Oriflamme


Ren: 9/10

Ca j’aime! Un jeu qui s’explique en 10 minutes, qui en dure 15 ou 20, qui permet des petits coups vaches mais sans méchanceté (rien de personnel), où il y a un peu de bluff, un peu de stratégie, un peu de tactique, un peu de chance, qui ne se prend pas pour ce qu’il n’est pas, et qui a de jolies illustrations. Bref « un peu de tout », mais pas n’importe quoi.

Mini, mini, mini… tout est mini dans notre vie

Cela existe depuis toujours (puisqu’au départ il n’y avait que des jeux comme ça!). Mais malgré l’emballement actuel pour les jeux de ouf avec 638 figurines, 4 plateaux superposés, 12730 jetons et 663 cartes, les auteurs continuent à nous imaginer de nouveaux jeux minimalistes, ou des variantes de jeux existants. Et quand c’est bien exécuté, comme aujourd’hui avec Oriflamme, c’est tout à fait agréable!

Mini

Le jeu est très simple: chaque joueuse possède les 10 mêmes cartes. Au départ de la partie chacune en tire 7. Donc tout le monde n’aura pas les mêmes cartes, ce qui ajoute évidemment du piment et de l’incertitude (les mauvaises langues diront du bordel incontrôlable). Ce sont des personnages (nous sommes +/- au Moyen-Age) qui ont chacun un pouvoir particulier. A son tour une joueuse va choisir une carte, puis la placer, face cachée, au centre du plateau, à gauche ou à droite des cartes posées précédemment.

Une fois que chaque joueuse a placé sa carte pour le tour on va passer les cartes en revue, une par une, dans le sens déterminé au départ de la partie (ça a son importance, vous allez comprendre plus bas). Pour chaque carte la joueuse concernée doit décider de soit la retourner et d’appliquer immédiatement son effet. Soit de la laisser face cachée et d’y poser une pièce. Les cartes qui ont été retournées lors d’un tour précédent et qui sont toujours présentes voient simplement leur effet s’appliquer à nouveau. Lorsque une joueuse décide de retourner une carte, elle gagne toutes les pièces qui y avaient été accumulées.

Le bon, la brute et le truand

Tout le sel du jeu réside dans les différents rôles, qui vont permettre de bluffer, prendre des risques, assassiner, gagner des sous… y compris éventuellement en piégeant les autres. Quelques exemples:

  • deux rôles permettent d’assassiner un autre personnage (l’un un personnage adjacent, l’autre un personnage à un des deux bouts du plateau)
  • un rôle permet de gagner une pièce par personnage de sa couleur adjacent
  • un rôle permet de gagner 4 pièces si il est assassiné par une autre joueuse
  • un rôle permet de gagner 2 pièces si on est le seul à avoir ce rôle révélé

Moi j’aime bien!

Evidemment les allergiques du hasard et les obsédés du contrôle auront déjà fui, horrifiés devant tant d’aléatoire et d’incertitude, voire carrément de chance! Mais c’est au contraire tout ce qui fait le plaisir de ce genre de jeu! Ca ne pourrait pas fonctionner si tout était contrôlable avec zéro chance. Si vous voulez jouer à un jeu de ce genre, vous prenez un bon jeu made in Deutschland (au moins pour les idées, car il n’y a plus grand chose qui est fabriqué là-bas) avec un bon tableur excel intégré, et vous trouverez votre bonheur. Ici on est dans la prise de risque, le bluff, le piège, la ruse, l’influence, un peu de chance aussi… mais tout ça en 15 minutes! Donc si la partie tourne bien cool sympa, si elle tourne mal pas grave on peut en refaire une. Mais dans tous les cas on a pu bluffer, essayer, assassiner, se faire avoir, ruser… Moi en tout cas j’aime bien!

Nouvelles parties

Pour préparer la revue de l’extension qui arrive tout bientôt (un peu de patience chères lectrices et chers lecteurs) j’ai rejoué pas mal de parties d’Oriflamme. Que ce jeu est bon! C’est court, fun, plein de rebondissements, plein d’incertitude, de bluff, de traîtrise, de prise de risques… C’est typiquement le genre de jeu, malgré son apparente ultra simplicité, qu’il faut jouer plusieurs fois (plusieurs = minimum 7, 8 parties) pour comprendre certaines combos, l’intérêt de certains personnages, les probabilités en fonction des cartes déjà jouées… En ne jouant que 2 ou 3 fois on peut tout à fait passer à côté, ou en tout cas ne pas l’apprécier à sa juste valeur car on ne verra (ou on ne croira voir…) que le côté chance, le côté « ha ben oui une fois de plus je n’ai pas de chance il a tué mon personnage ce jeu n’est que du bol ». Alors qu’une fois qu’on a compris comment jouer les différents personnages, et bien qu’il y ait toujours un facteur d’incertitude incontrôlable, on va grandement augmenter le contrôle des parties, et du coup grandement augmenter le plaisir!

Un jeu faussement simple qui offre en fait une certaine dose de finesse et de subtilité. Hop je monte ma cote de 8,5 à 9, miam!


Dan: 8/10

Petit jeu de cartes (mais pas de plis) à choix d’action cachée (et ensuite révélée ou pas) assez subtil et fort original sans être complexe.

Pas la grosse rigolade mais c’est bien imaginé et une partie dure 15 minutes. Bien pour conclure une soirée dès lors.


SwatSh: 6,5/10

Avec Alubari sur lequel nous reviendrons d’ici quelques semaines, Oriflamme constitue un des deux premiers jeux de la toute nouvelle maison d’édition « Studio H » dont le fondateur n’est autre que le fondateur de l’excellente maison d’édition Matagot. Cela laisse présager que du bon et nous étions donc très curieux de découvrir leur premier bébé 😉

Oriflamme est un jeu de cartes très simple qui peut être rangé dans la catégorie des jeux minimalistes. Chaque joueuse dispose des mêmes 10 cartes qu’elle mélange et desquelles elle ne tire que 7 cartes qui constituent sa main pour la partie (toutes sauf 3 tirées au hasard donc).

Oriflamme se joue en 6 tours et durant chaque tour, les joueurs placeront une de leurs cartes face cachée devant ou derrière la ligne de carte existante. Puis on va passer par chaque carte pour que son propriétaire décide s’il la laisse face cachée et reçoit une pièce qu’on place sur la carte ou s’il la dévoile face visible et reçoit les pièces dessus et exécute l’effet de la carte. Le but du jeu étant de gagner le plus de pièces, la majorité des effets permet d’en gagner: par carte adjacente de même couleur, si c’est la seule carte de ce type dévoilée, double le nombre de pièces déjà dessus,… D’autres cartes sont plus méchantes et peuvent élminer une carte adjacente, une carte du début de la file ou n’importe laquelle. D’autres effets sont plus subtils comme copier le pouvoir d’une carte adjacente ou déplacer une carte dans la file.

Tout cela est difficilement maitrisable et on sera à la merci du bon vouloir de ses adversaires qui décideront, selon leurs critères, quelles cartes éliminer et quelles cartes laisser. De plus certaines combos sont possibles mais vu le faible nombre de cartes, on en aura vite fait le tour. J’aurais préféré un jeu plus tendu du style de shazamm qui présente des similitudes (chaque joueuse a les mêmes cartes et en dévoile une simultanément). Il n’empêche qu’Oriflamme est plaisant à jouer et qu’on passe un agréable moment surtout avec des joueuses occasionnelles (évitez d’y jouer avec des expertes pour qui le manque de maitrise sera un frein).


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