New Angeles
Auteur(s): James Kniffen
Illustrateur(s): Henning Ludvigsen
Editeur(s): Asmodee
Distributeur(s): Asmodee
SwatSh: 7,5/10
Avec Le Parrain, The Others et Runewars, New Angeles (quel nom !) est le troisième jeu Ameritrash publié cette année par Asmodée auquel nous jouons chez Vin d’jeu. Et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’ils sont tous 3 foncièrement différents.
Je dirais même que New Angeles est un vent de fraicheur dans le monde ameritrash. Son auteur est d’ailleurs déjà une pointure dans le style puisqu’il a réalisé, tenez-vous bien, l’excellentissime Forbidden Stars (Vin d’jeu d’coups d’coeur 2016) et Star Wars Armada !
Outre le nom du jeu « coup de poing », New Angeles étonne de prime abord par le nombre de joueurs proposé : de 4 à 6 !!! Ca restreint les possibilités… Et pour cause, New Angeles est un jeu semi-coopératif de négociation. Et ne nous voilons pas la face, un jeu semi-coopératif de négociation à moins de 4 joueurs tourne rarement bien. C’est honnête et courageux de la part de l’auteur et de l’éditeur de noter le minimum de 4 joueurs car on sait que ça limitera les ventes. Bravo et chapeau pour l’honnêteté envers nous, les joueurs.
Comme dans tout jeu ameritrash qui se respecte, le thème est profond, travaillé et super bien représenté dans les mécanismes du jeu. Les joueurs représentent des mégacorporations dans l’univers d’Android qui se doivent de maintenir l’ordre et la prospérité dans la ville lunaire de New Angeles tout en tentant d’en tirer le plus de profit. Les joueurs doivent donc veiller constamment au bien commun car s’ils s’en écartent de trop, la gouvernance de New Angeles sera reprise par les gouvernements terriens et tous les joueurs auront perdu.
New Angeles se joue en une succession de tours divisés en différentes phases dont les principales sont :
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Piocher des cartes
Le joueur actif pioche des cartes des types indiqués sur sa carte corporation (New Angeles est asymétrique 😉 )
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Résoudre un marché
C’est le coeur du jeu. Le joueur actif propose aux autres joueurs de réaliser l’action d’une de ses cartes. Les actions œuvrent généralement pour le bien de la ville mais peuvent également aider les joueurs à réaliser leurs objectifs personnels.
Durant cette phase, les autres joueurs pourront, eux aussi, proposer d’autres actions de leurs cartes en payant un coût de plus en plus important en fonction du nombre de propositions déjà en jeu.
Avant la phase de vote qui déterminera le carte action choisie et donc le joueur avantagé, les joueurs seront amenés à négocier. J’aurais aimé une phase de négociation plus ancrée dans le thème et plus basée sur les bénéfices apportés à la ville mais c’est bien souvent une phase de négociation très classique qui a lieu : que me donnes-tu pour que je vote pour toi ? Et toi ? Je vote pour toi à condition que tu votes pour moi à mon tour ?,… Phase de négociation très classique donc un peu trop propice au kingmaking et au « tous contre un » à mon goût. -
Fin de tour
Durant la phase de fin de tour une série de mécanismes automatiques auront lieu tels que la production de ressource pour la ville et l’avènement de d’événements 🙂 , de grèves, pannes et autres attaques externes qu’il faudra gérer ensemble si les joueurs ne veulent pas tous perdre.
La demande
Un tour sur trois est un tour de demande. Les joueurs vont montrer leur carte objectif et gagneront du capital s’ils les réussissent. Ils vérifieront que les demandes de la ville sont bien satisfaites et piocheront de nouvelles cartes objectifs qu’ils tenteront d’atteindre durant les 2 tours qui suivent.
C’est génial de gagner 🙂
L’excellent Sid Meier’s Civilization, auquel l’auteur a contribué en réalisant une extension, nous avait bluffés par ses différents axes de victoire, New Angeles nous surprend par une mécanique nouvelle : au début du jeu, on va recevoir une carte « ennemi juré ». Il suffit d’avoir un capital supérieur à son ennemi juré pour remporter la partie. Il peut donc y avoir plusieurs gagnants. Voilà pourquoi la collaboration peut mieux marcher dans New Angeles que dans d’autres jeux semi-coopératifs. Bien vu car ça marche !
Au final, New Angeles est une bonne surprise tant il renouvelle bien le jeu de négociation sans en corriger tous les travers. Il apporte un thème solide et des mécanismes bien ancrés dans celui-ci ainsi qu’une mécanique de coopération qui tourne bien. Le matériel est essentiellement constitué de cartes et de carton. Ce sont les 24 splendides unités qui viennent sauver la face. New Angeles aurait pu s’appeler Los York, Indianaville DC ou San Vegas , il n’en reste pas moins un nom et un jeu qui claque 🙂