Paper Tales
Auteur(s): Masato Uesugi
Illustrateur(s): Christine Alcouffe
Editeur(s): Catch Up Games
Distributeur(s): Blackrock Editions
Age minimum: 12
Nombre de joueurs: de 2 à 5 joueurs
Nombre de joueurs conseillé: de 3 à 5 joueurs
Tapimoket: 9/10
Une pierre, deux coups…
Après Twelve Heroes, voilà le dernier né de Catch Up Games : PAPER TALES. Si j’évoque Twelve Heroes, ce n’est pas pour rien puisqu’il s’agit du même auteur. En fait, ils étaient deux pour Twelve Heroes, mais l’un d’eux, Masato Uesugi, est commun aux deux. On suppose donc que Catch Up Games n’a pas réussi à choisir entre les deux et a directement pris l’ensemble. Ma foi, il a eu bien raison de le faire, car Paper Tales est tout simplement un excellent jeu !
Minimum et Maximum…
Paper Tales se veut minimaliste… Minimaliste en terme de durée, car le jeu va se jouer en 4 manches assez rapides en moins de 60 minutes, voir 30 avec l’habitude. Minimaliste aussi, en terme de règles puisque celles-ci sont très faciles à retenir et se résument en une carte d’aide. Cette carte permettra de bien retenir le système du jeu, sans devoir replonger dans le livret après un laps de temps sans y jouer. Il n’en demeure pas moins maximal par une combinaison de systèmes de jeu mêlant draft, gestion, placement, combat, et même un système de vie de ses personnages. Chaque mécanique sera dosée subtilement pour amener le joueur devant des choix stratégiques, tout en restant très simple. Maximal aussi, puisqu’il faudra thématiquement, gérer tout un royaume… De taille modeste, je vous rassure.
4 Manches pour gérer son Royaume
Paper Tales se joue en 4 manches, donc, et c’est très court ! Chaque manche se décompose, elle-même, en plusieurs phases. La première est un draft de cartes personnages entre les joueurs. C’est l’un des éléments essentiels du jeu. La première chose où il faut faire attention, ce sont ses finances. En effet, chaque personnage a un coût. La plupart sont de 0 et 1 pièce, mais les puissants peuvent en réclamer jusque 3 pièces. C’est tentant, mais avec le peu d’argent qu’on possède au début du jeu (en même pendant) , et bien on ne peut pas tout avoir. Heureusement, vous allez probablement faire fructifier vos finances. Durant ce draft, on pourra aussi tenir en otage une bonne carte, juste pour ne pas la laisser filer dans les mains adverses. Et en troisième, et c’est là le plus important, il faut bien combiner les personnages choisis pour amener à la fois des combattants, mais aussi des ressources et des pouvoirs, chaque personnage ayant un habilité.
Une fois, notre petit monde recruté et payé, on les dispose devant soi, en deux lignes de deux personnages. La première sera notre force de combat, la seconde servira plus aux ressources, aux pouvoirs et à l’argent.
Le combat est très important, car c’est l’un des principaux apports de points. On combattra nos voisins de droite et de gauche, en comparant simplement nos forces militaires. Chaque victoire nous donne alors 3 points ! Et croyez moi, c’est dur d’en avoir. Comme je l’ai dit, les cartes puissantes existent, mais en général, elles ont un coût !
Viendra ensuite, une petite phase de revenu…Enfin des sous qu’on reçoit, bonifié par des personnages et des bâtiments construits ! Et comme je parle de bâtiments, on passe alors à la phase de construction. Chaque joueur peut alors construire un bâtiment (et un seul) de 2 niveaux possible de puissance. Les bâtiments sont très importants car ils apportent toute une série de bonus comme plus de revenu, plus de points en cas de victoire en combat, etc… Seulement, ils coûtent un bras à construire, en ressource ou en argent ! Plus on construit, et plus cela coûtera cher ! Et il faudra pas mal de sacrifices pour en faire plusieurs. Je passe toutes les subtilités, mais jouer sans bâtiments, c’est un peu signer sa défaite.
Enfin le tour se termine par une phase très subtile : L’âge. Cela m’a fait immédiatement pensé à Descendance. Cette fois, tous nos personnages vont recevoir un jeton « âge », mais s’ils en ont déjà un, ils meurent et sont retirés du jeu. De quoi rager ! Surtout si certains vous ont coûté très cher ! Certains personnages permettront, avec leur pouvoir, d’en maintenir en vie plus longtemps.
Vous avez dit stratégie ?
Paper Tales, avec ses multiples mécaniques, mêle à la fois une stratégie à court terme et à long terme. Le court terme va se faire sur les personnages qu’il faudra renouveler, alors que la gestion des bâtiments vous apportera des avantages sur le long terme. Chaque tour n’est pas forcement décisif, et l’optimisation est indispensable, puisque la partie se fait en seulement quatre tours. Si, au départ, on découvre un peu les cartes et le hasard du tirage, il y aura, au fur et à mesure des parties, une courbe d’apprentissage. On apprendra à combiner les personnages, les actions à réaliser entre elles, et les constructions indispensables.
Le système de l’âge est également perturbant, puisque des personnages ne tiendront que 2 tours, à moins d’utiliser des pouvoirs au détriment de son développement. Dans Paper Tales, tout est possible. En effet, on pourra avoir un tour où l’on va tout changer au niveau de ses personnages et sa gestion, comme on pourra avoir un tour où on ne changera rien ou peu de personnages, à condition, bien sûr, qu’ils ne meurent pas. Le jeu est vraiment agréable avec juste ce qu’il faut de subtilités. Enfin, Paper Tales est doté d’un style graphique, à la fois épuré mais agréable qui colle parfaitement avec le thème du jeu. Seul petit bémol : Le manque de sachets de rangement.
Paper Tales est un must dans le jeu de draft et de gestion. Personnellement, c’est avec grand plaisir que j’y reviens pour de nouvelles parties. 7 wonders trouve là une excellente alternative. Je recommande !
SwatSh: 9/10
Une des grandes mécaniques à la mode pour le moment est le draft. On la rencontre tellement souvent que, tout doucement, on commence à avoir envie d’autre chose…
Quand j’ai appris que Paper Tales était basé essentiellement sur cette mécanique, j’ai voulu passer mon chemin. Mais Mr Tapimoket m’a alors dit tout le bien qu’il en pensait puis il a été relayé par Mr Philrey tant et si bien que je me suis laissé convaincre d’y jouer. Et bien m’en a pris !
Non, nous n’avons pas ici une ennième variante de l’excellent 7 Wonders mais un jeu à part entière. Il y a néanmoins des similitudes : même système de draft et même système de combat. Pour le reste, Paper Tales est beaucoup plus simple et encore plus facile à sortir que son ainé tout en proposant une belle variabilité des parties et un goût de reviens-y indéniable.
Ce qui m’a le plus plu dans Paper Tales c’est :
Les combats
Son système de combat a été repris à 100% de 7 Wonders : On va se battre contre ses voisines directes sans pour autant être méchant et tuer des unités adverses. Ce sont des combats sans hémoglobine. HBO n’a certainement pas validé ce système 😉 On se bat sans rien détruire. Et c’est très gai car ça ne cause aucune frustration et permet plus facilement des retournements de situation.
Les bâtiments
Chaque joueuse possède les mêmes 5 bâtiments à construire en début de partie. Leur construction permettra une montée en puissance (plus de production, plus d’effets,…) très sympathique. Et ce qui est également très chouette c’est que vous allez décider de leur ordre de construction ce qui va vous permettre de suivre des stratégies différentes. Ca vous donnera aussi une belle addiction car vous voudrez en refaire une en essayant une autre combinaison gagnante.
De plus, Paper Tales comprend de nombreuses cartes différentes agrémentées de très jolies illustrations qui vous donnent vraiment l’envie d’y revenir, d’essayer autre chose et de faire découvrir ce petit jeu de cartes surprenant aux combats réalisés à blanc.
Vin d’jeu d’vidéo
La dégustation en 8 minutes par Philrey