Domus Domini
SwatSh: 7/10
Domus Domini est le second jeu de M. Thiemann qui nous avait déjà séduit avec son excellent Planet Steam.
Ici, nous avons un jeu plus léger, où la gestion de l’argent et le choix des actions sont primordiaux.
Domus Domini se joue en 5 tours, chacun divisé en 7 phases. L’ordre du tour a son importance car il avantage le joueur en dernière position grâce à ses mécanismes de majorité. Etre premier joueur est clairement un désavantage et la première mécanique du jeu est pour ça magnifique. Lors de la première phase, le pion premier joueur est passé au joueur à sa gauche qui peut soit l’accepter, soit le refuser en plaçant 1 denier devant lui et en transmettant le pion premier joueur à sa gauche. Ce pion peut tourner comme ça indéfiniment jusque quand quelqu’un l’accepte. Il recevra également tous les deniers placés devant les joueurs. Génial !
Ensuite, les joueurs pourront dépenser leurs deniers de multiples façons. Pour gagner des cartes bonus, pour gagner des cartes qui génèrent des PVs à chaque tour, pour avancer leurs pions sur des échelles qui elles aussi procurent des PVs à chaque tour, pour construire des églises qui procureront des PVs en fin de partie,… Outre l’argent, les joueurs vont également devoir gérer une seconde ressource : les légumes qui leur permettront aussi de gagner des PVs mais également d’embaucher des moines qui pourront récolter encore plus de légumes dans les champs.
Ce qui est étrange c’est qu’il y a 2 ressources dans le jeu : les légumes que vous gagnez grâce à vos moines et que vous allez pouvoir aisément gérer et l’argent que vous gagnez en fonction des PVs que vous aurez générés le tour en cours. On regarde la place de chaque joueur sur léchelle des PVs générés à ce tour et celui qui en a générés le moins gagne le plus d’argent et vice et versa. Bien sûr cette mécanique permet d’équilibrer le jeu mais un peu trop car elle va jusqu’à dicter le cours du jeu, les joueurs étant balancés entre des tours d’argent et des tours à PVs.
A l’exception de la mécanique de premier joueur qui est excellente et qui me fait un peu penser à Bausack, Domus Domini ne propose rien de très nouveau. Les choix ne sont pas toujours évidents. Le jeu est assez fluide et tourne bien.
Tapimoket: 8,5/10
Après la lecture des règles, je me disais « Moui, bof, on fait des phases, on achète, on progresse, on investit …. rien d’extraordinaire »
Mais après ma première partie, je me suis aperçu en fait de toutes les bêtises que j’aurais pu éviter, des axes que j’aurais dû prendre, de la chance que j’avais grâce aux erreurs de mes adversaires. Heureusement pour moi, ils avaient oublié tel ou tel truc pour m’en mettre plein la figure.
Bref après ma première partie, on n’a pu résister au fait d’y rejouer, d’abord pour le plaisir, mais aussi pour essayer d’autres méthodes, d’autres stratégies…
De plus, Domus Domini, n’est pas un simple jeu de gestion car il possède quand même deux aspects très importants. Le premier concerne le choix du premier joueur, car ce jeu a des actions où il est bon d’être le premier, mais d’autres actions où il vaut mieux être à une autre place… très vicieux !
Enfin, le deuxième aspect est son interaction en envoyant des moines mendier et mettre des bâtons dans les roues (des chariots) aux adversaires. Mais attention, il faut bien calculer son coup et être certain de se retrouver derrière les autres pour pouvoir le faire…
Bref, sans être une usine à gaz, Domus Domini est quand même bien calculatoire et j’adore ça… !
Qui plus est, il est fourni avec deux mini extensions très intéressantes. L’une d’elle, vous oblige à bien calculer votre position afin de ne pas vous faire dévaliser par des voleurs, ce qui est bien rude, vu que les finances manquent cruellement. Et l’autre apporte des événements qui rendent, à certain tour, la partie plus « pimentée ». Bien entendu, les deux sont facultatives ou cumulables.
Les règles sont assez bien écrites (même en français) et suffisamment claires. Une aide de jeu, par joueur, assez explicite vient renforcer le tout. Il faudra quand même un peu de temps pour expliquer l’ensemble et Domus Domini visent des joueurs pas forcement experts, mais qui n’en sont pas à leur premier jeu.
Le matériel est bon et abondant (quoique j’ai eu une toute petite erreur de couleur de pions), et les illustrations sont réussies, si on tient compte du thème assez classique.
Enfin le jeu peut même se jouer à 6. Quoique, je ne l’ai pas essayé avec autant de joueurs. Sachant qu’il faut compter environ 30 minutes de jeu par joueur pour la durée totale. A 6, ça fait quand même trois heures !
Mais franchement, je ne vois pas le temps passer, avec Domus Domini.
Un bon jeu sur lequel, je reviendrais jouer encore (et surement réviser ma note avec le temps). Un jeu pour celles et ceux qui aiment les jeux de gestion avec de l’interaction entre les joueurs.