Aquaria
Auteur(s): Tomas Holek
Editeur(s): Delicious Games
Mécanisme(s): Choix d'action, Collection, Construction de tableau (puzzle), Gestion de ressources
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SwatSh : 7/10
Il n’y a pas à dire, depuis leur premier jeu, Underwater Cities (Vin d’jeu d’lannée Expert 2019), Délicious Games n’a pas arrêté de proposer des jeux qui nous ont attirés dès leur annonce. Et même si certains nous ont moins enchantés que d’autres, des jeux comme Woodcraft, Evacuation, Messina ou Praga Caput Regni font toujours partie de notre ludothèque tant on a du plaisir à les sortir.
Cette année, ils inaugurent une nouvelle collaboration avec Tomas Holek qui n’est rien d’autre que l’auteur Tchèque de notre Vin d’jeu d’l’année 2025 : SETI ! Autant vous dire que les attentes étaient élevées.
Dès la mise en place, une chose frappe, la simplicité du matériel. 2 plateaux centraux, l’un avec les actions qu’on peut réaliser et l’autre avec 2 arbres à bonus. Chaque joueur a un plateau personnel avec un aquarium divisé en 16 emplacements pour cartes entourés d’indicateurs et de 2 échelles. Quelques cartes en main, quelques ressources et that’s it ! Bref, un matériel très sobre qui laisse augurer un jeu assez simple et après les 20 minutes d’explications, on en est convaincu !

Le plateau d’actions propose 5 actions différentes, qu’on va pouvoir choisir, à sa guise et sans blocage ni tension donc, 4 fois par manche durant 4 manches. 2 actions permettent de monter sur 2 échelles et de récolter les bonus qu’elles offrent. Une action permet de gagner des ressources et les 2 autres sont les plus importantes du jeu : piocher des cartes et jouer des cartes. Ce sont les actions que vous allez le plus souvent réaliser.

Et donc, l’essentiel d’Aquaria va se situer dans votre aquarium 😊 Vous allez essentiellement piocher des cartes pour les jouer et les placer dans votre aquarium. Certaines cartes, les algues, vont vous rapporter un revenu en ressources (il est très important d’en jouer beaucoup dès le début) et les autres vont vous rapporter des PVs en fonction des adjacences (plus vous aurez des poissons dans votre banc de poissons, plus vous marquerez des points, plus vous aurez des poissons clowns qui s’abritent dans vos coraux, plus vous marquerez des points). Et comme l’essentiel des points se fera dans votre Aquarium, l’essentiel de vos actions s’y déroulera également rendant le jeu du puzzle (où placer chaque poisson en fonction de ses bénéfices et adjacences) primordial.Aquaria est une sorte de puzzle amélioré où l’essentiel de votre attention se déroulera dans le placement aux bons endroits de vos différentes cartes pour optimiser vos bonus et vos points. Le reste du jeu est plus de l’ordre du détail même s’il vaut mieux prêter une certaine attention aux points générés par les différentes échelles. J’ai trouvé dommage qu’il n’y avait pas vraiment moyen de se construire sa propre stratégie grâce au gain de capacités asymétriques. A part se spécialiser dans les bancs de poissons ou les poissons clowns, il n’y a pas vraiment de stratégies différentes dans Aquaria. L’essentiel étant de bien optimiser son aquarium puzzle. Et il est clair que certains agencements sont plus lucratifs que d’autres. A vous à voir si vous arriverez à réaliser le puzzle parfait compte tenu que tous les joueurs vont viser la même stratégie.

Clem : 8,5/10
Avant de jouer pour la première fois, j’avais un a priori plutôt négatif sur Aquaria, notamment concernant la consistance du jeu. Je me demandais franchement si ce titre méritait vraiment sa classification en « expert ». Le thème de l’aquarium, l’illustration de la boîte aux allures de jeu familial… tout cela ne me laissait pas présager une expérience très profonde. Bref, je n’attendais pas grand-chose, et certainement pas d’être emballé.
Mes premières impressions semblaient se confirmer à l’explication des règles : simples, rapides (environ 20 minutes), on est clairement loin de SETI. La mécanique principale repose sur la construction d’un tableau, en ajoutant des cartes « poissons » ou « plantes » dans son aquarium. C’est une mécanique très classique dans laquelle on fait des associations de cartes pour obtenir des réductions ou du scoring en fin de partie, du déjà-vu, en somme. De prime abord, cela m’a d’ailleurs rappelé sous certains aspects Quadropolis.
Cependant, Aquaria ajoute de nombreux bonus et effets de combo qui viennent pimenter les tours de jeu.

Une petite mécanique, à la fois sympathique et originale, concerne les huit curseurs circulaires situés autour de l’aquarium et divisés en quatre sections colorées. Chaque manche est associée à une couleur, et l’ordre de ces couleurs est connu dès la mise en place. Les curseurs commencent positionnés à l’opposé de la couleur de la première manche, et l’un des objectifs consiste, à chaque manche, à faire tourner un maximum de curseurs vers la bonne couleur. Ce petit défi est particulièrement malin : il permet de gagner des ressources et des bonus pendant les trois premières manches, puis des points de victoire lors de la dernière.
Autre élément intéressant : la piste du “Filtre” de l’aquarium, qui offre régulièrement des ressources et bonus, si l’on parvient à bien l’exploiter.
En progressant sur ces différentes pistes, on peut également obtenir des poissons exotiques, apportant un scoring spécifique en fin de partie et orientant la stratégie de chaque joueur. Chaque joueur peut en récupérer jusqu’à deux. En début de partie, deux poissons par joueur sont sélectionnés au hasard, ce qui limite la pression : tout le monde pourra en obtenir deux, mais il existe une petite course pour décrocher ceux présentant les objectifs les plus lucratifs.

Autre aspect plaisant : pour chaque action, il existe trois niveaux de puissance. La tentation est grande de toujours viser la plus forte, mais cela coûte des perles ou des cartes (pour 1 action). Il faut donc bien gérer ses ressources pour pouvoir exécuter les actions les plus puissantes au bon moment.
Les premiers tours s’enchaînent rapidement tout en construisant sa stratégie en fonction du scoring final, correspondant à une belle salade de points, comme on les aime. Le jeu gagne ensuite progressivement en intensité, jusqu’à devenir un vrai petit casse-tête d’optimisation. Les derniers tours sont légèrement propices à l’analysis paralysis, car il faut bien planifier pour que tout combotte en seulement quatre actions par manche afin d’optimiser au maximum son score. Comme dans SETI, les joueurs engrangent déjà des points au fil de la partie, mais la comparaison s’arrête là : Aquaria ne joue clairement pas dans la même catégorie.
Et pourtant, j’ai été très agréablement surpris. Mes appréhensions initiales ont largement été levées. Aquaria est bel et bien un jeu expert. Malgré un matériel que certains trouveront minimaliste, il offre un gameplay fluide, riche et plaisant. Comme la tension monte au fil des manches, la durée peut facilement dépasser les deux heures (nous avons mis 2h30 à 3 joueurs). Le thème, lui, reste bien présent : voir son aquarium se remplir peu à peu de poissons et de plantes contribue réellement à l’immersion ;-).
Bref, sans rivaliser avec les poids lourds de Delicious Games, Aquaria s’impose néanmoins comme un jeu expert agréable, accessible et prenant. Une belle surprise à laquelle je ne m’attendais pas ;-).

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