Le Draft, quézako ?


Vous débarquez dans le monde ludique et certains termes barbares vous intriguent…draft, deck, bag building, roll and write…c’est quoi tout ça ???

Pas de panique, dans notre nouvelle rubrique,  jargon ludique, on vous explique tout. Aujourd’hui on s’attaque au draft avec explication et sélection de jeux de draft.

Tout d’abord, le draft est un terme de sport, en effet, on peut drafter des joueurs. C’est une pratique courante en basket aux États-Unis où ont lieu chaque année les drafts de la NBA.

 Mais revenons à nos jeux. Le draft est une méthode de sélection de cartes. On a par exemple un paquet de 7 cartes (comme dans 7 wonders), on en choisit une et on passe le paquet restant à son voisin de droite qui va à son tour choisir une carte et passer le paquet. En même temps, notre voisin de gauche nous passe son paquet et on choisit une carte, etc. Il vous faudra bien mémoriser les cartes que vous passez pour avoir une idée de ce que vous pouvez récupérer plus tard. Le draft peut aussi se faire avec des des comme dans Sushi Roll, des pions, ou encore des jetons. Et pour les petits malins qui choisissent une carte que vous convoitez même si elle ne leur est pas d’une grande utilité,  cela s’appelle le contre-draft. Un autre avantage du draft est le jeu en simultané,  tout le monde joue en même temps, il n’y a pas de temps mort.

En 1993, l’auteur de jeu Richard Garfield crée Magic the Gathering et par la même occasion est né le draft. Richard Garfield affectionne particulièrement cette mécanique qui permet de réduire le hasard de la pioche. Il a depuis créé plusieurs jeux basés sur le draft: Chasseurs de Trésors, Carnival of Monsters ou encore Bunny Kingdom.

Voici une sélection de jeu qui sont soit  basé uniquement sur le draft ou dont le draft est une composante parmi d’autres mécaniques 

SUSHI GO

Sushi go est un petit jeu de draft culinaire ou vous allez collectionner les meilleurs plats pour constituer votre menu en draftant les cartes. Le jeu se déroule en 3 manches. On distribue 10 cartes à chaque joueur qui en choisit une et on passe le paquet à son voisin de droite. Collectionnez les ravioli qui rapportent 15 points si on en a 5, ajoutez du wasabi à vos Sushis pour multiplier le score par 3 et n’oubliez pas les desserts car si  vous n’en avez pas la majorité c’est moins 6 points. Les baguettes quant à elles vous permettent de sélectionner deux cartes d’un coup, comme par exemple récupérer 2 tempuras et s’assurer 5 points. 

Sushi go est le jeu de base pour s’initier au draft, il est rapide et amusant.  Les cartes sont plutôt marrantes avec des illustrations croquignolettes à souhait. On en mangerait ! 

Cela peut aussi être un bon choix pour découvrir le jeu de société moderne. Le jeu est aussi disponible sur BGA. 

BOOMERANG AUSTRALIA

Boomerang Australia est un flip and write (on retourne des cartes et on coche des cases en fonction de la carte) qui contient une mécanique de draft.

Votre but est de sillonner l’Australie, découvrir les animaux, faire des activités de loisirs, ramener des souvenirs…bref être le parfait touriste.

La partie se joue en 4 manches au cours desquelles vous allez drafter 7 cartes et cocher sur une feuille représentant tous les items présents sur les cartes.

La première carte que vous posez est face cachée mais les suivantes que vous aurez reçues de votre voisin, seront face visible.

Voyons un peu les cartes en détail et ce que vous allez cocher sur votre itinéraire touristique 

– les cases bleues: faites la différence entre le chiffre indiqué en haut de la première carte et celui de la dernière carte. Indiquez le chiffre, même s’il est négatif dans la première case sur la feuille

– les pastilles vertes : ce sont les souvenirs que vous allez ramener de votre voyage.  Additionnez les pastilles vertes de vos 7 cartes. Si votre score est inférieur ou égal à 7, multipliez par 2 et notez le dans la première case à côté de la pastille verte. Si votre score est supérieur à 7, notez le simplement sur la feuille 

– les losanges jaunes : ce sont les animaux que vous allez rencontrer. Si vous en avez une ou plusieurs en double exemplaires,  marquez une fois les points des animaux en question

– les petites icônes bleues: elles représentent les 4 activités de loisirs que vous pouvez faire, boomerang,  photo, natation et randonnée. Vous ne marquez les points que d’une seule activité par manche. Ladite activité ne pourra plus être marquée pendant les manches suivantes

Puis cochez les lettres des différents sites touristiques que vous avez visité.  Si vous cochez les 4 lettres d’une région, entourez les 3 points de bonus et prévenez vos adversaires car ils ne peuvent plus marquer les 3 points de bonus de la même région.

La deuxième manche peut commencer.

A la fin des 4 manches, calculez vos points,  n’oubliez pas les sites touristiques et les bonus. Celui qui a le plus de PV à gagner .

L’originalité de ce jeu réside dans le draft de cartes, très rare dans un jeu à cocher.

Vous allez devoir garder un œil sur le jeu du voisin et peut-être éviter de lui laisser une carte qui l’arrangerait trop. Le draft crée une confrontation indirecte encore une fois rare dans les jeux à cocher.

Je suis une grande fan des jeux à cocher mais celui-là me plaît particulièrement de part son thème, le voyage, c’est simple mais remarquablement retranscrit.  On se plaît à se balader à travers les divers sites touristiques,  faire des activités…et la présence du draft en fait un jeu unique, particulièrement réussi. Le jeu est simple, rapide, stratégique,  les icônes sont parlantes, pas besoin d’aller se référer aux règles sans arrêt. Si vous aimez celui la, vous aimerez probablement ses deux petits frères Boomerang Europe et Boomerang États-Unis. 

NIMALIA

Dans Nimalia, vous allez devoir faire cohabiter des animaux en bonne entente en respectant 4 objectifs. La partie se déroule en 5 manches de 3 phases chacune:

-construire sa réserve en piochant 3 cartes animaux et en posant de manière simultanée une carte devant soi. Ensuite, on passe au draft en donnant les 2 cartes restantes à son voisin de gauche. Le sens de rotation s’inverse à chaque manche. Certaines règles de pose s’appliquent. Chaque carte posée doit recouvrir au moins une case de votre réserve existante. La totalité de votre réserve ne peut pas dépasser 6 x6 et il est interdit de poser une carte sous une carte déjà posée. Enfin on passe sa dernière carte à son voisin 

– calculer ses points selon les objectifs actifs pendant la manche. Par exemple,  pendant la manche 3, on additionne les points gagnés selon les objectifs bleu et rouge.

– finir la manche: si ce n’était pas la 5ème manche, déplacez le jeton compte-manches sur le chiffre de la manche suivante et commencez la nouvelle manche. Sinon c ‘est la fin de la partie 

Chaque carte objectif à un niveau de difficulté allant de facile à difficile, ce qui permet d’adapter les parties aux envies des joueurs. Avec 22 objectifs différents, les parties sont variées et la rejouabilité est importante. Le jeu est rapide et fluide mais peut vous faire des nœuds au cerveau, c’est un vrai casse-tête que nous a créé Wiliam Lievin. La boîte est toute mignonne, Pauline Detraz a fait un travail du tonnerre. Rien qu’à voir la couverture,  je n’ai qu’une envie, celle de faire une partie tout de suite.  Le jeu est disponible sur BGA,  pour ma part j’y joue autant en ligne qu’en live. Maintenant à vous de jouer !

CARNIVAL OF MONSTERS

Évidemment,  je ne pouvais pas faire une sélection de jeux de draft sans présenter un jeu de Richard Garfield, le maître du genre. Le cirque arrive en ville, promettant monts et merveilles ! Mais il ne s’agit pas d’un cirque comme les autres. Vous êtes le maître du Cirque des Monstres! Votre mission est de présenter un spectacle exceptionnel en rassemblant une ménagerie de monstres telle que le royaume n’en a jamais vue! Explorez les contrées magiques où les montres se sont cachés,  capturez les spécimens les plus prometteurs, et montrez les au bon peuple. Mais attention !Certains monstres sont dangereux,  et s’ils vous échappent, vous aurez besoin d’aide pour les remettre en cage. Au bout de 4 saisons,  le meilleur cirque recevra les honneurs du public.

Carnival of Monsters est un pur jeu de draft en 4 manches qui se déroulent en 3 phases

1. Révéler la carte saison: elle désigne quels types de monstres sont à favoriser lors de la manche. Le carnaval qui exposera la collection la plus impressionnante de monstres correspondant à la carte saison recevra des points supplémentaires.

2. Le draft: tous les joueurs jouent simultanément avec 8 cartes. Tout d’abord les joueurs capturent une carte, puis passent les cartes restantes et enfin décident soit de jouer la carte capturée soit de stocker la carte moyennant 1 couronne.

3. Le contrôle du danger: il va falloir évaluer si vos monstres sont dangereux ou pas et il vous faudra assez de Chasseurs pour maîtriser les monstres dangereux. 

Si vous ne pouvez pas chasser un monstre dangereux, il vous en coûtera 3 couronnes.

Maintenant jetons un œil aux différents types  de cartes que vous pouvez capturer. 

Les cartes terrain: pour jouer des monstres,  vous devez disposer de cartes terrain du même type que les monstres. Il y a 6 types de terrain différents et chaque carte terrain vous octroie un certain nombre de points de terrain de leur type. Chaque monstre nécessite un certain  nombre de points de terrain du même type pour pouvoir être exposé.

Les cartes monstres: comme pour les terrains, il y a 6 types de monstres. Pour jouer une carte monstre, vous devez avoir une ou des cartes terrain égale ou supérieure à la valeur du monstre. Vous pouvez dépenser une partie des points d’une carte terrain pour jouer un monstre et le reste des points de la même carte pour en jouer un autre plus tard. Certains monstres sont redoutables ! Même si ils attireront plus de public et vous rapporteront plus de points de victoire, ils peuvent s’échapper et terroriser le royaume d’où la phase contrôle du danger expliquée plus haut.

Les cartes staff: elles représentent des assistants qui viendront vous assister dans votre chasse aux monstres. Mais ils ne travaillent pas gratuitement,  vous devez payer des couronnes quand vous jouez une carte staff. Tous les effets des cartes staff perdurent jusqu’à la fin de la partie.

Les cartes événement: dans un royaume où la magie et les monstres règnent en maîtres, attendez-vous à l’inattendu. Sachez comment tirer parti de ces occasions lorsqu’elles se présentent. Les cartes évènement sont à usage unique,  vous devez les défausser après les avoir utilisées.

Et enfin les cartes objectifs: elles ne peuvent pas être jouées, elles devront être stockées jusqu’à la fin de la partie. A la fin du jeu, elles sont révélées et vous rapporteront des points de victoire si vous remplissez les conditions requises.

A la fin de la manche, ramassez vos monstres et mettez les dans votre ménagerie après avoir attribué la carte saison à celui qui a remporté le plus de PV en rapport avec la saison.

En fin de partie, cumulez les points des monstres dans votre ménagerie,  les PV des cartes objectifs,  1 PV par couronne en votre possession, 1 PV par jeton chasseur inutilisé et les PV des cartes saison acquises.

Carnival of Monsters est un très bon jeu de draft et de gestion de main de niveau familial +. J’adore le thème et les illustrations sont fantastiques. Pas moins de 7 Illustrateurs ont travaillé sur le jeu.

Le jeu comporte 215 cartes, il offre donc une belle rejouabilité. Il est facile d’accès mais assez profond pour séduire des joueurs plus aguerris. 

COSMIC FACTORY

Cosmic Factory est un jeu de rapidité et de pose de tuiles avec une phase de draft.

Commencez par sélectionner au hasard 5 cartes kaos et révélez la première.  Les cartes kaos changent légèrement les règles et le scoring. On en révèle une à chaque début de manche.

Chaque joueur a son petit plateau de scoring. Les joueurs vont tenter en un temps limité de construire et d’optimiser leur Galaxie constituée de 9 tuiles. Il faut regrouper ses planètes en différentes zones tout en essayant d’avoir le Chemin d’astéroïdes le plus long possible. Il faudra garder la tête froide pour trouver le bon équilibre car à la fin, c’est le score le plus faible qui est pris en compte. 

Chaque joueur pioche 9 tuiles Galaxie dans le sac et les pose face cachée devant lui.

C’est là que se déroule la phase de draft. Chaque joueur prend connaissance de ses 9 tuiles, en choisit 3 qu’il place face cachée devant lui, puis passe les 6 tuiles restantes à son voisin de droite ou de gauche selon la manche. Il est interdit de consulter à nouveau les tuiles sélectionnées avant la fin du draft. Puis chaque joueur choisit 3 tuiles parmi les 6 données par son voisin et enfin passe les 3 dernières. 

On retourne le sablier et les tuiles et la partie peut commencer. Les joueurs disposent d’une minute pour faire un carré de 3 x3. L’objectif est de créer des zones de couleur avec des planètes pour marquer des points. Durant cette minute, les joueurs ont la possibilité d’attraper les tuiles Bonus de zone pour marquer plus de points, mais encore faudra-t-il être celui avec la plus grande zone de couleur du bonus choisi. Une fois qu’un joueur prend une tuile bonus,  il ne peut plus toucher à son carré de tuiles. 

A la fin de la manche,  les joueurs effectuent leur décompte de points en fonction de ses zones de couleurs : désert, glace et végétation,  son plus grand chemin d’astéroïdes,  les tuiles bonus s’il en a et les éventuels points supplémentaires liés aux cartes kaos.

Cosmic Factory est un jeu familial qui permet de jouer en simultané,  donc pas de temps mort pendant les parties. L’ambiance est frénétique autour de la table et le jeu tourne bien dans toutes les configurations de 2 à 6 joueurs.

La partie draft rend la partie plus intéressante car elle réduit le hasard et permet de fourguer les tuiles dont on ne veut pas à ses voisins.

Le jeu est rapide et addictif. La prise en main et les règles sont ultra-simples et vous pouvez rapidement commencer à jouer.

Cosmic factory est une belle réussite de jeu familial et franchement même les « gros joueurs » prendront du plaisir à s’y frotter. 

FAIRY RING

Dans Fairy Ring, vous incarnez une jolie petite fée qui fait grandir ses champignons dans un univers enchanteur aux couleurs chatoyantes et vous allez visiter les champs de champignons de vos voisines fées. 

Fairy ring se joue en deux manches de 6 tours chacune. Vous commencez votre village champignon avec une carte. La première manche se joue avec 7 cartes que vous allez drafter à chaque tour. 

Anatomie d’une carte: Dans le coin inférieur gauche, le nombre de points que vous marquerez quand une fée termine son voyage sur votre champignon. Dans le coin supérieur gauche se trouve le nombre de déplacement à faire pendant votre voyage.

Vous jouez donc une carte dans votre village et faites le nombre de déplacement indiqué sur la carte. Si vous atterrissez sur un de vos champignons vous marquez les points. Si vous atterrissez chez votre adversaire, c’est lui ou elle qui marque les points. Si vous avez le même champignon dans votre village vous marquez également les points.

Vous faites cela 6 fois et défaussez la dernière carte. La 2 e manche se déroule de la même manière. Mais ce n’est pas tout. Vos champignons peuvent grandir jusqu’à 4 étages et quand vous atterrissez sur un champignon belvédère,  cela fait 24 points, non 24 mana excusez moi. Oui, on marque d’abord les points en mana et lorsque l’on en a 20, on se rajoute 1 point sur sa petite roue de score personnelle.

Plus les tours passent,  et plus les fées ont des chances de se retrouver chez vos voisins et vont leur permettre de marquer des points. Une stratégie pourrait être de se diversifier afin d’avoir le même type de champignons que les voisins et de marquer également les points. Mais comme on ne peut pas tout faire, vous ne pourrez alors pas faire croître les champignons,  il va falloir faire des choix. 

Pour moi ce jeu à tout pour plaire aux plus jeunes comme aux grands. Il demande calcul et stratégie.  Sous ses airs de jeu pour enfants, la couverture et le matériel sont trompeurs, se cache un jeu bien ficelé 

Bien sûr, les gros joueurs se lasseront vite car le jeu est simple mais idéal pour des parties courtes et dynamiques. J’ajoute une mention spéciale au travail d’édition qui est magnifique. Illustrations et matériels sont d’une grande qualité.  A découvrir. 

MOVING WILD

Moving Wild est un jeu de la gamme Oink Games, c’est donc comme à leur habitude, une toute petite boîte remplie à ras bord. Des cartes aux couleurs chatoyantes mais mignonnes et des petits jetons de score.

Dans Moving wild, vous allez créer votre zoo en construisant des habitats et en y plaçant harmonieusement vos animaux. C’est Ark Nova en version mini !!

Le jeu se déroule en 3 manches de deux phases chacune.

Dans la première phase vous allez tout simplement drafter une carte. Le nombre de cartes que vous avez en main dépend du nombre de joueurs et de la manche que vous jouez.

Il y a 3 types de cartes:

– les enclos, précisent leur habitats,  la taille et le nombre d’animaux qu’ils peuvent accueillir.

– les améliorations peuvent rendre pacifiques les animaux prédateurs,  ajouter un habitat à une carte…

– les animaux: leur taille,leur espèce,  le type pacifique ou prédateur et le nombre de points qu’ils rapportent.

Dans la deuxième phase, vous allez positionner les cartes draftees pendant la première phase en respectant les règles de pose suivantes:

– les enclos peuvent être améliorés mais une fois faite l’amélioration ne peut plus être changée

– les enclos ont une certaine capacité d’accueil que la somme des animaux contenus ne pourra pas dépasser 

– les animaux pacifiques ne peuvent pas être placés avec des Prédateurs 

– les prédateurs d’une espèce ne peuvent pas être mis avec une autre espèce 

– plusieurs espèces de pacifiques peuvent être mélangées 

– il faut respecter la contrainte d’habitat des animaux en les plaçant dans les enclos.

A la fin de cette phase, on passe au comptage des points. 

– un animal qui n’est pas placé dans un enclos vous pénalise de 2 points 

– il en est de même pour un enclos qui n’est pas plein

– pour les enclos qui sont pleins, additionnez la valeur de tous les animaux et multipliez par le coefficient multiplicateur de l’enclos

Les parties sont rapides grâce à la simultanéité du draft. Il vous faudra bien anticiper la construction de votre zoo en choisissant vos cartes. Les règles sont très claires et transmises en quelques minutes mais le jeu n’est pas simpliste pour autant. S’il ne révolutionne pas le genre, l’originalité de la première phase qui ne contient que du draft rend le jeu intéressant et challenging en deuxième phase. Il va falloir bien calculer son coup pour ne pas être coincé en deuxième phase. Ce côté calculatoire et limpide en fait un puzzle game ambitieux pour un petit jeu familial +.

STAR WARS BOUNTY HUNTERS (SWBH)

Alors, mettons les choses au clair tout de suite, je ne suis pas du tout fan de Star Wars. Je me suis même permis un « beurk, je n’aime pas Star Wars ». Inutile de vous dire donc que pour tester ce jeu, j’y suis allée à reculons. Mais miracle, le voyage intergalactique ludique proposé par ce jeu m’a énormément plu dès la première partie. Première chose, j’ai adoré le fait de donner la main aux méchants pour capturer les gentils (une fois qu’un connaisseur et amateur de Star Wars m’a expliqué qui est qui).

Dans SWBH, vous allez incarner les plus grands Chasseurs de prime de la Galaxie, à la poursuite des héros de SW. Au commencement étaient les cartes, de 4

 types différents : le paquet cible, caractérisé par 3 valeurs de défense (vert, bleu et rouge), des points de victoire et un bonus à activer lors de la capture. Viennent ensuite les Chasseurs, gratuits mais faisant perdre des points en fin de partie et des droïdes, payants, mais ne faisant pas perdre de points de victoire. Chasseurs et droïdes sont dotés de valeurs d’attaque vert, bleu et rouge. Et enfin on trouve des contrats pour gagner des PV supplémentaires en fonction des cibles capturées. 

Pour affronter une cible, vous allez placer des cartes d’attaque à droite en face des cartes cible, à gauche. Pour capturer la cible, les Chasseurs de prime et les droïdes qui l’affrontement doivent cumuler des valeurs d’attaque supérieures ou égales à ses valeurs de défense….et là j’ai comme l’impression que je connais cette mécanique.  MAIS OUI! LES BÂTISSEURS. Après tout, on est dans un jeu crée par Frédéric Henry. Ceci explique cela.

Mais revenons à nos proies et au déroulement de la partie. Hyper simple, après avoir pris une carte dans chacun des 4 paquets

1. Piocher tous une 5e carte au choix et l’ajouter aux 4 déjà en main

2. Choisir une carte et la vendre contre un crédit impérial (ces petites bébêtes vous permettent de payer les droides et les caisses), ou jouer la carte.

3. Drafter

Et on repart, à l’étape 1, 2, 3 jusqu’à ce qu’un chasseur capture sa 4e proie. Mais pas si vite, c’est pas encore fini, chaque joueur a encore droit à 2 tours supplémentaires…donc finir cette course effrénée en premier ne signifie pas avoir gagné.

Le jeu est rapide et fluide grâce au jeu en simultané,  il n’y a pas de temps mort et on ne s’ennuie pas.

L’équilibre entre hasard et stratégie est bien tempéré et le draft apporte de l’interaction supplémentaire.  Le seul défaut de ce jeu réside dans l’épaisseur des cartes, vraiment trop fines pour un jeu que l’on va sortir souvent. Mais passé ce détail,  je le trouve excellent.  L’essayer, c’est l’adopter même si on n’aime pas SW.

STONESPINE ARCHITECTS

Dans Stonespine architects, vous incarnez un minautore en charge de construire le donjon le plus dangereux, un dernier challenge avant de passer maître en la matière. Ayant suivi votre formation auprès de maître Hortgully, ce dernier ouvrage n’est qu’un droit de passage aisé pour vous.

Dans Stonespine architects, les joueurs s’affrontent sur une période de 4 ans (manches)pour gagner le plus de points de réputations (étoiles) en construisant le donjon le plus périlleux possible. Chaque année, ils choisissent des cartes et construisent une partie de leur donjon, une salle après l’autre.

A la fin de chaque année, les joueurs utilisent leur or pour acheter des éléments supplémentaires pour leur donjon et collecter des cartes défi.  Au terme des 4 années, Maître Hortgully évalue la création de chacun de ses apprentis. Suivez votre plan, retournez les défis à votre avantage et attirez l’attention du Maître afin de gagner le plus de réputation et de remporter la victoire. 

Stonespine architects est un jeu de construction de tableau avec contraintes avec une phase de draft. Chaque manche se déroule en 3 étapes 

1. La construction: chaque joueur a 5 cartes en main. Il en place une dans son donjon,  sur la première ligne mais à n’importe quelle place de la ligne. Commence alors la phase de draft. Selon la manche, les joueurs passent leurs cartes à leur voisin de gauche ou de droite. Une fois 4 cartes placées sur la première ligne du donjon, les joueurs défaussent la 5e carte et on passe à la phase suivante. 

2. Les améliorations: les joueurs comptent leur réserve d’or (bas des cartes posées sur la ligne correspondant à la manche en cours). Ils ont la possibilité d’acheter des jetons améliorations à  placer sur leurs cartes. Le joueur ayant le plus d’or choisit en premier. Les jetons améliorations vous permettent d’augmenter vos chances de réaliser la carte objectif et une des cartes défi que vous allez choisir à ce moment du tour. L’or non dépense est perdu.

3. L’entretien: on renouvelle les jetons améliorations sur le marché et on révèle de nouvelles cartes défis. Cette dernière phase n’a pas lieu à la fin de la 4e manche.

La nouvelle manche peut commencer. 

Le jeu s’arrête après la quatrième manche une fois que chaque donjon est composé de 16 cartes.

Le scoring se fait selon 6 points:

1. Le joueur ayant le plus d’or à la fin de la partie 

2. La carte objectif,  le joueur ayant le mieux réalisé l’objectif récolté 15 points

3. Les 3 cartes défis récoltées pendant la partie

4. La réputation des salles: comptabilisez les étoiles dans les salles

5. La réalisation des impératifs de votre carte plan

6. Le nombre de cartes connectées à vos portes d’entrée et sortie du donjon.

Stonespine Architects est mon premier jeu de construction de donjon et j’ai beaucoup aimé cette aventure ludique. Il est grisant d’être le méchant dans la partie. La rejouabilité est très importante avec des cartes plans, objectifs et défis à profusion. 

Le draft est vraiment une partie intégrante de la partie, elle réduit le hasard et s’imbrique bien avec la construction de tableau. Je ne suis pas hyper fan des illustrations mais elles servent très bien le thème.  La seule chose qui m’interroge est le prix aux alentours de 40 € qui me paraît un peu élevé. Mais avant d’investir, vous pouvez tester le jeu sur BGA. 

C’est tout pour ce chapitre sur le draft. Bien sûr,  il y a beaucoup d’autres jeux avec la mécanique de draft, n’hésitez pas à nous signaler vos préférences en commentaires.  Prochain chapitre: le bag building. 

En attendant,  bonnes parties !!

Vindjeu
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2 Responses

  1. Vincent dit :

    Ah voilà que vous utilisez l’IA pour illustrer l’article ?
    Ils ont de gros problèmes de doigs sérieusement !
    vous ne boycottez pas les images IA comme la majorité des boites d’éditions ?

    • SwatSh dit :

      Oui, enfin, c’est pas la première fois 😉 On n’est pas assez doué pour effacer les incohérences genre doigts ou rires forcés. Bon, c’est vrai, l’image est pas terrible mais on n’avait rien sous la main pour illustrer la mécanique de draft. C’est mal?

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