Rogue Angels

Partie: 120'
Année:
Auteur(s):
Editeur(s):
Mécanisme(s):
Contient du plastique
Catégorie: Crowdfunding
Age minimum: 16
Nombre de joueurs: de 1 à 4 joueurs
Nombre de joueurs conseillé: de , , , joueurs
Langue: Anglais
Niveau d'anglais: Elevé

Lien vers la page de la campagne KS du jeu


Rogue Angels est un jeu legacy narratif et coopératif qui a clairement l’ambition de toucher les amateurs de Gloomhaven. Il s’agit du troisième jeu de son auteur, Emil Larsen, dont on avait déjà chroniqué et aimé Burning Rome.

Mass Effect

Pour le thème, Emil est reparti de l’univers de son premier jeu et a construit tout un scénario sur cette base. Pour Emil, Rogue Angel rompt avec ses autres jeux car, ici, il a décidé de réalisé un jeu de « mass effect » inspiré des jeux vidéo comme The Witcher. L’objectif étant de l’adapter aux jeux de plateau bien sûr avec un léger côté jeu de rôle.

Simplicité et gigantisme

J’ai eu la chance de jouer une partie de Rogue Angel avec Emil, son auteur. Même si ce n’est pas le genre de jeux auquel je joue régulièrement, j’ai bien apprécié le jeu. Ce qui m’a le plus étonné c’est le mélange de simplicité et de gigantisme. D’un côté les règles sont assez simples et s’assimilent rapidement. De l’autre, on est parti pour de nombreuses heures de jeu tant le jeu est immense. Jugez plutôt: il se joue en campagne qui consiste en une succession de missions. Il faut compter 2 heures pour une mission et en fonction de ce que vous aurez réalisé durant la mission vous serez dirigés vers une mission suivante bien précise. Rogue Angels propose pas moins de 70 missions différentes et une campagne complète correspond à environ 40 missions (certaines missions sont présentes en plusieurs variantes en fonction de la réalisation des missions précédentes).

Chaque mission étant décrite dans le fascicule de mission sur environ 9 pages, il faudra dès lors s’attendre à un fascicule de missions de plus de 600 pages!!!! Etonnamment, le plateau n’est pas modulable mais chaque mission a son propre plateau, soit 70 plateaux différents!!! A noter aussi que la boite elle-même pourra faire partie du plateau en représentant le vaisseau dans lequel les personnages vont pouvoir rentrer…

Et malgré cette pléthore de matos, pour des raisons écologiques, Emil a voulu éviter le plastique et propose donc des standees à la place des sempiternelles figs. Respect.

Personnage legacy

On commence une campagne par choisir un personnage parmi les 20 disponibles!!! Chaque personnage a ses propres capacités, son propre plateau personnel et ses propres cartes action. Rogue Angels est un jeu legacy destructif mais attendez, ne partez pas tout de suite 😉 Ecoutez l’idée géniale de Rogue Angels. Le legacy destructif n’a lieu qu’au niveau des personnages. Au fil des missions, on va être amené à ajouter des cartes actions à son deck, à coller des autocollants sur certaines de ces cartes, à noter des choses sur son plateau personnel et à coller des autocollants pour signifier ses nouvelles faiblesses, nouvelles capacités, ses trophées, ses choix passés qui pourront avoir un effet sur l’avenir,…

Et c’est ça l’idée géniale du côté legacy de Rogue Angels. Tout le legacy se cantonne au niveau des personnages joués. Aucun élément ne va affecter définitivement les éléments communs comme le plateau de jeu. Autrement dit, quand vous aurez réalisé les 40 missions de votre campagne (faut déjà savoir le faire 😉 ), libre à vous de choisir un autre personnage pour se lancer dans une nouvelle campagne! Si vous jouez à 4 par exemple, vous choisirez 4 personnages et, après votre campagne, il en restera 16 pour pouvoir lancer 4 autres campagnes. Quand je vous disais que c’était un jeu monstrueux!

L’auteur m’a expliqué que, pour lui, c’était important d’avoir un legacy destructif car il voulait souligner l’importance des choix que vous prendrez et le fait qu’ils seront définitifs.

Narrative driven

Même si le jeu peut être comparé à Gloomhaven, il s’en détache sur le fait que Gloomhaven est un jeu dans un monde ouvert alors que Rogue Angels est plutôt « narrative driven ». C’est le côté narratif et scénario qui distingue bien Rogue Angels. Le briefing de début de mission vous indiquera clairement le premier objectif de la mission par exemple: rencontrer le chef de l’organisation. Vous allez explorer les pièces pour le rencontrer et lorsque vous y arriverez, vous vous replongerez dans le livre de scénario qui vous indiquera ce qu’il se passe, vous aurez l’occasion de faire des choix (par exemple en choisissant les questions que vous allez lui poser et les réponses que vous apporterez aux siennes). Ensuite, le livre de scénario vous indiquera le prochain objectif, par exemple: prendre le contrôle de l’ordinateur central en neutralisant ses gardiens,…

Une mission de Rogue Angles se joue en un nombre défini de tours et votre équipe devra réussir les objectifs de mission endéans le nombre de tours imposé. Il vous sera, dès lors, impossible de tout faire et de tout explorer. A vous à choisir ce qu’il vous semble le plus judicieux. A chaque tour, votre équipe devra décider l’ordre d’activation des personnages. Un personnage activé réalise 2 actions. Réaliser une action consistera, le plus souvent à jouer une carte action de sa main pour se déplacer, tirer, lancer une grenade, crocheter un coffre,… et à lancer des dés pour savoir comment vous la réussissez.

Le flux des cartes action

Une des indées les plus géniale de Rogue Angels est sa gestion du flux des cartes action. Chaque carte action indique un numéro et vous avez devant vous un plateau avec 5 emplacements de cartes numérotés de 0 à 4. Quand vous jouez une carte action, vous devez la jouer sur l’emplacement portant le même numéro. Si cet emplacement est déjà occupé par une carte, vous devrez la placer sur le premier emplacement libre de plus forte valeur. A la fin de votre tour, vous allez décaler les cartes action d’un cran vers la gauche en récupérant celle de l’emplacement 0.

Autrement dit, plus vous jouerez une carte sur un emplacement élevé, moins vite vous la récupérerez et moins vite vous pourrez rejouer cette même action. Je n’avais pas encore rencontré ce type de mécanique dans un jeu et je la trouve géniale car elle apporte un côté gestion de timing assez savoureux.

Et l’auteur a décidé de construire sur cette mécanique en, par exemple, obligeant les joueurs à condamner un emplacement de carte lorsque leur personnage est blessé.

La personnalité

Une seconde trouvaille que j’ai adorée dans Rogue Angel est que chaque personnage va se forger sa propre personnalité au fil des missions. Cette personnalité est représentée par un schéma qui me fait furieusement penser aux profils MBTI pour celles qui connaissent. D’ailleurs, l’auteur a travaillé avec ces méthodes de profils de personnalité. Et la personnalité des personnage peut améliorer les résultats des actions dans certaines circonstances.

ISShaven

Même si Rogue Angel peut faire penser à d’autres jeux comme ISS Vanguard ou Gloomhaven, il s’en distingue à plus d’un égard. Il est d’abord beaucoup plus axé sur l’histoire, ses scénarios et les décisions que vous allez prendre tout au long qui auront leurs conséquences. Le jeu est très simple puisqu’on va activer chaque personnage à son tour pour lui faire réaliser 2 actions qui correspondent essentiellement à la réalisation de 2 cartes action. Vous allez être transporté dans une histoire qui va suivre une certaine trame narrative et devrez réussir les objectifs de chaque mission. Le jeu a un côté monstrueux avec plus de 600 pages de scénario (pour le moment qu’en Anglais), 70 missions différentes avec, chacune, son propre plateau,… Même si, à l’exception de son côté pléthorique, tout ça s’intègre dans une mouvance Ameritrash bien connue, l’auteur a réussi à y intégrer quelques petites originalités comme la gestion des cartes action et la personnalité des personnages qui lui donnent une saveur particulière.


Vindjeu
Average rating:  
 0 reviews

Si vous aimez, vous aimerez peut-être...

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *