Princess Jing
Auteur(s): Roberto Fraga
Illustrateur(s): Naïade
Editeur(s): Matagot
Distributeur(s): Surfin' Meeple
Tapimoket: 8/10
Il était une fois…
Parmi les légendes d’Orient, il est celle d’une princesse qui était tombée amoureuse d’un capitaine de la garde . Un amour fou, un amour impossible, un amour caché… Tout la séparait de son amant, et les autres gardes avaient pour ordre de la traquer et la renvoyer dans ses appartements si elle tentait de fuir. En effet, sa destinée était autre et, son mariage était déjà planifié avec un personnage plus influent, mais contre sa volonté…
Un soir pourtant, elle se glissa dans la fameuse salle des paravents, un lieu idéal pour tromper les gardes et les porteurs de miroirs afin de tenter de rejoindre le capitaine de son cœur. Cette fois, elle avait utilisé la ruse en mettant sa servante à contribution, pour tromper la vigilance des gardes. Allait-elle réussir à rejoindre son amour sans être surprise dans sa fuite ?
Un jeu à 2 joueurs…
Dans Princess Jing, deux joueurs rivalisent avec le même objectif. Chacun devra faire traverser une princesse pour rejoindre l’un des gardes à l’autre bout du plateau, tout en essayant d’empêcher l’autre d’y arriver le premier. Le jeu se présente un peu comme l’était le fameux Stratego. Le plateau représente une salle du palais dans laquelle se dressent 25 « paravents » en 3D placés en carré. A chaque extrémité, se trouvent 3 gardes dont l’un sera l’objectif du joueur en face. Deux paravents, un par joueur, cache le personnage de la princesse à la vue de l’adversaire. Chacune des princesses est placée devant le joueur respectif.
En plus de la princesse, chaque joueur possède une servante, également cachée à l’adversaire au dos d’un paravent, et ressemblant fortement au personnage de la princesse. Seul le port d’une capuche permettra de la distinguer de la princesse. Enfin, chaque joueur possède un porteur de miroir (deux dans la version avancée) qui permet d’observer le dos d’un paravent situé immédiatement derrière lui.
Tous les paravents sont placés sur le plateau. La princesse, la servante et le porteur de miroir seront sur la première ligne du joueur concerné. Chacun son tour, les joueurs vont alors inverser la position de deux paravents adjacents et tenter ainsi de faire progresser ses personnages. La princesse aura ainsi pour but de rejoindre le capitaine sans se faire prendre. En effet, à son tour, l’adversaire peut désigner un paravent et prétendre qu’il cache la princesse. Et s’il ne se trompe pas , elle devra repartir depuis la première ligne (L’adversaire devra fermer les yeux pour ne pas savoir exactement depuis où). En revanche, s’il se trompe, on peut immédiatement rejouer.
Si la princesse se retrouve devant le capitaine, le joueur remporte la partie !
Miroir, dis moi où est la belle ?
Le porteur de miroir aura la faculté d’envoyer le reflet du paravent situé derrière lui. Ce sera un bon moyen de localiser la princesse ! On pourra même la laisser filer et attendre le bon moment pour la cibler et la renvoyer au départ. Enfin la servante sera là pour brouiller les pistes. En effet, le porteur de miroir ne voit que les pieds de la princesse, et ce sont les mêmes pour la servante ! On sera donc obligé de pencher la tête et observer le haut pour vérifier qu’on ne se trompe pas.
Ceci est très simple pour prendre le jeu en main mais c’est la version avancée que je préfère. En effet, on peut ajouter deux animaux derrière deux paravents, pour chaque joueur. Cette fois, on ne connait pas quel garde sera l’amant. Pour cela, il faut d’abord repérer les deux animaux et par un système de déduction à l’aide d’une carte. On en déduira enfin son amant. Cela rallonge la partie mais ajoute un peu plus de tension au jeu…
Enfin, il existe même un défi où l’un des joueurs peut tenter de désigner la princesse en criant « Jing ! ». S’il a raison, il gagne aussitôt, en revanche s’il se trompe le joueur a le droit de jouer 5 fois de suite et arriver près de son amant.
En conclusion…
Princess Jing est un avant tout une superbe réalisation éditoriale avec de belles illustrations. Une fois mis en place, il donne immédiatement envie d’y jouer. Si le jeu fait appel à la chance pour retrouver les personnages, il faudra également user de bluff pour ne pas rendre certains déplacements trop évidents au risque de se faire repérer. Il faudra aussi faire appel à la mémoire afin de ne pas contrôler toujours les mêmes paravents adverses ou retomber 3 fois sur un qu’on a déjà vu avec son porteur de miroir.
Personnellement, je préfère nettement la version avancée qui ajoute plus de dimension au jeu avec la recherche des deux animaux. j’aime beaucoup l’histoire de la ressemblance entre la servante et la princesse, quoique j’ai trouvé cela trop facile de les distinguer. J’ai presque envie de dire qu’on ne devrait pas autoriser de se pencher pour contrôler afin d’ajouter un peu plus de risque au jeu… Après c’est tellement amusant de voir la tête de son adversaire qui tente de rester impassible alors qu’il vient de voir un truc…
Globalement, le jeu est assez simple et convient à tout le monde, même dans sa version avancée. On prendra du plaisir dans la tension à terminer le premier et à bluffer son adversaire durant les déplacements. L’idée des miroirs est tout simplement excellente et, comme à son habitude, Roberto Fraga nous sort là encore une trouvaille hors du commun (Pourtant, il aura fallu attendre de longues années pour la concrétiser).