Imaginarium
Auteur(s): Bruno Cathala, Florian Siriex
Illustrateur(s): Felideus Bombastis
Editeur(s): Bombyx
Distributeur(s): Asmodee
Extensions: |
Tapimoket : 8,5/10
Machines étranges
C’est dans un univers étrange, fortement inspiré par le style steampunk que nous plonge Imaginarium. En effet, le but principal du jeu sera d’acquérir, réparer, assembler et désassembler des machines étranges tout au long de la partie.
Pour commencer, notons les superbes et bizarroïdes illustrations qui accompagnent le jeu, ainsi que le matériel, avec, en particulier, de très belles figurines pour représenter les pions joueurs. A cela s’ajoute une belle boite de rangement pour les ressources et, qui sera bien pratique pour la mise en place et le rangement. Avouons-le, le jeu est vraiment joli et donne tout de suite envie de s’y asseoir pour en faire une partie.
Des rouages simples et efficaces
Imaginarium pourrait sembler, au premier abord, à un jeu plutôt complexe lorsqu’on voit tout le matériel. Pourtant son gameplay est relativement accessible par tous. Il n’en demeure pas moins d’une certaine profondeur qui plaira aussi bien aux joueurs plus aguerris que débutants.
Après avoir disposé le plateau sur la table où des machines vont arriver, sous forme de cartes, sur un « tapis roulant », on dispose également 3 cartes assistants tirés d’une pioche, 7 projets qui seront des objectifs et la source principale des points de victoire, ainsi que la boite de ressources. Chaque joueur choisit un personnage, prend un plateau individuel qui indiquera ses ressources de départ, son ordre de jeu au premier tour et deux machines de base qu’il place dans deux des 4 slots de machines réparées, au bas de sa fiche. Chacun prend également une figurine et un paravent où il pourra dissimuler ses ressources et ses points de victoire… Et oui, dans Imaginarium, il faudra aussi se souvenir où en sont les autres joueurs.
Au début de chaque tour, les joueurs, dans un ordre prédéfini, doivent en plaçant sa figurine, soit choisir une machine à acheter, soit un emplacement pour recevoir du Charbonium. Le Charbonium sera en quelque sorte, la monnaie du jeu. Il permet d’acheter des machines, des assistants, des ressources et même des points de victoire. Impossible de jouer sans en avoir… Heureusement, dès le départ, chaque joueur a une « Charbonette » une machine qui produira au moins un Charbonium à chaque tour.
Le choix de l’emplacement de la figurine est important. Plus la machine choisie est proche de la pioche, plus elle sera chère, mais permettra de déterminer l’ordre du tour en cours pour réaliser les actions et celui du prochain tour, pour vous placer. Réaliser des actions en premier peut s’avérer important stratégiquement. Bien entendu, le choix de la machine est également important car il va jouer sur votre production, sur la combinaison possible avec d’autres machines, sur vos points de victoire et, aussi pour certains projets à réaliser qui demandent d’avoir certains types de machines en possession.
Lorsque tout le monde est placé, chaque joueur, tour a tour, va produire selon ses machines réparées (en bas de sa fiche), puis acheter la machine convoitée sur le plateau central (ou toucher du Charbonium, car parfois on est à sec !). La machine ainsi acquise est cassée et devra être réparée pour être placée plus tard sous sa fiche et enfin produire. Enfin, le joueur peut effectuer deux actions parmi un choix de 6 depuis sa fiche individuelle.
On peut ainsi réparer une machine pour l’ajouter à sa fiche, acheter et échanger des ressources, gagner 3 Charboniums, recruter un assistant, combiner des machines entre elles ou encore démanteler une machine.
La réparation d’une machine coûtera des ressources (bois, cuivre ou cristal) selon son niveau. Ces ressources auront été engrangées par la production de vos machines réparées aux tours précédents ou grâce à l’action d’échange. Une fois réparée, une machine est à placer sous sa fiche individuelle sur un slot libre. Si on n’en a plus, il faudra soit combiner deux machines entre elles avec l’action correspondante, soit en démanteler une pour libérer un slot. En effet, on aura uniquement 4 slots pour y déposer des machines et il n »est pas rare de devoir combiner des machines entre elles ou d’en démonter pour en libérer.
La combinaison entre machines suit des règles précises. En général, on combine plusieurs fois la même machine pour faire grimper sa production de manière exponentielle. Ainsi, une Charbonette donne 1 Charbonium, mais 3 Charbonnettes assemblées en produiront 6 ! Parfois on peut combiner des machines de transformation et de production, qui changent certaines ressources en d’autres. Ces assemblages permettent aussi de libérer des slots pour d’autres machines.
Démanteler une machine permet aussi de libérer un slot, mais surtout de la revendre contre le double des ressources qui ont été nécessaires pour sa réparation ou des points de victoire !
On produit, on transforme, mais on peut aussi attaquer. En effet, il existe des machines qui pourront piller les adversaires de quelques ressources et d’autres pour s’en défendre. Heureusement, les machines d’attaque sont à usage unique, mais peuvent s’avérer payantes lorsque vous connaissez le stock de vos adversaires. Et parfois, ça peut faire mal.
Mais ce qui fait une des singularités d’Imaginarium est le choix limité des actions. En effet, on peut toujours en choisir deux, mais les aiguilles du cadran sur notre fiche nous limiteront à en choisir toujours deux adjacentes. Ainsi, il sera impossible, par exemple, de combiner ses machines tout en faisant l’action de réparer puisque ces deux actions sont opposées sur le cadran de sa fiche individuelle. Il sera donc nécessaire de préparer correctement l’ordre d’enchaînement des ses actions au fil des tours.
On embauche ?
Le recrutement des assistants, payés eux aussi en Charbonium, est limité à 3, mais ils apporteront de puissants pouvoirs. Les choix des assistants sont déterminants pour la victoire. L’un d’eux est vraiment très fort puisqu’il se passera de la contrainte d’actions adjacentes sur le cadran. Le posséder dès le départ, s’il se présente, peut vous apporter une grande chance d’accéder à la victoire, si on a les moyens de se l’offrir.
Enfin, pour conclure son tour, un joueur peut prétendre d’avoir réaliser des projets, c’est à dire avoir réussi à accomplir des objectifs. Ceux-ci varient selon des tuiles prises au hasard et selon le nombre de joueurs. Chaque objectif pourra être revendiqué une seule fois par joueur. Le premier à en réaliser un aura alors un petit bonus d’un point supplémentaire. Les objectifs sont variables mais sont essentiellement basés sur la possession de machines réparées. Par exemple, il faut posséder 3 machines de niveau 2, ou encore deux machines de défense, etc… Pour en réaliser plusieurs, on sera souvent amené à démanteler des machines et à en reconstruire, car, rappelez-vous on a que 4 slots disponibles.
Lorsque tous les joueurs ont effectués leur tour de jeu, on réalimente les cartes assistants, si nécessaire, et les cartes machines (on enlèvera toujours la plus à droite pour le tour suivant). Un nouveau tour démarre alors, dans le nouvel ordre, déterminé par son placement au tour précédent. Voilà ce n’est donc pas un jeu compliqué et toute la stratégie va se faire entre les choix des machines et leurs combinaisons, la production, l’embauche des assistants et bien sûr, les choix de nos actions…
Avoir 20 !
Le jeu prendra fin dès qu’un joueur aura atteint 20 points (ou plus), on termine alors la manche, on ajoute aussi 2 points de victoire par type de ressource où l’on est majoritaire. Et l’heureux vainqueur sera celui ayant le plus de points.
Imaginarium n’aura pas 20 points… D’abord parce que nos notes sont sur 10 et parce que je suis méchant et je ne mets presque jamais 10/10, d’abord !
Trêve de plaisanterie, ce que j’apprécie dans Imaginarium, c’est sa portée, qui s’adresse à tout type de public. Sa fluidité sera relative à la vitesse des joueurs, mais il faudra prévoir quand même du temps pour la maîtrise des premières parties, ne serait-ce pour connaître les assistants et les projets.
Les règles sont suffisamment simples pour plaire à tout le monde sans décevoir les gros joueurs. C’est combinatoire à souhait, opportuniste avec ce qu’il faut de hasard par le tirage des cartes. Tout le monde y trouvera son compte. Le jeu est vraiment original dans son thème et le matériel est de haute qualité. Le choix limité d’actions, la combinaison entre les machines et la réparation/démantèlement pour gérer les 4 slots font les points forts d’Imaginarium, le tout sur une base de gestion de ressources/achat plus classique. Un mélange qui fait bien tourner les engrenages ! C’est un coup de coeur pour moi
SwatSh: 8,5/10
Vu le format et le type de jeu qu’est Imaginarium, je le vois bien comme la suite logique de la trilogie Five Tribes – Yamatai – Imaginarium de Bruno Cathala. J’avais été déçu par Yamataï et je craignais l’être aussi avec Imaginarium malgré les bons retours dont bénéficie le jeu jusqu’à présent.
Et il n’en est rien, tant ce jeu a été réalisé aux petits oignons.
Equilibré
L’équilibre d’Imaginarium est impressionnant. On sent que le jeu a été testé et millimétré pour que tout soit équilibré. Tout dépend des objectifs de la partie et vous allez devoir vous y conformer. Ces objectifs sont primordiaux pour la victoire et vous allez devoir vous focaliser sur leur obtention. On a l’habitude et la tendance à d’abord se construire une machinerie de production avant de se concentrer sur les objectifs d’un jeu. Ici, il faut changer ses habitudes. Après un ou deux tours, il faut rapidement se concentrer sur les objectifs au détriment d’une fondation de jeu solide. Ca change et c’est frais.
Les actions plus intéressantes sont toujours liées aux objectifs et une action peut être intéressante à une parte et moins à une autre. Les joueurs devront faire preuve d’adaptation pour pouvoir l’emporter à Imaginarium tout en faisant fi de ses expériences passées. Succulent!
Même s’il a des allures très classiques (récolte et transformation de ressources, objectifs et technologies donnant des pouvoirs particuliers), Imaginarium apporte un vent de fraicheur dans les jeux modernes grâce à de superbes illustrations, un très joli matériel (géniale l’idée de la boite à ressources), un équilibre parfait et des sensations de jeu assez nouvelles où on doit rapidement se concentrer sur l’obtention d’objectifs au détriment d’une stratégie trop long terme. J’imaginais pas aimer Imaginarium autant 😉
Dan: 8,5 /10
Imaginarium est un jeu de niveau intermédiaire dans lequel les joueurs, à partir des machines à rêves disponibles sur le plateau, vont construire leur plateau personnel et essayer, de manière un peu classique, d’optimiser leur production.
Il s’agit, en effet, par des principes combinatoires, d’associer au mieux vos machines pour améliorer cette production.
L’originalité du jeu réside dans la définition de l’ordre du tour et dans le fait qu’à chaque tour, un joueur peut réaliser deux actions sur les 6 possibles. Mais celles-ci doivent être adjacente sur le cadran personnel.
Pour le reste, le jeu se gagne uniquement par la réalisation d’objectifs communs. De ce fait, ces objectifs variant de partie en partie, les parties seront à chaque fois relativement différentes.
Au final, Imaginarium est un jeu fort bien équilibré, aux principes globaux certes un peu connus mais fort agréables à jouer.
Vin d’jeu d’vidéo
La dégustation d’Imaginarium en 10 minutes par SwatSh
Vin d’jeu d’music
Pour mettre l’ambiance : Abney Park !