Photosynthesis
Tofque: 7,5/10
Photosynthesis est un jeu de Hjalmar Hach qui surfe sur la vague des jeux « écologiques » sortis cette année tels que Arboria ou encore L’Arbre pour ne citer qu’eux.
La première impression positive se fait sur la qualité du matériel. C’est en effet très mignon et très détaillé, on sent qu’ils ont bossé pour nous rendre un rendu impeccable. Bravo à eux sur ce point.
Le préjugé subjectif
A titre personnel, le thème ne me parle pas du tout. Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit, je ne suis pas contre l’écologie, mais à choisir entre faire pousser des arbres sur un plateau et par exemple déglinguer des menaces Alien dans Space Alert, je choisis la deuxième option. Mais on s’égare, ces deux jeux n’ont rien à voir et cette réflexion est purement subjective. La preuve en est que j’ai posé la question à ma femme, et elle a la réflexion opposée. En même temps vous avez déjà vu une femme qui aime déglinguer de l’Alien ? Et voilà, je me suis mis les féministes à dos maintenant…
Et si on jugeait le jeu sur sa mécanique ?
Dans Photosynthesis, vous devez… planter des arbres, et récolter l’énergie qui en dégage lorsque le soleil les éclaire. Un arbre possède 4 âges distincts : l’état de graine (les jetons), et 3 phases de croissance (petit, moyen et grand).
Initialement nous plaçons chacun 2 petits arbres de notre couleur sur le bord extérieur du plateau de jeu (sur les cases dotées d’une seule feuille). Plus on se rapproche du centre, plus il y aura de feuilles. Et plus il y a de feuilles lorsque nous coupons notre arbre (seulement possible lorsqu’il est grand), plus on aura de points de victoire.
Le jeu se répartit en 3 tours de jeu. Pour chaque tour de jeu, il y a 6 rounds. Lors de chaque round, on effectue d’abord la phase d’éclairage : on regarde si nos arbres sont éclairés par le soleil (représenté par une grande tuile à l’extérieur du plateau). Si l’on peut tracer une ligne droite entre le soleil et notre arbre, il est éclairé. Si notre arbre est caché pas un autre, il n’est pas éclairé. Les grands arbres cachent 3 cases consécutives, les moyens 2 cases et les petits une case. Pour chaque arbre éclairé, le joueur marque de 1 à 3 points de luminosité (1 pour les petits, 2 pour les moyens et 3 pour les grands). Chaque joueur joue ensuite à tour de rôle (suivant un marqueur premier joueur qui suit un sens horaire) et dépense les points de luminosité ainsi obtenus (ainsi que ceux accumulés au tour précédent qui n’ont pas été dépensés) en effectuant les actions possibles suivantes :
- Acheter un arbre ou une graine de son plateau personnel pour le mettre dans sa réserve
- Planter une graine de sa réserve sur le plateau, à une case d’un petit arbre, deux cases maximum d’un moyen arbre ou trois cases maximum d’un grand arbre
- Faire pousser un arbre. L’arbre ainsi obtenu doit provenir de la réserve personnelle et on défausse l’ancien arbre que l’on replace sur le plateau individuel. S’il n’y a plus de place celui-ci est remis dans la boite pour le restant de la partie. L’action de faire pousser un arbre coute :
- 1 point de luminosité (d’une graine à un petit arbre) ;
- 2 points de luminosité (d’un petit arbre à un moyen arbre) ;
- 3 points de luminosité (d’un moyen arbre à un grand arbre).
- Couper un grand arbre : on le remet sur notre plateau individuel et on prend une tuile de points de victoire sur la pile de tuiles correspondant au nombre de feuilles de la case où l’arbre est abattu. Plus il y a de feuilles plus importants seront les points.
Lorsque tous les joueurs ont dépensé leurs points de luminosité, on fait pivoter le soleil dans le sens horaire, et on recommence les étapes précédentes jusqu’à 6 fois pour finir une révolution complète du soleil. On recommence ensuite l’opération pour atteindre 3 révolutions du soleil (donc 18 rounds au total). Le gagnant sera celui avec le plus de points de victoire.
Conclusion
Photosynthesis est au final un jeu de placement assez plaisant et original, et malgré le fait qu’il manque légèrement de fun autour de la table, les parties s’enchainent assez vite et la mécanique est parfaitement huilée. Si le thème peut en rebuter certain d’un premier abord (moi en premier), on se surprend à prendre plaisir à faire pousser ses petites plantations et à bloquer ses adversaires en leur faisant de l’ombre avec nos arbres. Toute la difficulté réside dans le fait de couper son arbre au bon moment, sachant que l’on perdra les points de luminosité qu’il nous aurait rapporté au tour suivant.
Les règles très simples (mais pas simplistes) et le design vraiment attachant font qu’il ferait un choix idéal pour offrir sous le sapin à un néophyte tout comme un passionné.
Tapimoket: 8,5 /10
Superbe…!
Voilà ma première réaction lorsque j’ai aperçu Photosynthesys la première fois. Avouons que tous ces arbres colorés placés sur le plateau sont du plus bel effet, sans oublier l’illustration de la boite, à la fois captivante et mystérieuse de Sabrina Miramon, l’illustratrice… Impossible de passer à côté sans tenter d’y jouer une partie.
Photosynthesys est, avant tout un jeu abstrait. Le principe étant de faire pousser des arbres, le plus possible au centre pour amasser des points de victoire. A cela s’ajoute une touche de gestion de son plateau individuel pour gérer les arbres et les graines disponibles, car tout est question d’équilibre et de placement, un peu comme les lois de la nature. Il faudra d’ailleurs utiliser judicieusement le soleil et les ombres qu’il génère pour exploiter au mieux ses possibilités.
Cette mécanique avec le soleil et l’ombre n’est pas totalement nouvelle, car on la croisait déjà dans Arboria, jeu où l’on devrait faire pousser au mieux ses fleurs. Un bon jeu également mais plus familial et plus court. Photosynthesys sera, quand à lui, plus stratégique et plus long, même si les règles restent faciles à assimiler. Dans ce dernier, le jeu demande plus de rigueur et d’attentions.