C’est moi qui pisse le plus loin
Séquence rétro dans Vin d’Jeu aujourd’hui, puisque nous allons chroniquer un des jeux les plus anciens, qui existe grosso modo depuis que l’homme existe. J’ai nommé le « C’est moi qui pisse le plus loin » (aussi appelé »C’est moi qui ai la plus grosse » à certains endroits).
Attention, avis à nos (très nombreuses, sans aucun doute) lectrices, le C’est moi qui pisse le plus loin est un jeu qui plaît majoritairement aux imbéciles, idiots, trépanés, demeurés, sans cervelle… aux êtres humains de sexe masculin. Il n’est en rien interdit aux femmes, et l’histoire est là pour nous démontrer que des femmes (au moins 10, sur plusieurs millénaires) y ont joué, mais la vérité commande de dire qu’il est majoritairement joué et apprécié par la gent masculine. A tort ou à raison, je ne me permets pas de juger, d’autant plus que je suis juge et partie dans ce cas-ci.
En ce qui concerne le jeu en lui-même, commençons par quelques caractéristiques importantes. Tout d’abord le jeu ne nécessite la plupart du temps aucun matériel (ou en tout cas aucun matériel additionnel, aucune boîte de jeu à acheter…), ce qui est très pratique. Dans certains cas rares il faut faire l’acquisition d’un matériel spécifique, mais ces cas ne se produisent que lorsqu’on est un véritable passionné du jeu. Ensuite on mentionnera évidemment que le jeu dispose d’un nombre colossal de variantes et d’extensions, ce qui permet un renouvellement incroyable des parties. Et ce à tous les âges. Jugez plutôt:
5 ans
A « mon papa c’est le plus fort »
B « oui mais mon papa il est policier »
A « oui mais mon papa il a une moto avec deux roues »
B « oui mais mon papa il a une voiture avec quatre roues »
20 ans
A « 100 euros que t’es pas capable d’emballer la petite blonde bien roulée »
B « tenu, je relance de 100 que tu n’es pas capable de te faire sa copine rousse »
AB « tenu, à l’attaque! »
40 ans
Quand Swatsh fait une chronique sur 2048 (dont vous trouverez le meilleur score mis à jour ici, il y a apparemment un nouveau meilleur score qui a été réalisé), comme l’a judicieusement fait remarquer Fran78 dans un des commentaires, il cherche à se faire mousser. Sans le dire il a évidemment lancé une partie de C’est moi qui pisse le plus loin. Tout être normalement constitué et ayant au moins 2 neurones ne prend d’ailleurs même pas la peine de réagir et ne cherche pas à idiotement perdre des centaines d’heures pour battre son record. Tout être normalement constitué et un minimum intelligent passe son chemin sans s’arrêter (malheureusement seules la plupart des femmes disposent de ces attributs, raison pour laquelle très peu d’entre elles jouent à ce jeu)
45 ans (exemple réel raconté par un camarade de mon club de squash pas plus tard qu’hier!!!)
Contexte: repas familial à la Noël frère de mon camarade « c’est moi qui fait les meilleurs boulettes » mon camarade « tu rigoles c’est moi qui fait les meilleurs boulettes! » leur soeur (une des 10 dont je parlais plus haut) « pas du tout les garçons, c’est moi qui fait les meilleurs boulettes! » leur cousin « calmez-vous les amis, les meilleurs boulettes, c’est moi qui les fait, j’ai une formation de cuisinier après tout » résultat des courses –> un repas de Noël constitué d’un concours de dégustation de boulettes avec différentes sauces et frites! (et ils ont eu l’air d’aimer ça!)
85 ans
A « tu paries que j’arrive au bout du couloir (NDLR: couloir qui fait 20 mètres de long) en moins de 3 minutes »
B « pff quel nul moi avec mon nouveau déambulateur de chez Ferraserati je l’ai déjà fait en 2 minutes 30! »
Et ce ne sont là que quelques petis exemples, il y en a des milliers (/millions/milliards) d’autres! Il faut également noter qu’il peut être joué de 2 à… quasi une infinité de joueurs. Pour garder un esprit convivial et un minimum d’interaction directe on se limitera souvent à une dizaine de joueurs maximum, mais il y a beaucoup de parties qui se sont jouées (et se jouent encore) avec des centaines voire des (dizaines de) milliers de joueurs (je pense notamment aux fantasy games sur les ligues de sport par exemple).
Conclusion? Et bien si on est imbécile, idiot, trépané, demeuré, sans cervelle… un homme le C’est moi qui pisse le plus loin peut offrir énormément de satisfactions ludiques: on peut y jouer partout, dans quasi toutes les circonstances, il ne nécessite pas de matériel, il offre une incroyable rejouabilité… Bref beaucoup d’avantages. Il ne faut néanmoins pas cacher ses défauts: de un on perd souvent. On trouve en effet quasi toujours, et ce quelle que soit la variante jouée, quelqu’un qui pisse plus loin que soi. Ca peut parfois être un peu décourageant. Ensuite, et toujours selon les variantes jouées, le jeu peut être très long. Et là le constat à la fin d’une partie peut être très dur, psychologiquement parlant: soit vous avez perdu (cas le plus probale): vous serez alors moralement extrêmement abattu, en ayant maintenant la certitude que ce n’est pas vous qui pissez le plus loin. soit vous avez gagné: vous vous direz alors: « put*** » je viens de passer 350 heures sur les 2 derniers jours juste pour prouver que c’est moi qui pissait le plus loin, quel no life absolu je suis!
Mais il ne faut pas mentir, quand vous gagnez une partie et que vous savez que c’est vous qui pissez le plus loin, la satisfaction est très très intense…