Oniria

SwatSh: 7,5/10

La première chose qui frappe quand on a la boite d’Oniria entre les mains est son édition! Une édition faite main (la boite est en origami, les aides sont découpées à la main sur des feuilles de papier,…), Française, « planet friendly », « worker friendly », édition, assemblage, production bois & distribution faits par Yeast Games, « radicalement ludique » 🙂 Voilà qui donne le ton!

A la lecture des règles, on sent toujours cette édition faite main. Les règles sont difficiles à comprendre tant elles sont mal structurées mais en se concentrant bien, on y arrive. Et puis, ça prolonge le charme 😉

Sous un thème Mexicain bien représenté dans les illustrations et les différents termes du jeu, Oniria est présenté comme un jeu de plis mais ce n’est pas vraiment un jeu de plis. Une joueuse est désignée la Sonadoras, elle prend un des 2 paquets de cartes Sonadoras et les autres prennent chacune un des 4 paquets de cartes Sombras. On début de chaque manche, les joueuses vont refiler leur paquet à leur voisine de gauche ce qui fait que chacune aura l’occasion de jouer une manche en tant que Sonadoras et les autres en tant que Sombras. Un peu comme dans le génial Tricky Time Crisis, une joueuse, la Sonadras, jouera contre toutes les autres et les autres, entre elles, s’affrontent également.

Je disais qu’Oniria n’état pas vraiment un jeu de plis car on ne joue pas vraiment un pli (mais un peu quand même ;-)). En fait, chaque pli se joue face cachée. Chaque joueur va jouer sa carte face cachée et il n’y a pas de couleur à suivre ou à ne pas suivre, les couleurs des cartes étant les couleurs des joueurs. On va ensuite révéler toutes les cartes et vérifier si la somme des cartes Sombras est plus élevée que la valeur de la carte Sonadras. Dans ce cas ce sont les Sombras qui emportent le pli (et le Sombras qui a joué la carte la plus forte gagne le point) dans le cas contraire c’est la Sonadras. Oniria contient donc pas mal de hasard puisqu’on joue sa carte à l’aveugle sans savoir ce que les autres ont joué. C’est vrai mais 2 éléments viennent tempérer tout ça. A chaque pli, certaines cartes ne peuvent pas être jouées. De plus, plus on avance dans la manche, plus on verra les cartes jouées précédemment et plus on pourra savoir ce qu’il reste en main de chaque joueur (chaque Sombras possède le même paquet de 7 cartes et on connait les 7 cartes de la Sonadras également).

A cela viennent s’ajouter des pouvoirs sur certaines cartes comme de pouvoir marquer des points si certaines conditions sont respectées, faire que les Sombras gagnent le plis mais que personne ne gagne de point, forcer une joueuse à jouer sa carte la plus haute ou la plus basse,… Les joueuses expérimentées vont pouvoir bien jouer avec ces pouvoirs car certains se déclenchent si toutes les sombras jouent la même carte. Les Sombras devront donc évaluer chaque pli et se demander, sans se coordonner, quelle carte elles auraient, toutes, intérêt à jouer. Il est interdit de se coordonner mais pas interdit de parler ni de bluffer 🙂

C’est un peu ça tout le piment d’Oniria: jouer avec le chaos généré par le jeu des cartes face cachée mais progressivement deviner ce que les autres vont jouer. Il faudra non seulement empêcher la Sonadras de marquer trop de point, mais également en tirer au mieux son épingle du jeu en jouant la carte la plus forte quand on pense qu’on va gagner le pli ou en profitant des pouvoirs spéciaux de ses cartes.