Rialto
SwatSh: 7,5/10
A l’heure où j’écris ces lignes, Rialto est le dernier jeu sorti de Stefan Feld. Mais les productions de l’auteur étant si nombreuses ses temps-ci que je ne jurerais pas qu’entre le moment où j’écris ces lignes et le moment où la fiche sera publiée, ce soit toujours le cas et qu’un nouveau Feld n’aie pas vu le jour entre temps (Brugge par exemple 😉 ).
Stefan Feld donc, auteur prolifique pour le moment et de qualité (Bora Bora, Macao, Burgund, Trajan,…) qui nous sort un jeu légèrement plus familial qu’à son habitude.
Stefan Feld, auteur passionné de belles mécaniques (pas les bagnoles hein 😉 ), nous a habitués à chercher et trouver des mécaniques hors du commun. Rialto déroge à cette habitude et propose plutôt une variante d’une mécanique maintenant bien connue et déjà vue dans plusieurs jeux tels que San Marco, Shitenno ou Card City: le choix du lot de cartes action. Dans Rialto, on dispose x rangées de 6 cartes sur la table, x = le nombre de joueurs +1. Puis, en suivant l’ordre du tour, chacun à son tour va choisir une des rangées et y ajouter 2 cartes de la pioches. Il aura donc 8 cartes action en main et devra en défausser une pour en avoir 7 en début de phase d’action.
Chaque carte correspond à une des 6 actions possibles. Et un petit peu comme dans Bora Bora avec la valeur du dé, le nombre de cartes d’une action détermine la puissance de l’action. Vous l’aurez compris, le choix d’une des rangées de cartes est primordial et décide largement du reste de la partie. C’est bien ici la mécanique de base de Rialto, le choix le plus important, et l’originalité « relative » de Rialto. Peu de stratégie dans ces choix mais plutôt de l’opportunisme de choisir le meilleur lot en fonction du choix qui nous est offert et des gaps que vous avez. En effet, il est évidemment (c’est un Feld tout de même 😉 ) impossible d’exécuter toutes les actions à chaque tour de jeu. On va donc bien souvent choisir les lots de cartes comprenant des cartes actions des actions qu’on a encore que trop peu exécutées tout en veillant à avoir suffisamment de cartes pour obtenir l’une ou l’autre majorité… Un soupçon de stratégie est néanmoins présent lors de cette phase surtout pour les premiers joueurs à choisir car, les choix étant plus vastes, ils peuvent mieux se permettre d’orienter leur jeu vers plus de constructions ou plus de majorité par exemple.
Ensuite, pour chaque action, les joueurs vont jouer leurs cartes correspondant à ces actions et effectuer l’action de manière plus ou moins puissante. La seconde originalité est que le joueur ayant joué le plus de cartes actions du type en question reçoit un bonus. Et c’est une particularité assez sympa sachant qu’un type de carte est un bonus et peu remplacer n’importe quel autre type. On va donc l’ajouter à l’une ou l’autre série de cartes actions d’un type précis afin d’obtenir la majorité et donc le bonus y afférant. Un peu de bonne observation et de mémoire des différents lots pris par chaque joueur ne peut vous être que bénéfique pour cette phase. Si vous possédez des cartes joker, les choix ne sont pas toujours évidents de savoir à quelle série ajouter le ou les cartes jokers dans le but d’obtenir certains bonus de majorité.
Jetons un œil aux 6 actions possibles:
1) Cartes Doge: Elles vous font avancer dans l’ordre du jeu d’1 case par carte jouée. Ceci présente 2 bénéfices: choisir en premier un lot de cartes action en début de phase et trancher les égalités… (bonus: 1 case supplémentaire)
2) Cartes Or: Elles vous font gagner 1 pièce d’or par carte jouée (bonus: 1 pièce)
3) Cartes briques: le nombre de cartes détermine la grandeur du bâtiment que l’on peut construire. Chaque bâtiment procure un bénéfice (plus ou moins puissant selon sa taille) que l’on obtient en y plaçant une pièce.
4) Cartes pont: chaque carte donne 1 PV. Si aucune carte n’est jouée: -1 PV. Bonus: 1 PV et placer un pont. Les ponts donnent des PVs aux 6 quartiers de Venise qui seront distribués selon un système de majorité…
5) Cartes gondoles: chaque carte permet de récupérer un consul de la réserve sur son plateau individuel. Bonus: placer une gondole et un consul sur un quartier de la ville.
6) Cartes consule: 1 carte permet de placer 1 consul de son stock sur le quartier visité par le doge ce tour-ci. A la fin du jeu, on décomptera chaque quartier en fonction du nombre de consuls de chaque joueur sur chaque quartier et des points attribués par les ponts et gondoles à chaque quartier.
Rialto est donc un jeu assez simple, aux choix peu compliqués mais importants, assez tactique et peu stratégique bien que le choix des lots de cartes actions en comprend. Le hasard est fort limité et le plaisir de jeu bien présent. L’originalité est légèrement absente ce qui est étonnant pour un Feld bien que le jeu soit merveilleusement bien équilibré (à l’exception peut-être du bâtiment faisant piocher des cartes supplémentaires), dosé, développé et peaufiné, on reconnait bien là la patte de notre auteur préféré du moment.
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Philrey212: 7,5/10
La première impression que j’ai eue à l’ouverture de la boîte est la beauté du matériel. Enfin, j’aime les jeux colorés, je trouve toujours que c’est plus agréable.
Ensuite, vient le jeu en lui même. Les règles sont simples, un tour de jeu est rapide (sauf si on réfléchit très longtemps). Un tour de jeu est divisé en 3 phases. Le première, on sélectionne une rangée de cartes. Ces cartes constitueront notre main pour la phase suivante. Cette deuxième phase, divisée en plusieurs parties, permettra aux joueurs de jouer un type de carte. Et ainsi, pour tous les types de carte, dans un ordre précis. Les cartes permettent de faire une action, et celui qui en aura jouées le plus bénéficiera d’un bonus (lié au type de carte joué).
Donc, il faudra bien choisir la rangée (le premier joueur ayant l’avantage), et ensuite, bien programmer quand les utiliser (à cette manche-ci ou je garde la carte pour le tour suivant?)
Rialto est donc un jeu bien plaisant, un peu opportuniste (puisqu’il faudra faire avec les cartes qu’on aura, surtout quand on est loin du premier joueur), où les bonus ont tous leur importance. Rialto est donc un jeu facile à ressortir.
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Benoit: 8,6/10
J’ai beaucoup apprécié cette partie de Rialto. Malgré le choix un peu aléatoire en fonction de l’ordre du tour des cartes actions, j’ai eu l’impression d’une bonne maîtrise du jeu et de pouvoir déployer ma stratégie tout en optimisant chaque coup.
De par sa relative simplicité, je trouve que Rialto peut être une bonne porte d’entrée à l’univers des jeux avec du beau matériel, une mécanique superbement huilée, un plaisir immédiat!