Libertalia

Claire et la famille Meeple : 8,5/10

Libertalia est une réédition du jeu éponyme sorti il y a 10 ans. Vous pouvez retrouver la chronique originelle en cliquant ici.

Pour sa réédition, Libertalia s’est offert une cure de jouvence et a même changé d’éditeur ! Outre le changement esthétique, certaines règles ont également été revues. Petit tour des principales nouveautés :

T’es tout pimpé !

Je ne peux que saluer le travail d’illustrateur Lamaro Smith. Alors que je trouvais le premier un peu sombre, j’aime les couleurs vives et les personnages façon cartoon de cet opus. Ils sont à mon humble avis, beaucoup plus d’adapté au public visé. Pour mon plus grand plaisir, cette nouvelle édition propose 10 nouveaux personnages. On a désormais le choix entre 40 pirates, offrant ainsi une très belle rejouabilité et des parties toujours différentes tactiquement.

Un pirate ça vole des trésors et pour les comptabiliser chaque équipage se voit doté d’un beau coffre servant à garder une trace de sa richesse. Il est même possible d’obtenir des pièces en métal pour plus de réalisme. Les jetons Trésor ne sont plus en carton, ils sont comme ceux des jeux Azul par exemple. Le tout est inséré dans un thermoformage bien pensé et pratique. Il faut dire que Stonemaier Games nous a toujours habitués à proposer de très belles éditions et Libertalia ne fait donc pas exception (même s’il y a eu quelques coquilles lors de la première impression).

Chacun son butin

Mais au fait, comment joue-t-on à Libertalia ? Contrairement au premier jeu, on joue avec une main de 6 cartes Pirate identiques et non plus de 9. Sur les cartes on trouve plusieurs informations : sa puissance (entre 1 à 40), son pouvoir ainsi que la phase durant laquelle il va être exécuté (jour, crépuscule ou nuit)

Simultanément, chaque capitaine choisit, face cachée, un pirate. Quand tous les joueurs ont effectué leur choix, les pirates sont envoyés sur l’île du plateau central et placés de manière croissante selon leur puissance. Nouveauté de cette version, les égalités entre les pirates sont départagées en fonction de leur place sur la piste de réputation. Celui ayant le plus de renommée l’emporte. Cet ajout est vraiment un atout car il offre un nouvel axe stratégique : quand on possède une grande réputation on gagne les égalités, mais quand on est pirate sans scrupule on gagne plus d’or à la fin de la manche. Quelle voie allez-vous choisir ? La cupidité ou l’honneur ? Personnellement, je choisis l’or car c’est le plus riche au bout des trois manches qui gagne.

Après le choix de la carte Pirate, on passe à la phase  Résolution et on applique, dans l’ordre croissant, les effets Jour présents sur les cartes. Puis dans l’ordre décroissant tous les effets Crépuscule sont réalisés. Un à un les pirates sont alors placés dans leur navire (devant chaque joueur) en ayant au préalable voler  un trésor ! À la fin de chaque jour, le pirate avec la puissance la plus forte (celui qui est tout à droite) prend un trésor parmi ceux disponibles. Au début de chaque voyage (une manche), on dispose pour chaque jour que dure le voyage (entre 4 et 6 jours), un butin par joueur  Il  existe  sept butins différents ; certains permettent de récupérer de l’or, de la réputation, d’enlever un pirate adverse du plateau mais également de perdre de l’or!  Attention pour avoir le choix, il faut être dans les premiers à choisir, sinon, il faudra prendre ce qui reste et c’est rarement le coffre rempli d’or ! Le tour de jeu se répète ainsi : choix d’une carte puis résolution des effets, jusqu’à ce que le voyage soit terminé. À ce moment-là, les joueurs appliquent aussi tous les effets Ancre des pirates situés devant eux. Une fois utilisés, ils sont  défaussés, et on reporte dans le coffre, les pièces d’or collectées. Un nouveau voyage débute avec le changement d’équipage. Six nouveaux pirates sont choisis au hasard pour tous les participants. Mais comme il restait, du voyage précèdent, en main au moins 2 pirates, une légère asymétrie commence à apparaître.

Attention, pirates en vue

J’ai trouvé cette nouvelle version de Libertalia vraiment agréable à jouer. Ce que je ne comprends pas c’est la recommandation de l’âge à partir de 14 ans. Les axes stratégiques sont peu nombreux et le jeu est difficilement planifiable à long terme. Il faut jouer une carte dont les effets nous intéressent mais en essayant d’anticiper les cartes que les adversaires peuvent jouer. Pour un joueur expert ce chaos engendré par cette grande part d’inconnu peut rebuter. Personnellement, je l’ai trouvé fun car rien ne se passe jamais comme prévu. En bon pirate, on passe son temps à se faire des coups fourrés qui se retournent parfois contre le commanditaire ! Pour moi, Libertalia est accessible dès 10 ans sans problème et je le classe dans la même catégorie que Tokaïdo, Quetzal ou Savannah Park. Il y a beaucoup d’interactions entre les participants mettant ainsi une joyeuse ambiance autour de la table.

Les parties à deux ou trois joueurs m’ont peu convaincue car les actions des autres sont plus prévisibles et les retournements de situations moins nombreux. Par contre le solo est vraiment très bien fait. On joue contre un automate qui possède son deck de cartes et contre un joueur fictif. Mais contrairement aux parties à 2 ou 3, les actions des 2 adversaires fictifs sont vraiment peu prévisibles. On retrouve alors ce petit chaos des parties à 4 et plus.

Libertalia est en résumé un jeu que la famille Meeple et moi avons apprécié. Les règles sont simples et clairement expliquées l’interaction  est très présente, les retournements de situation fréquents et les parties assez courtes. Je vous le recommande pour vos envies ludiques sans prise de tête.