagine aisément les pièges à éviter. L’interaction entre les participants semble absente au premier abord, pourtant elle est bien présente mais de manière indirecte. Parfois il est utile de vider une colonne rapidement si cela met un adversaire dans une situation inconfortable Un jeu simple mais qui reste très plaisant par sa diversité stratégique et son esprit de construction qui nécessite plusieurs parties pour être appréhendé.