Battle 13
Auteur(s): Floriane Prost
Editeur(s): Bridge +, Fédération Française de Bridge
Mécanisme(s): Enchères, Jeu de plis
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SwatSh: 8,5/10
Battle 13 est une version simplifiée du Bridge, une sorte d’introduction ayant pour objectif de générer l’intérêt des joueurs pour vouloir aller plus loin et jouer au bridge.
Avec Dan, j’ai beaucoup joué au bridge et ai participé à de nombreux tournois en duplicate (tout le monde a les mêmes mains de cartes). J’étais donc très curieux de découvrir cette version qui me permettrait, peut être, de jouer au meilleur jeu de plis du monde avec des non initiés. Et autant le dire tout de suite, je n’ai pas été déçu ! C’est très simple, j’y ai joué plusieurs fois avec des personnes n’ayant jamais joué à un jeu de plis et même eux ont apprécié!
Le bridge est un jeu de plis qui se joue exclusivement à 4 : 2 équipes de 2 s’affrontent. Il se joue en différentes manches composées de 2 phases, une phase d’enchères et une phase de plis. Durant la phase d’enchères, les joueuses en équipe se mettent d’accord, sans se parler ni se montrer leur main, sur le nombre de plis qu’elles pensent pouvoir faire ensemble et avec quelle couleur d’atout.
Cette phase, dans le bridge, est une phase assez compliquée car les joueuses ne peuvent se communiquer qu’un nombre de plis et une couleur sans rien se dire d’autre. Il existe différentes méthodologies d’enchères (Le Stayman, Texas,…) qui permettent de s’échanger des informations pour pouvoir déterminer, au mieux, le nombre de plis qu’on va faire. Plus vous arrivez à bien évaluer le nombre de plis que vous allez réaliser, plus de points vous gagnerez. Battle 13 simplifie fortement cette phase en assouplissant fortement les règles et en guidant les joueuses grâce à des épées dessinées sur les cartes les plus fortes permettant aux joueuses d’estimer plus facilement la force de leur jeu. Grâce à ces changements, les joueuses réussissent généralement à bien évaluer leur potentiel et à enchérir correctement un nombre de plis et une couleur d’atout.
La phase de plis, elle, reste identique au bridge et c’est tant mieux tant elle est simple et profonde à la fois. Les joueurs qui ont enchéri le plus de plis sont les joueurs qui se lancent. Un de ces deux joueurs est le « mort » appelé dans Battle 13, le « serviteur » et son partenaire le « maître ». Ces nouvelles dénominations apportent un peu d’humour au jeu car le maître va donner des ordres à son serviteur. En effet, un peut comme le robot dans l’excellent robotrick, le serviteur doit montrer son jeu à tous les joueurs et son maître, en voyant les 2 jeux de l’équipe, lui ordonnera les cartes à jouer à chaque pli. Jouer à 4, à un jeu de plis où toutes les cartes sont distribuées en voyant la moitié des cartes en jeu (les siennes et celles du serviteur) et en ayant d’autres informations issues des enchères donnent un jeu de plis avec beaucoup de maîtrise et pas facile à jouer. Le choix de la couleur de carte à jouer et même de sa valeur n’est pas anodin du tout! Heureusement, Battle 13 ne change rien au jeu de la cartes et en garde sa saveur, sa complexité et son ingéniosité. Bien vu!

Côté matériel, c’est plus une question de goût. L’éditrice a fait le choix de remplacer les cartes par des tuiles en carton. Personnellement, j’ai un peu de mal avec ça. J’aime un jeu de cartes qui se joue avec des cartes! Les tuiles ont néanmoins l’avantage de se mélanger plus facilement dans un sac opaque. Le jeu fournit également des cartes enchères qui aident à la compréhension sur ce qu’on peut annoncer ou pas. Il y a aussi une aide de jeu sur les points à gagner et un tableau sur les paravents permettant d’estimer le nombre de plis qu’on est capable de faire.
L’éditeur a également fait le choix d’enrober le jeu sous un thème de chevalier. C’est sympa mais personnellement je ne le mentionne pas quand j’explique le jeu car tous les termes des jeux de plis sont remplacés par des termes sous le thème chevaleresque qui compliquent plus qu’autre chose. Je vous laisse utiliser le mot « tournoi » à la place de pli 🙂
J’ai néanmoins trouvé dommage que le jeu se limite à l’initiation au bridge. J’aurais aimé, un peu comme dans un jeu legacy où on découvre les règles progressivement au fil des différentes parties jouées, que Battle 13 propose également une progression dans les règles ajoutant progressivement des règles supplémentaires à la phase d’enchère pour pouvoir, après plusieurs parties, respecter totalement les règles du bridge et à appliquer les conventions de base des enchères pour pouvoir encore mieux mesurer l’ampleur du jeu. Une initiation progressive au Texas ou Stayman aurait été fantastique par exemple.
Malgré le choix éditorial malheureux de remplacer les cartes par des tuiles et l’absence de règles plus avancées permettant un apprentissage progressif de l’entièreté des règles du jeu, Battle 13 est une belle réussite. Le jeu aurait pu peut-être avoir un nom plus parlant comme « Le bridge revisité » ou « Le bridge simplifié ». Malgré ça, Battle 13 réussit clairement la gageure d’initier les non-initiés 😉au bridge ! Grâce à la simplification des règles d’enchères, on réussit à jouer au bridge avec tout le monde tout en parvenant à faire ressentir toutes les subtilités et toute la profondeur du meilleur jeu de plis du monde !

On a joué à Battle 13 chez le club de jeu « Lens Les Dés » duquel je montre ici quelques photos



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