Genesia

SwatSh 8/10

Genesia est le tout dernier Super Meeple, un éditeur qui nous impressionne pour le moment avec des sorties de grande qualité (Glen More Chronicles, Crystal Palace, Magnastorm).  Vu le virement de ligne éditoriale, on est à chaque fois super impatient de jouer à leurs nouvelles productions.

Genesia est un jeu de civilisation de catégorie intermédiaire ce qui est assez rare dans ce type de jeu.  Pourtant, dernièrement, le très chouette Hadara avait déjà cassé les conventions en proposant un jeu de civilisation tout à fait abordable par la majorité des joueurs occasionnels.  Genesia continue dans cette lignée en proposant un jeu de civilisation plus thématique que son prédécesseur (on est ici sur une carte où on va déployer, déplacer et combattre des unités) et de par ce fait, beaucoup plus interactif.  Ces qualités supplémentaires se font néanmoins au détriment d’un côté civilisation moins riche.  On est en effet, dans Genesia, plus sur un jeu de combats que sur un jeu de civilisation où les autres aspects tels que la construction de bâtiment, la récolte de ressources, la culture ou la technologie sont négligés (mas pas totalement absents pour autant).

Genesia est pour ça beaucoup plus proche du génialissime Inis que d’Hadara.  Déjà la mécanique de base du jeu est la même qu’à Inis : le draft très classique de cartes.  Chaque joueuse commence avec une main de 6 cartes, en choisit une et donne le reste à sa voisine.  Et on, continue comme ça jusque quand chacune se retrouve avec 5 cartes en main écartant la dernière du jeu.

3 âges

Le jeu se joue en 3 âges, avec chacun ses propres cartes, et chaque âge est subdivisé en 3 phases.  La phase de croissance où vous allez pouvoir créer de nouvelles unités sur le terrain.  Les cartes vont vous indiquer où les placer.  La phase d’expansion où vous allez déplacer vos unités dans le but de contrôler un maximum de territoires qui vous rapporteront de nombreux PVs.  Le but des déplacements sera également de bien vous positionner pour les combats à venir.  La configuration du plateau fait que chaque joueur ait son propre territoire de départ et chacun de ceux-ci ne rapporte pas grand-chose en terme de PVs à son propriétaire.  Par contre, une fois que vous sortez des sentiers battus (sur le territoire central ou celui de vos adversaires), là, le gain en PVs devient intéressant.  Mais évidemment, laisser un adversaire vous prendre vos territoires de base sera lui donner pas mal de PVs un peu trop facilement…  Allez-vous vous laisser faire ? 😉

Les cités

Mais attention, car même si vous avez intérêt à vous étendre pour gagner un maximum de PVs, vous avez également intérêt à accumuler les unités sur les mêmes territoires.  D’abord pour vous protéger.  Ensuite pour pouvoir attaquer (voir paragraphe suivant).  Mais également car un territoire comportant 2 de vos unités permet d’y construire, gratuitement, une cité.  Et les cités sont intéressantes car elles vous permettent d’encore mieux vous défendre.  Voilà des contradictions que j’aime 😉

Phase de combat originale

La phase la plus novatrice est la phase de combat que j’aime beaucoup.  Tout commence avec les jetons « guerre et paix ».  Chaque joueuse dispose d’un jeton recto/verso proposant la guerre sur une face et la paix de l’autre.  La phase de combat se déroule en une série de tours consécutifs.  Au début de chaque tour, les joueurs vont jouer leur jeton, secrètement, sur la face guerre ou la face paix.  Après les avoir dévoilés, seuls ceux ayant joué leur jeton sur la face guerre pourront réaliser une attaque.  Le tour où tout le monde aura dévoilé une face paix, la phase et l’âge se terminent.  Cette mécanique est géniale car elle propose une sorte de mécanique d’attente.  On va plus facilement attendre qu’un adversaire se casse les dents dans un combats pour profiter de sa débâcle et l’attaquer par après, affaibli.  Mais si on attend trop longtemps, on risque de voir sa chance passer car le tour se terminera !  Surtout que les combats se font sans aucun hasard ni incertitude.  Une unité pour une unité point barre.  Les cités valent pour une unité également (mais qui est remplacée directement par une de l’adversaire en cas de destruction) ce qui fait qu’on va devoir avoir 3 unités pour gagner un combat contre une unité dans une cité adjacente.  2 unités pour détruire l’unité adverse et remplacer la cité adverse par une des vôtres tout en laissant une unité sur le territoire de départ.  Evidemment, un adversaire ayant quelques unités en embuscade peut très bien profiter de votre nouvelle faiblesse (on passe tout de même de 3 unités sur un territoire à une seule) pour vous attaquer par derrière après coup !  Le lâche et sale profiteur 😉  Ca peut donc faire très mal mais également provoquer une sorte de paralysie où plus personne n’aura le cran d’engager un combat par crainte de se faire attaquer par derrière par la suite.  Ce jeu du chat et de la souris est assez savoureux bien qu’ayant des aspects plus statiques 🙂

L’argent

Un autre aspect très sympa du jeu est sa gestion de l’argent.  A son tour, on peut jouer une carte pour l’effet qu’elle apporte ou contre 4 pièces.  A la place de jouer une carte, on peut également dépenser des pièces pour réaliser des actions.  Durant la phase de croissance, 2 pièces permettent d’engager une unité supplémentaire.  Durant la phase d’expansion, chaque pièce permet de se déplacer d’une case.  Bon, en général, l’effet des cartes est plus fort que les pièces.  Par exemple, les cartes « déplacement » vont bien souvent permettre de se déplacer de 5, 6 ou 7 cases alors que vendre la carte ne vous rapportera que 4 pièces permettant 4 déplacements d’une case.  Vous y perdez donc mais gagnez en souplesse.  S’il ne vous reste que des cartes permettant d’engager de nouvelles unités et que vous auriez préféré plus de cartes de mouvement, rien ne vous empêche de convertir ces cartes en pièces pour ensuite pouvoir les convertir en points de déplacement.  Genesia apporte, grâce à cette mécanique, plus de souplesse et, par-là, va rendre les choix plus intéressants.

Les effets

Outre les effets classiques d’enrôlement et de déplacement, les cartes apporteront divers autres effets comme le gain de pièces, des effets ou pouvoirs en combat ou du gain de PVs alternatifs sous certaines conditions, miam 😉

Genesia est donc plus un jeu de combat et de contrôle de territoires qu’un jeu de civilisation.  Il est assez léger puisqu’il consiste essentiellement à lever des troupes et les mener au combat afin de contrôler les territoires les plus lucratifs.  La mécanique de base est archi conventionnelle puisqu’il s’agit d’un jeu de draft on ne peut plus classique.  Le matériel et les illustrations ne sont pas oufs non plus (je dois avouer que j’ai du mal à me dire que ces dômes en plastiques sont des unités appelés « clans »).  Heureusement, son système de combat assez novateur et sa façon de pouvoir recycler les cartes qui nous intéressent moins pour des effets plus appropriés compte tenu de la configuration de jeu à ce moment-là en font un jeu très agréable à jouer entre joueurs occasionnels voire même en famille à condition de ne pas pleurer à chaque fois que maman vous rétame 😉 Les objectifs secrets ajoutent une touche de mystère assez plaisante aussi et qui rend le jeu plus contradictoire qu’il en a l’air.  Les choix tactiques seront assez intéressants entre garder une carte apportant des PVs ou une carte apportant de nouvelles troupes et entre avancer sur le plateau en direction de Genesia ou optimiser son objectif secret. De plus, même pour un jeu assez léger comme celui-ci, différents axes stratégiques sont possibles, que ce soit la guerre, la paix ou la technologie ou un mélange de tout ça 🙂


Vin d’jeu d’vidéo

L’explication et la dégustation du jeu en 27 minutes par SwatSh



Vin d’jeu d’music

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