Versailles
SwatSh : 7/10
Andrei Novac, l’auteur de Versailles, est un auteur « à potentiel » que j’apprécie vraiment. J’écris « à potentiel » car il n’a pas encore créé la bombe que tout le monde attend mais je suis sûr que ça va venir car il a déjà montré un grand savoir-faire sur des jeux de grandes qualités tels que Exodus : Proxima Centauri, Praetor (nominé au Vin d’jeu d’l’année 2014) et Progress : Evolution of technology (on y revient 🙂 ).
Versailles est son jeu le plus simple d’accès où le but est de construire le château de … Versailles ! 🙂 Il repose sur une mécanique de déplacement d’ouvriers sur une carte assez originale et inspirée par des jeux tels que Wunderland, Takamatsu ou Finca. A son tour, on déplace 1 de ses meeples d’un endroit du jardin de Versailles à un autre adjacent en suivant une route et son sens. En effet, les différents endroits du plateau sont reliés par des routes mais chaque route est en sens unique. On ne peut donc jamais faire d’aller-retour et si on veut que le même meeple revienne à l’endroit d’où il venait, il doit quasi faire tout le tour du plateau (certains raccourcis sont possibles). Cette mécanique de flèche limite bien entendu les possibilités et on se sent légèrement « forcé » par le jeu ce qui donne une certaine répétitivité dans les actions. Donc : on prend un meeple qu’on déplace le long d’une route en suivant la flèche pour arriver à un endroit où on va exécuter l’action de cet endroit. Du déjà vu certes mais l’originalité de cette mécanique est que la puissance de l’action dépendra du nombre de meeples à votre couleur dans la case de destination. Pour l’action récolte de bois par exemple, si il n’y a qu’un seul meeple dans la case d’arrivée, on prend 1 cube de bois, 2 meeples = 2 cubes, … C’est assez sympa bien qu’on va vite comprendre comment gérer tout ça : l’idéal est d’organiser des « glissements » en posant 1 meeple à un endroit puis en faisant venir ses petits copains un à un au même endroit puis en les déplaçant vers un autre endroit de la même façon. Si vous voulez aller plus vite, rien ne vous empêche de faire tourner un seul meeple le long du plateau et de garder les autres meeples fixes au même endroit.
Les actions possibles sont assez classiques :
– Récolter une des 3 matières premières nécessaires à la construction du château -Récolter une des 6 matières secondaires nécessaires à la construction du château en payant son coût
– Acheter des pièces du château (tuiles carrées représentant soit le château, soit les jardins, soit un mixe des 2 avec des murs séparant les jardins du château).
– Construire le château en plaçant ces tuiles carrées dans le jardin et en respectant les bords comme à Carcassonne 🙂
– Gagner de nouveaux meeples
– Gagner certaines technologies faisant gagner certains bonus lors des autres actions (plus récolter, exécuter des actions gratuites,…)
Acheter des pièces du château et les construire sont les 2 actions les plus tendues car c’est là qu’a lieu la course entre les joueurs. Bien entendu, c’est là qu’a lieu la course aux points mais outre ça, au fur et à mesure de la construction du château, certaines tuiles vont devenir impossible à construire, il vous faudra donc acheter les bonnes tuiles avant vos adversaires et les construire avant que la configuration du château ne vous empêche de le faire vu les contraintes de construction à la « Carcassonne » (un côté intérieur doit toucher un côté intérieur, un côté extérieur doit toucher un côté extérieur et entre les 2 doit se trouver un mur).
Versailles est un jeu au thème bien représenté car le château et son jardin en construction sont très bien reproduits. Il n’impressionnera pas les adeptes de nouvelles mécaniques. Il est simple et légèrement répétitif : « récolte – achat – construction » mais également fun à jouer grâce à sa simplicité, à son thème, son graphisme chatoyant et la tension qu’il génère dans la course à la construction entre les joueurs.
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Philrey212: 7,5/10
Versailles, rien que par le nom, on est tenté ;). Ensuite, le design est assez réussi pour insister. Et puis, et bien vous jouez, vous découvrez, vous lisez les règles pour finir par maîtriser le sujet. Enfin, dans notre partie à deux joueurs, on pouvait facilement maîtriser et analyser les risques éventuels de nos actions.
Versailles, à chaud, m’a permi de passer un bon moment. Il n’exige pas de grandes réflexion, ni de calculer sans arrêt les conséquences de ses actions. Non, il faut juste bien synchroniser ses mouvements et essayer de les optimiser afin d’atteindre le but précis: construire le château de Versailles.
La mécanique la plus intéressantes consiste justement au déplacement et à la « puissance » de l’action qui en découle. En effet, lorsque vous récoltez une ressource par exemple, à la fin de votre mouvement vous récoltez en fonction du nombre de meeples de votre couleur qui s’y trouve: au plus il y de meeples, au plus vous récolterez. Ce n’est pas nouveau mais ça marche bien. Vous aurez donc à gérer la position de vos meeples à cette fin.
A savoir également, que la construction dans le Château vous oblige à ressortir et à passer par un emplacement un peu inutile: celui qui sert à faire avancer un « compte tour » (qui sert à limiter la durée du jeu dans le temps). Ajoutez à cela, un emplacement où vous pourrez augmenter vos capacités à différent niveaux et vous obtenez un jeu agréable, pas trop compliqué à expliquer ni à jouer, d’une durée acceptable pour beaucoup de monde. La seule petite remarque négative: sur le plateau de jeu, pour passer d’un endroit à l’autre, on doit suivre des flèches (représentés par des [genre] panneaux de direction) qui ne sont pas toujours très claires.
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Tapimoket: 7,5 /10
Versailles est un chef d’oeuvre… Je parle du Château, bien sûr. Pour la version du jeu de société, Versailles n’entrera pas dans le patrimoine ludique indispensable.
Si je devais évoquer quelques défauts, je dirais que les illustrations auraient pu être plus jolies et que le jeu ne fait pas assez ressortir les éléments qui font du château, le fameux « Versailles ». Par exemple, le jeu n’évoque pas la célèbre galerie des glaces, il ne fait pas ressortir pas les fastueux jardins… Bref on sent bien que le jeu n’a pas été créé par quelqu’un qui a visité le château… Si ? …ah bon…
Maintenant que j’ai bien râlé, Versailles a quand même ses qualités. Bin oui…quand même …
D’abord, les règles sont simples, puisqu’elles tiennent en deux pages et se résument presque à « Tu déplaces un ouvrier, tu fais l’action inscrite sur le plateau »
Ceci va rendre le jeu très très fluide et finalement agréable puisqu’on ne devra pas attendre pendant de longues minutes que les autres joueurs se décident à jouer.
De la stratégie ? Oui, oui… il y en a un tio peu avec des opportunités pour se placer au bon endroit, au bon moment, particulièrement à deux joueurs, et pour déplacer ses ouvriers aux endroits vides. En effet, certains pouvoirs permettent de profiter de l’action des autres, à condition d’y être. Enfin, une petite mécanique de déplacement vous demandera de répartir vos ouvriers correctement pour profiter pleinement des actions. Enfin, il faudra penser à prendre les bonnes tuiles de construction pour pouvoir les poser sur le château, ou encore pour bloquer vos adversaires.
Versailles n’est pas un « gros jeu » et je le classerais dans même la catégorie de difficulté qu’un « Lancaster » … Bien que les illustrations ne soient pas au « top », le jeu est finalement agréable, fluide et intéressant pour les joueurs occasionnels.
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