Simurgh
SwatSh: 7/10
Parmi les sorties d’Essen de cette année 2015 de l’éditeur NSKN games se trouvait le très beau Simurgh. Pierlucca Zizzi, son auteur, est loin d’être un inconnu puisqu’il a déjà œuvré dans de très bons jeux tels que Asgard ou Hyperborea.
Le plateau et le matériel de Simurgh en jettent. Les pions, même s’ils sont en plastique, sont magnifiques et les illustrations du plateau sont tout bonnement géniales jusque dans les petits détails. On y est à fond dans cette cité de dragonniers (je vous conseille d’ailleurs la quadrilogie Eragon si vous aimez lire des histoires de dragons). On a envie de bouffer les pions viande tant ils offrent une belle couleur rouge sang tandis que les cubes bois et acier, ainsi que les jetons en carton parchemins et couteaux sont un cran en dessous du reste.
Simurgh est un jeu de placement d’ouvriers assez classique. 2 types d’ouvriers : les simples vassaux et les dragonniers. Les dragonniers peuvent être joués sur n’importe quelle case action, les vassaux ne peuvent pas être joués sur les cases d’action « dragonniers ». 2 types de cases d’action : les cases d’action unique où on ne peut y placer un pion que si elle est libre et les cases d’action multiples où on peut s’y placer même si un autre pion s’y trouve. A l’image de Manhattan project, à son tour on va, soit placer 1 pion et réaliser l’action, soit reprendre ses pions. Mais contrairement à son inspirateur, Simurgh n’est pas très bloquant et il est rare qu’on ne puisse pas exécuter l’action voulue. C’est dommage car un peu plus de tension, de planification et de blocages auraient été les bienvenus.
Les actions sont, elles aussi, assez classiques :
1)Récolter des ressources
2)Echanger des ressources
3)Dépenser des ressources pour gagner des nouveaux ouvriers
4)Dépenser des ressources pour gagner des cartes
5)Dépenser des ressources pour piocher et placer une tuile objectif
6)Dépenser des ressources pour gagner des PVs
En plus de vos actions principales, vous pouvez aussi exécuter quelques actions gratuites.
Attardons-nous sur 3 actions :
1)Récolter des ressources
Même si ce n’est pas original, sachez que vos ressources sont limitées à 12 ce qui va exiger une bonne gestion de votre part.
4)Dépenser des ressources pour gagner des cartes
Il y a 2 types de cartes que l’on peut recevoir parmi un choix de 4 cartes face visible:
a.Les cartes dragons qui vont vous donner certains bonus en cours de partie (principalement des ressources ou des PVs). Chaque carte dragon donne 3 bonus représentés par un jeton chacun sur la carte dragon. Quand on veut prendre un des bonus, on retire le jeton correspondant. Ce qui est déjà sympa dans ce mécanisme, est qu’une action autorise de replacer des jetons sur nos cartes dragons, permettant, par la même, de bénéficier une nouvelle fois du même bonus. Une bonne gestion de ces bonus est importante…
b.Les cartes action
C’est ici toute la particularité de Simurgh. Contrairement à la majorité des jeux actuels, les cartes ne sont ni des bonus qu’on va pouvoir recevoir en cours de partie ni des objectifs à atteindre. Non, ce sont des cartes action pourvues chacune de 4 cases d’action. A son tour, au lieu de réaliser une action, on peut placer une carte action (précédemment acquise) sur le plateau et y placer un de ses pions pour exécuter l’action correspondante. Et ces actions sont méga balèzes. Elles permettent en général de gagner beaucoup plus de ressources ou de PVs qu’à la normale. Comme la majorité des cases d’action de ces cartes sont des actions d’échange (donner ceci pour obtenir cela), les joueurs vont planifier avant de jouer de telles cartes et obtenir les ressources nécessaires à l’avance. Alors qu’on pense qu’il y ait un risque que les autres joueurs profitent eux aussi des autres cases d’action méga balèzes de vos cartes, ce risque est assez minime car eux, ne peuvent pas anticiper ce que vous allez jouer comme carte.
Certaines cartes présentent une sorte de parcours qui peut être emprunté par plusieurs joueurs et dont la case d’arrivée donne toujours un grand bonus. On aurait pu croire qu’une certaine course entre les joueurs aurait pu avoir lieu sur ces cartes mais il n’en est rien puisque le joueur qui joue la carte a un trop grand avantage par rapport aux autres : il aura pu s’y préparer en récoltant les ressources nécessaires à l’avance.
5)Dépenser des ressources pour piocher et placer une tuile objectif
Là aussi le jeu est original puisque c’est une action de piocher et placer une tuile objectif qui va donner des PVs à tous les joueurs. Généralement, dans d’autres jeux, tous les joueurs connaissent les objectifs à l’avance ou tous les joueurs en connaissent un secret. Simurgh propose une sorte de compromis entre ces 2 solutions : en tant qu’action, un joueur pioche les 3 premières tuiles objectifs et en choisit une qu’il place sur un des 4 emplacements. C’est une action particulière qu’il ne vaut mieux pas jouer trop tôt car tous les joueurs risquent d’en profiter mais pas trop tard non plus pour éviter que les autres joueurs choisissent cette action avant vous. Le timing de cette action est important. Généralement ces cartes apportent beaucoup de PVs en fonction des types de dragons dessinés sur vos cartes dragon (cfr action 4)a.). Un peu de chance est nécessaire car lorsque vous réalisez cette action, il vous faudra prier dame chance pour qu’au moins une des 3 cartes objectifs piochées représente des types de dragons que vous possédez tout en évitant que ces dragons soient représentés sur les cartes dragons adverses… Et comme ces cartes rapportent beaucoup de PVs et peuvent donc faire la différence à elles seules, mieux vaut que la chance soit avec vous … et avec votre esprit ! 😉
Simurgh n’offre pas de nombreuses stratégies différentes. Même si le jeu est peu tendu, vous allez devoir bien gérer vos ressources, vos ouvriers (bien que comme d’hab, mieux vaut en avoir un max) et vos jetons dragon bonus. Vous allez piocher des cartes actions pour ensuite récolter les ressources nécessaires et bien vous préparer pour être prêt à profiter un max de ces cartes action et des PVs qu’elles procurent lorsque vous déciderez de les jouer.
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Ren: 7/10
Simurgh, Simurgh… Simurgh toi-même! Mais… de quoi parle-t-on au fait? Les Simurgh sont de puissants dragons, et dans ce jeu ils vont vous aider à devenir le clan le plus puissant.
Simurgh est un jeu de placement d’ouvriers assez classique dans ses règles ou son déroulement, avec quelques petites spécificités mais sans innovation très marquante. Je dirais plutôt qu’il mixe des ingrédients connus pour faire sa propre popotte, qui n’est pas succulente mais néanmoins comestible. 😀
A son tour on aura le choix entre deux actions: placer un vassal (en clair mettre son meeple sur une case libre du plateau) ou retirer un ou plusieurs (ou tous) ses vassaux déjà placés. Simple. Il y a deux types de vassaux: les simples et les malabars (ces derniers chevauchant un fier Simurgh). Seuls les malabars ont accès à toutes les cases du plateau, les simples se contentant des cases où il ne faut pas être un malabar. Il y a plein d’emplacement différents sur le plateau, qui ont évidemment des effets différents: gagner des ressources, échanger des ressources, échanger des vassaux contre des points ou des ressources, recruter de nouveaux vassaux, acheter une tuile dragon (j’y reviens), acheter des marqueurs d’habilité (j’y reviens également), et placer une tuile objectif (reviens gamin, c’était pour rire!).
Chaque joueur peut également réaliser une fois par tour chacune des actions « gratuites » suivantes: placer une tuile action (une tuile action donne de nouveaux choix à tous les joueurs, on peut la placer juste avant de jouer un vassal pour pouvoir en profiter en premier), avancer un dragon sur une tuile exploration (qui est une des sortes de tuile action – les tuiles exploration permettent en général de gagner des points de victoire) et enfin utiliser une capacité d’une tuile dragon en dépensant le marqueur d’habilité correspondant. Chaque joueur commence avec une tuile dragon devant lui, ayant 3 habilités. On peut acheter de nouvelles tuiles dragon pendant la partie (cfr ci-dessus, les actions « normales »), et/ou remettre des marqueurs d’habilité sur une habilité déjà utilisée sur une tuile dragon déjà placée (cfr ci-dessus également, les actions « normales »), ce qui permettra d’utiliser l’habilité à nouveau.
A la fin on compte les points, ceux accumulés pendant la partie, et ceux éventuellement gagnés via la ou les tuiles objectifs qui ont été placées pendant la partie par tous les joueurs (chaque objectif s’appliquant à tout le monde, cfr ci-dessus, reviens gamin c’était pour rire une dernière fois!).
Verdict? Ni bien ni mal, bien au contraire. Un jeu d’optimisation de ressources tout à fait classique, dans une thématique dragonnesque, pas du tout désagréable à jouer mais sans casser 3 pattes à un canard (heureusement, le pauvre sinon), relativement chanceux quand même (quand vous placez une tuile objectif vous en choisissez une parmi 3 tirées au hasard. Donc si vous tirez une tuile objectif qui colle pile-poil à votre jeu, ben ça peut être banco). Donc à ne pas prendre pour ce que ce n’est pas, mais décent si on aime le genre et le visuel du jeu.
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Philrey212: 7,5/10
Heureusement, SwatSh a pu mettre la main sur une boîte de Simurgh à Essen (2015). Ce jeu avait piqué ma curiosité par son design (la boîte est magnifique). SwatSh s’attaque donc à l’explication et la partie peut dès lors débuter.
A la fin de la partie, je suis légèrement déçu. Simurgh reprend des éléments connus et les agence à merveille mais les tours restent semblables, avec très peu d’interaction entre les joueurs. Avec le recul, Simurgh offre quand même un plaisir ludique particulier. Les aspects que j’ai retenus sont:
– Les cartes/tuiles que l’on place sont disponibles à tous. Il m’est donc arrivé plusieurs fois de ne pas en placer une sur le plateau car cela aurait offert plus de choix à mes adversaires. J’ai attendu d’être mieux « équipé » pour la jouer. C’est un aspect que je trouve d’ailleurs intéressant et qu’on a pas beaucoup exploité. En effet, on se prépare à l’avance afin d’être prêt à profiter de la carte que l’on joue. Seules celles qui offraient des ressources furent utilisées par plusieurs joueurs.
– Même si c’est du « déjà vu », le fait d’avoir 2 type de pions différents, dont l’un a accès à plus d’endroits, est quelque chose que j’apprécie. Cela nous force en effet de bien planifier ses actions en fonction.
– Les ressources limitées, c’est toujours un plus car cela évite qu’un joueur les accumule pour ensuite dérouler et profiter de tout.
– Les tuiles objectifs sont par contre assez … aléatoires. C’était d’ailleurs assez surprenant de voir que les dessins de dragons devaient absolument correspondre aux dessins de nos cartes dragons. La partie s’est d’ailleurs gagnée là-dessus. Le jeu tourne déjà très bien sans cela, on pourrait donc peut-être s’en passer pour éviter le coup de bol à la fin.
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Tapimoket: 7/10
J’avoue avoir été surpris par le jeu. A la vue de l’illustration de la boite et du magnifique matériel déballé sur les tables à ESSEN, je n’ai pas pu résister à l’envie d’en prendre un exemplaire. Avec des figurines de soldats et de dragons, une immense cité dessinée sur le plateau, et de nombreuses tuiles, je m’attendais à un jeu légendaire dans un monde fantastique.
Si le thème est bien celui ci, Simurgh est, en fait, un jeu de placement plutôt standard dans une catégorie familial, familial plus …
Donc beaucoup de matériel pour un jeu plutôt simple.
Simurgh n’est pas désagréable et le jeu est vraiment joli. Mais le thème et le matériel m’ont paru surdimensionné par rapport à la mécanique du jeu.
Ainsi, par exemple, on aurait pu utiliser de simples cartes au lieu des nombreuses tuiles, finalement encombrantes et en réduire ainsi le prix.
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