The Royal Society of Archeology

SwatSh: 8/10

Cela faisait 2 ans (depuis East India Companies) qu’on attendait qu’Atalia publie un nouveau jeu expert et on a bien fait d’attendre 🙂

The Royal Society of Archeology est en effet un jeu de pose d’ouvriers expert, d’une durée de 25 minutes par joueur, profond et stratégique. Le jeu n’est néanmoins pas d’une complexité excessive. Il s’explique en moins de 25 minutes et ne comporte que 4 actions possibles.

Il s’agit d’un jeu de pose d’ouvrières spécialisées. Chaque joueuse en possède 3 qu’elles vont placer tout au long des 4 manches de jeu. Faites le calcul: 3×4=12 actions à réaliser pour une partie entière. C’est peu et exigeant, chaque action compte!

Et les actions sont assez simples: montée sur les 4 échelles du savoir, gagner de l’argent, compléter des contrats à condition de satisfaire à leurs exigences en argent et en position sur l’échelle de savoir afin de recevoir des PVs et des tuiles qu’on va dépenser lors de la dernière action afin de gagner bonus et PVs si on gagne les majorités de chaque groupe d’emplacements.

Tout ça est assez simple et un peu trop linéaire mais un élément vient perturber ce petit ronron: l’expertise. Chaque ouvrier un un niveau d’expertise. Plus l’expertise d’un ouvrier est élevée, plus puissantes seront les actions qu’il pourra réaliser. Les ouvriers gagneront de l’expertise essentiellement en réalisant des contrats. Cependant, un élément apporte un peu de souplesse dans cette mécanique: la réputation. Vous allez pouvoir dépenser de la réputation pour gagner momentanément de l’expertise et donc augmenter la puissance de vos actions. Vous allez donc constamment jouer avec cette réputation: en gagner pour en dépenser afin de réaliser les actions les plus puissantes. C’est un des éléments les plus amusants de The Royal Society of Archeology et les plus intéressants: concentrer son expertise sur les bonnes actions est essentiel dans le jeu.

La mécanique la plus originale du jeu est celle des cases action selon l’expertise de l’ouvrière. Quand vous réalisez une action, vous allez placer votre ouvrière sur la case correspondante à son expertise. Les ouvrières vont gagner des bonus en fonction qu’elles réalisent une action avec plus ou moins d’expertise qu’un autre. Si une outre ouvrière a réalisé une action avec plus d’expertise, votre ouvrière, et l’ouvrière avec plus d’expertise vont gagner toutes deux un bonus. Et oui, les archéologues gagnent de l’expérience à réaliser les mêmes actions que les expertes et les expertes en sortiront avec, généralement, une meilleure réputation. Cette mécanique où les ouvrières adverses vont apprendre les unes des autres est vraiment bien vu et très bien réalisée.

The Royal Society of Archeology, malgré ses mécaniques expertes comprend néanmoins des côtés plus hasardeux. Les contrats qui arrivent le long d’une rivière ne vont pas toujours correspondre à ce dont vous avez besoin et les tuiles que vous piocherez au hasard ne donneront pas toujours un résultat satisfaisant. Ce hasard peut frustrer et même faire la différence lors du décompte final.

Enfin, le jeu propose un système de double échelle de points un peu comme dans Rajas of the Ganges sauf qu’ici, les deux échelles vont dans le même sens et c’est le pion le plus en arrière des deux qui déterminera les PVs finaux. Une des deux pistes est néanmoins généralement plus difficile à grimper que l’autre. Celle-ci grimpe en fonction des objectifs réalisés, privés ou communs. Cela va donner énormément d’importance aux objectifs communs surtout quand le premier à les atteindre empochera le double des points que les autres. Réaliser ces objectifs en premier apporte un sérieux avantage pour la victoire.

The Royal Society of Archeology apporte un petit vent de fraicheur dans les euros modernes grâce à ce système original d’aide mutuelle des ouvriers. Et même si on peut regretter une certaine linéarité, un hasard un peu trop présent et la quasi obligation de réaliser en premier les objectifs communs, le jeu est plaisant, tendu est assez rapide finalement. On ne voit pas le temps passer et chaque action a son importance. Le thème est un peu superflu mais l’interaction est bel et bien présente ce qui est assez rare dans les euros actuels. La gestion de la réputation et de l’expertise de ses ouvriers est très bien réussie et fort savoureuse également.

Errata

Attention, les règles comportent une petite erreur: à la fin, on ne score qu’une seule de ses 2 cartes objectif, pas les 2