The King’s Will
Auteur(s): Hans-Peter Stoll
Illustrateur(s): Harald Lieske
Editeur(s): ADC Blackfire Entertainment
SwatSh: 7/10
King’s Will est le dernier jeu de l’éditeur ADC Blackfire qui a déjà sorti le très bon Kraftwagen. Et aux manettes, on est content de retrouver Hans-Peter Stoll qui nous avait déjà séduits en 2010 avec Freeze, un jeu assez théatral 😉 .
King’s Will est dans un tout autre registre puisqu’on est dans un jeu de gestion assez classique.
Puerto Rico
La mécanique de choix d’action de King’s Will s’apparente à celle de Puerto Rico. 9 cartes action sont disposées en ligne. Les 4 de gauche sont inaccessibles et ne peuvent être choisies. A son tour, une joueuse en choisit une des 5 disponibles et réalise les actions. Chaque carte permet de réaliser 2 actions différentes. La joueuse qui la choisit peut exécuter 2 actions : 2 fois la même ou 1 fois chaque action. Ensuite, chaque autre joueuse peut réaliser une des 2 actions de la carte choisie. La carte action est alors déplacée tout à gauche de la ligne.
Les actions
-4 actions permettent de récolter les 4 ressources différentes du jeu. La méthode de récolte est assez sympa. Les joueuses disposent de différentes cartes terrain, chaque carte pouvant produire l’une ou l’autre ressource. Pour produire une ressource précise, il faut avoir un ouvrier sur la carte terrain produisant la ressource. Par exemple, j’ai 3 forets dans mon domaine dont 2 avec un ouvrier. Si je choisis l’action produire du bois, je gagne 2 bois.
-Les plus perspicaces d’entre vous auront alors déduits les 3 actions suivantes. Allez, je vous laisse réfléchir 2 minutes sur les autres actions possibles. Relisez le paragraphe du dessus commençant par « 4 actions ». Alors vous les avez ? Allez go : une action permet d’acquérir de nouvelles cartes terrain, une action permet de déplacer ses ouvriers de carte en carte pour pouvoir produire par après d’autres ressources et une autre permet aux ouvriers de faire des petits. Oui oui, après Puerto Rico, c’est Agricola qui n’est pas loin 😉
-Et après la production, que vous reste-t-il à faire ? Et bien oui : les dépenser ces braves ressources! Vous allez les dépenser pour pouvoir construire 4 types d’établissement. Chaque établissement vous donne un bonus particulier. Les hameaux vous permettent de gagner de nouveaux ouvriers, les châteaux vous permettent de stocker plus de ressources, les monastères protègent contre la perte de PVs et les villages permettent de placer plusieurs ouvriers sur une même carte.
-Mais ce n’est pas tout, et c’est là que King’s Will devient intéressant, les ressources vous permettront de construire des bâtiments divers. Le jeu en propose 21 différents qu’on étale sur la table. Dès qu’une joueuse en construit un, il devient indisponible aux autres joueurs et offre son bonus à sa propriétaire. Les bonus sont divers et peuvent orienter la tactique des joueurs : Gain de ressource supplémentaires, certaines actions deviennent plus intéressantes, gain de possibilités supplémentaires tels que l’échange de ressource ou qui font disparraitre certaines contraintes de jeu.
-L’action la plus emblématique est celle de la volonté du Roi. Au début du jeu, on va, aléatoirement, placer 8 cartes volonté du roi (parmi les 16 du jeu) sur le plateau face cachée. Ce sont les objectifs. Ce sont elles qui vous rapporteront des PVs. Lors de la mise en place, chaque joueur aura l’occasion d’en connaitre une des 8. Les 7 autres resteront secrètes. Une des actions permet de regarder une des cartes volonté du roi. Il est bien entendu primordial de les connaitre et de les retenir car ce sont elles qui guideront vos actions et si une volonté du roi vous donne 2 PVs par établissement, autant construire des établissements ! Ce qui chagrine par contre, c’est que ces objectifs soient face cachée. Vous allez donc devoir utiliser l’action pour les découvrir. Mais pire, certaines sont assez faciles à atteindre tandis que d’autres pas. Il ne sera pas rare de voir une joueuse scorer sur un objectif alors qu’elle ne connaissait pas la carte, gagnant là, par hasard, des points sans avoir eu à dépenser une action pour regarder la carte. Cette mécanique installe une sorte de foutoir dans le jeu. Les joueuses ne sachant jamais à combien de volontés du roi elles satisfont et espéreront en satisfaire le maximum avec un peu de chance. C’est un peu dommage que les PVs dépendent alors de la chance !
-Enfin, 2 actions manquant un peu de fun vous permettent d’augmenter sur les échelles du savoir permettant de gagner plus de ressources ou d’en dépenser mois pour chaque type de ressources et chaque bâtiment.
King’s Will propose encore d’autres mécaniques sympathiques mais déjà vues : les cartes objectifs ont un seuil à atteindre sous peine de recevoir une pénalité, vous allez devoir gérer l’humeur de vos ouvriers certaines actions permettant d’augmenter votre humeur tandis que d’autres vous en feront perdre, on peut réaliser une action indisponible au prix du sacrifice d’une action, l’ordre de construction des bâtiment peut procurer des PVs supplémentaires, une sorte de dons facultatifs est proposé et permet de gagner des PVs supplémentaires,…
Au final, je trouve un peu dommage ce système d’objectifs secrets qui laisse un peu trop la part au hasard. Mais à part ça, à défaut d’être original, King’s Will est un bon jeu bien équilibré. Son système de choix d’actions bénéficiant aux autres joueurs, à la Puerto Rico est bien foutu. Même si la couleur bordeaux prédominante n’est pas très attrayante, les illustrations d’Harald Lieske (Burgund, Puerto Rico (!!), Dominion, La Granja,…) sont toujours bien plaisantes. Les systèmes de construction de ses champs, des bâtiments et des déplacements d’ouvriers sont très bien faits et procurent une sensation de jeu très plaisante. Les 21 bâtiments et leurs multiples avantages donnent une dimension plus profonde au jeu et permettent des stratégies différentes apportant pas mal de rejouabilité. Il vous faudra découvrir la volonté du roi mais si celle-ci est de se procurer King’s Will, n’hésitez pas 😉