Kréus
Ren: 9/10
Fidèles lectrices et lecteurs de Vin d’Jeu que vous êtes, vous avez certainement remarqué que je ne suis pas un grand fan des jeux coopératifs. Je le mentionne quasi systématiquement quand on m’a oblig… gentiment proposé de jouer à un coopératif. C’est 200% vrai quand je joue à un jeu du type « ha ouais là il nous faut un cristal de bronze de la planète Urbicus 452, qui en a un? Ha ouais c’est toi ok c’est toi qui fait l’action alors. Ensuite il faut la clé magique de la licorne dorée du mont des rêves, qui l’a? Ha ouais c’est toi ok c’est toi qui fait l’action alors. » C’est aussi vrai, mais un petit peu moins, dans les jeux moins stéréotypés type enquête. Mais c’est carrément moins vrai, dans les jeux ou la coopération doit être indirercte, suggérée, transmise par la pensée, par la compréhension des actions des autres. En fait je me rends compte (tout en écrivant, fortiche je suis!) que je suis carrément fan de ces jeux!
Et Kreus rentre à 100% dans cette catégorie. Dans Kreus (anciennement Kreo) on va construire une planète tous ensemble en posant chacun à son tour des cartes nature et des cartes éléments. Oubliez immédiatement le thème, vous auriez pu construire un abri anti-atomique, un abri de jardin ou un bracelet en macramé, ça n’aurait rien changé. Et ce même si l’effort pour que les cartes collent au thème est méritoire (en passant les cartes sont assez jolies). Ce qui compte vraiment ce sont les sensations que le jeu donne. Dans le silence complet vous allez poser des cartes de la manière la plus intelligente possible, en prenant en compte les cartes posées par vos camarades, les éventuels indices (on peut utiliser des perles, qui tournent de main en main via un astucieux système, pour montrer ou échanger une carte avec une partenaire), tout en posant à un certain moment les cartes négatives que vous devrez jouer obligatoirement. Et tout en pensant à l’objectif à long terme, i.e. réussir à rendre viable votre planète.
Si on ajoute qu’il y a 3 niveaux de difficulté, que les parties sont rapides, qu’il n’y a pas de temps mort puisque tous les joueurs choisissent leur carte simultanément à chaque tour (ce qui ajoute du sel, puisque dans certains cas vous ne pourrez pas jouer votre carte car une autre joueuse aura joué avant vous dans le tour une carte qui vous bloquera) vous obtenez une délicieuse réussite auquel il me tarde de rejouer! Amateurs de Hanabi, The Game ou The Ravens of Thri Sahashri précipitez-vous!
SwatSh: 7/10
Après les Poilus, Kréus est le second jeu coopératif de Sweet November que nous jouons chez Vin d’jeu.
Alors que les Poilus nous faisaient retourner 100 ans en arrière, Kréus, lui, nous fait retourner 4 milliards d’années en arrière, lors de la création des mondes. Les joueurs jouent tous ensemble dans le but de créer une planète. Et pour cela, ils auront d’abord besoin d’une comète, puis de l’atmosphère, puis devront œuvrer à élever les montagnes, faire souffler le vent pour terminer par les fleurs, les oiseaux et les poissons, entre autre.
La mécanique centrale de Kréus me fait un peu penser à celle d’Hanabi car les joueurs sont plongés dans le silence total et ne peuvent aucunement communiquer. Ils vont tous jouer une carte face cachée en même temps et la révéler chacun à son tour. Soit c’est une carte nature, soit c’est une carte élément (= ressource).
- Si on a joué une carte élément, on regarde si une des cartes nature sur la table demande cet élément pour être construite. Si oui, on place l’élément sous la carte nature en question. Si non, on doit défausser la carte ce qui n’est pas bon. Autrement dit, soit on est premier joueur et on voit bien les éléments manquants et on en joue un (si on l’a), soit on est plus loin dans le tour de jeu et on espère que personne d’autre n’ait joué le même élément que soi, ce qui nous obligerait à le défausser.
- Si on a joué une carte nature, on ne peut la mettre en jeu que si les autres cartes nature le permettant ont bien été construites. Dans Kréus, chaque joueur dispose d’une aide de jeu qui montre une sorte d’arbre technologique qui montre quelle carte nature peut être construite si on a construit au préalable d’autres cartes nature spécifiées. Evidemment, si les autres cartes nature n’ont pas été construites, sa carte nature va dans la défausse, ce qui n’est pas bon. Là encore, l’absence de communication entre les joueurs va augmenter considérablement la difficulté et il vous faudra espérer que telle ou telle carte soit construite lorsque vous jouerez votre carte.
Tout comme dans Hanabi, cette absence de communication obligée par les règles va donc être la grande difficulté dans Kréus. On va souvent devoir supposer (à tort ou à raison) des actions de ses partenaires. Heureusement, un élément d’échange d’information va pimenter le tout grâce aux perles bleues qui se gagnent lorsqu’on défausse délibérément une carte ou lorsqu’on joue une carte nature. On peut les dépenser pour montrer une carte à un autre joueur, échanger une carte avec un joueur ou avec la défausse. Et c’est clairement sur cette mécanique que les joueurs doivent compter pour pouvoir relever le défi, pas facile, de construire la planète. Et ce n’est pas évident: vaut-il mieux montrer une carte, échanger une carte ou ne rien faire? D’autant plus que les perles bleues sont en nombre limité et que si elles sont toutes en possession des joueurs, un joueur ne pourra plus en gagner tant que personne n’en aura jouées ce qui peut être, en soi, un incitant à les dépenser. Et même si souvent on peut pester car la malchance est de mise, on pourra aussi se surprendre à bien jouer grâce au jeu subtil des perles bleues. Kréus est un jeu de collaboration familial agréable à jouer même s’il ne provoque pas des éclats de rire mais plutôt une ambiance studieuse autour de la table 😉
J’ai découvert Kréus à Ludinord (2016) et j’en ai ramené une boîte. L’idée est de créer une planète. Pour ce faire il faudra s’occuper d’une comète et de l’atmosphère. Ensuite, viendront d’autres éléments tels que montagnes, vent, arc-en-ciel, etc. pour enfin arriver aux fleurs, oiseaux et autres éléments plus vivant.
Kréus est un jeu coopératif bien résumé par SwatSh. Il est accessible aux plus jeunes qui en redemandent. Après notre première partie à trois, on recommence. Et on enchaîne sur une troisième. Il nous en a fallu plusieurs pour arriver à la créer cette foutue planète. Et c’est ça qui est intéressant. Il y a une part de synchronisation entre les joueurs (ordre dans laquelle les cartes sont révélées), de déduction (en fonction de sa place dans le tour de jeu), de risque (surtout pour les derniers à jouer) et d’interaction (via échange d’information).
Les règles interdisent toute communication entre les joueurs (sauf en payant des perles bleues) mais avec des joueurs plus jeunes, un petit coup de pouce est souvent nécessaire au début (sans pour cela indiquer ce qu’il faut faire, mais plus par supposition)
Kréus est donc une belle surprise me concernant.
Sweet November nous avez déjà mis dans le bain de la coopération avec leur fameux « Les poilus« . Nous voilà de nouveau dans le jeu coopératif avec KREO, mais cette fois, nous allons incarner des dieux, rien que ça ! Et, bien sûr, notre mission sera à la hauteur d’un dieu, puisque nous allons créer une planète et lui donner la vie. On se doute bien que ce n’est pas une mince affaire. Après tout, il n’y a pas beaucoup de planète où se trouvent la vie !
Et là aussi, nous allons en baver… Kréus va principalement se baser sur le bon enchaînement de la pose des cartes. Et pour réussir cela, il suffit de se donner des indications ou échanger des cartes. Seulement voilà, on va devoir garder le silence et s’échanger seulement (oralement ou des cartes) en consommant des gemmes appelées traits d’énergie. Et il n’y en a pas beaucoup !!!
On sera alors confronté à un mélange de déductions, d’instinct et de complicité pour réussir. Bien entendu, quelques cartes désagréables viendront nous perturber. Et là où c’est subtil, c’est que c’est vous-mêmes qui allez devoir les jouer. A vous de les placer au bon moment !
Kréus entre dans la lignée des petits jeux coopératifs tels que les poilus, la glace et le ciel, hanabi… La difficulté est bien présente et, on se laisse aspirer par le jeu et surtout son thème à la fois immense et poétique. Les très belles illustrations donneront une superbe touche finale pour nous plonger dans ….l’univers.