Les voyages de Marco Polo
SwatSh: 7,5/10
Marco Polo, c’est tout d’abord le dernier jeu des auteurs Tascini & Luciani, co-auteurs du merveilleux Tzolkin, qui a remporté le prestigieux prix du Vin d’jeu d’l’année 2013. J’attendais donc, vous vous en doutez, beaucoup de ce nouveau jeu de gestion.
Et au lieu d’approfondir la mécanique « d’évolution d’action » à la Tzolkin je dirais, cette paire d’auteurs a décidé de nous étonner en se penchant sur le jeu de dés de gestion ! Houuuuu, mais c’est qu’ils veulent marcher sur les plates-bandes de notre Feld adoré ces gaillards-là 😉 Ont-ils réussi à détrôner le maître en la matière ?
Je dirais que non mais ils sont sur la bonne voie 🙂 La mécanique de base de Marco Polo est fort proche de celle de Bora Bora. Vous lancez tous vos dés (ici 5) et chacun à son tour réalise une des 5 actions possibles à l’aide de ses dés. Comme dans Bora Bora, au plus la valeur des dés est élevée, au plus vos actions seront puissantes. Mais là où Bora Bora, grâce à certaines mécaniques, réussit à juguler le hasard du lancer de dés, Marco Polo y arrive moins bien. La mécanique d’équilibre est ici celle qui oblige le joueur à payer la valeur du dé s’il veut réaliser une action déjà prise par un autre joueur. Au plus la valeur du dé est élevée, au plus il faudra payer donc. De plus, si vous faites un jet médiocre (la somme des 5 dés est moins que 15), vous recevez une légère compensation. Mais ces mécaniques n’empêchent pas un joueur ayant « réussi » à jeter des dés de forte valeur d’avoir un sérieux avantage sur un joueur ayant la poisse 😉
Le reste des mécanismes est déjà vu. Vous allez récolter différent types de ressources qui vont vous permettre de réaliser des contrats que vous aurez piochés lors d’une de vos actions. La mécanique de voyage est assez proche de celle de Descendance (Egalement vainqueur du prestigieux Vin d’jeu d’l’année 2012 🙂 – Avouez que les références sont monstrueuses (et attendez la 3ème 😀 )). Vous allez devoir payer de plus en plus cher en fonction du nombre d’étapes de voyage que vous voulez réaliser. De plus, le long de certaines routes, certaines ressources supplémentaires sont à dépenser si vous voulez les emprunter. La grande différence par rapport à Descendance et qui fait aussi partie des originalités de Marco Polo, c’est qu’en plus de gagner des PVs pour vos voyages, ces voyages débloqueront pour vous, en fonction des villes où vous passerez, certains revenus et actions supplémentaires. Les actions supplémentaires disponibles sont déterminées au hasard parmi un gros paquet de cartes lors de la mise en place. Cette mécanique va apporter beaucoup de variété à vos parties. C’est d’ailleurs cette course aux voyages qui fait tout le sel du jeu car, non seulement elle nécessite une certaine planification, mais elle procure beaucoup d’interaction, de choix difficiles et de réflexion. Etre le premier à atteindre une ville reçoit un bonus non négligeable. Pouvoir rapidement atteindre une ville rapportant un revenu supplémentaire à chaque tour peut être décisif. Mais ceci est balancé par les contrats qui apportent également beaucoup de PVs qu’il serait fatal de négliger… Haaa, on ne s’appelle pas Tascini & Luciani pour rien 😉
Le dernier élément apporté par Marco Polo est le plus emblématique. Il est inspiré par le maintenant légendaire Terra Mystica. En début de jeu, chacun, dans l’ordre inverse, choisit une tuile personnage lui apportant un pouvoir particulier tout au long de la partie. Et ces pouvoirs sont très puissants : décider de la valeur de ses dés, ne pas payer la valeur de son dé quand on le place sur une action déjà choisie, recevoir une ressource à chaque fois que quelqu’un en récolte une, jouer avec un dé en plus,… Le tout bien sûr est de s’assurer du bon équilibre entre ces pouvoirs, chose à laquelle je doute assez. Evidemment, avoir un pouvoir plus faible que d’autres mêlé à une malchance aux lancers peut vous pourrir une partie…
Marco Polo est un jeu de dés où le hasard des lancers a son importance. Chacun a un pouvoir de départ différent dont l’un peut être plus avantageux qu’un autre. Malgré une mécanique de récolte/dépense de ressources assez classique, Marco Polo séduit grâce à sa course aux voyages apportant des bonus divers et plus de profondeur et de choix au jeu. De plus, grâce à la mise en place aléatoire des actions disponibles dans les villes (9 cartes actions seront disponibles à chaque parties parmi un paquet de 31 cartes !!!), Marco Polo offre une variété de parties quasi sans limite.
_______________________________________________________
Pascal: 8/10
Intéressant, ce Marco Polo. Il rentre dans la catégorie de jeu que j’apprécie particulièrement. D’abord, parce que le matériel est très agréable à regarder et à manipuler. Les règles sont limpides et accessibles. La durée de jeu n’est pas excessive. Du tout bon dans le format et le calibre.
Viennent ensuite les mécanismes de jeu basés principalement sur l’attribution de dé à une action disponible sur le plateau. Les actions disponibles varient à chaque partie et vous seront accessibles (ou pas) en fonction de vos voyages sur la carte. Bien vu ! Des valeurs élevées sur les dés permettront des actions plus fortes. Des valeurs plus faibles permettront de profiter d’actions déjà utilisées par d’autres joueurs, à moindre coût. Cette compensation m’a paru trop faible, et l’avantage ira au joueur qui fera les meilleurs lancés de dés. Regrettable … Mais encore plus regrettable, les tuiles personnages tirées au hasard en début de partie orientent beaucoup trop la manière dont vous devrez jouer pendant toute la partie. Les pouvoirs de ces personnages m’ont semblé en effet très (trop ?) importants. Et si vous n’essayez pas d’en tirer un maximum de profit, les autres joueurs le feront et ils vous voleront la victoire. On pourrait y voir là un facteur de grande rejouabilité parce que chaque partie sera différente. Et c’est vrai ! Mais j’aime bien décider moi-même d’un chemin à suivre, d’une stratégie à tenter, plutôt que de me les voir imposer par un tirage semi-aléatoire lors de la mise en place …
Dommage, on passe tout près d’une perle ludique. Mais que ceci ne vous empêche pas de l’acheter et d’y jouer. Il est vraiment agréable, tendu et bien foutu.
_______________________________________________________
PhilRey: 8/10
Les Voyages de Marco Polo est un jeu qui combine plusieurs mécaniques connues de façon à offrir un jeu complet et franchement agréable. On y retrouve des dés (un peu comme dans les jeux de Stefan Feld), de placement, de parcourt et de gestion de ressources. Globalement, on obtient un jeu bien foutu, dans lequel il faudra quand même observer les actions des autres joueurs.
On retrouve aussi un « pouvoir » que chaque jouer obtient en début de partie. Et dans la nôtre, il est clair que cela a influencé la partie et le vainqueur. Suite à notre discussion en fin de partie, on se demandait ce que le jeu donnerait sans ces personnages? A essayer peut-être…
_______________________________________________________
Thierry: 7,5/10
De prime à bord, le jeu a l’air top avec de belles mécaniques présentes sur le plateau (sans parler des références liées aux auteurs…).
Et effectivement, les actions sont sympas et la pose des dés pour les effectuer est relativement originale. Toutefois, il y a un hic majeur au jeu. En effet, au début du jeu, on vous attribue un personnage avec certains effets mais ces personnages s’avèrent totalement inégaux et peuvent donc procurer un avantage substantiel à certains joueurs par rapport aux autres. Dommage car cela plombe la partie !!
_______________________________________________________
Tapimoket: 8/10
Grand fan de Tzolk’in, je ne pouvais pas ignorer le nouveau jeu de Tascini et Luciani. Je me suis donc précipité pour le tester dès sa sortie.
Nous voilà, cette fois, dans la peau des anciens explorateurs. Commerce et gestion sont de mise avec une mécanique basée sur l’utilisation de dés, comme c’est de plus en plus la mode aujourd’hui (Euphoria, Discoverie pour en citer quelques uns). Je ne dis pas que c’est classique, mais le système des engrenages de Tzolk’in était vraiment hors du commun….ah nostalgie, quand tu me tiens…..
Avec un peu moins d’originalité. Il n’en demeure pas moins un très bon jeu de combinaisons et d’exploitations d’actions avec quelques subtilités comme l’utilisation des dés noirs, l’occupation des cités qui apporteront des actions supplémentaires. Bien illustré, Il apporte une très grande variété de jeu grâce à de nombreuses cartes « actions » dans les villes et les différents pouvoirs des personnages.
Il aura, cependant, un plus d’aléas que Tzolk’in, suite à la présence des dés. Et certains personnages me semblent vraiment très puissants, bien que ce dernier point m’a paru maîtrisable.
_______________________________________________________