Red7
SwatSh: 5/10
Red7 est le dernier né de Carl Chudyk, un auteur que j’apprécie particulièrement grâce à ses jeux décalés, originaux et, il faut bien l’avouer, assez chaotiques mais bien fun en contrepartie tels que le dernier Impulse, mais aussi et bien sûr La Gloire de Rome et Innovation.
Avec Red7, Carl, lui aussi, se lance dans le minimalisme. Enfin, on s’entend, il s’agit quand même d’un jeu de 49 cartes (où est la limite du minimalisme ?) mais je trouve que, au moins dans l’esprit du jeu, Red7 se rapproche de Love Letter, Kobayakawa et autres Lost Legacy.
Le jeu de 49 cartes est composé de 7 séries de 7 cartes dont les valeurs vont de 1 à 7. Simple non ? 😉 Chaque couleur a une règle. Exemples : Rouge : la carte la plus élevée gagne, Vert : le joueur ayant une suite devant lui gagne, Bleu : le joueur ayant le plus de cartes d’une même couleur gagne,…
A son tour, on exécute 1 action au choix parmi les 3 suivantes :
-Soit on joue une carte devant soi et on l’ajoute alors aux autres cartes déjà devant soi
-Soit on joue une carte au-dessus de la carte au centre du jeu. La carte au centre du jeu indique la règle du jeu pour gagner (la carte la plus élevée, une suite, le plus de cartes de même couleur,…). La carte qu’on a jouée remplace donc la règle actuelle par la règle inscrite sur la carte.
-Soit faire les 2 actions précédentes: jouer une carte au centre pour appliquer une nouvelle règle et jouer une carte devant soi.
Le truc original est qu’après avoir effectué son action, on doit gagner. Autrement dit, on doit faire en sorte qu’après avoir joué, si on arrêtait le jeu à ce moment-là, on l’emporte. Par exemple, si la règle actuelle est « la carte la plus forte gagne », cela veut dire que le joueur ayant joué juste avant moi l’emporte actuellement. Imaginons qu’il ait un 6 posé devant lui. A mon tour, si j’ai un 7 (oui, il faut un peu de bol 🙂 ), je peux le placer devant moi car, à ce moment-là, c’est moi qui l’emporte. Si je n’ai pas de 7, je dois alors placer une carte qui remplace la règle actuelle par une règle où c’est moi qui l’emporte. Par exemple : Si j’ai 2 cartes bleues devant moi et que personne d’autres n’a 2 cartes de même couleur devant soi, et que j’ai une carte dont la règle est « avoir le plus de cartes de même couleur » dans ma main, je peux la jouer et remplacer la règle actuelle pour que je l’emporte également. Evidemment, il faut prier dame chance pour qu’on possède une telle carte… Si je ne sais pas gagner avec la règle actuelle ou avec une règle que je joue, alors je peux faire la 3ème action et jouer 2 cartes: 1 pour une nouvelle règle et une devant moi pour l’emporter. Même si cette dernière action est souvent possible (tant qu’on possède des cartes), elle est à éviter un maximum car elle vous oblige à jouer 2 cartes au lieu d’une rendant vos possibilités futures plus limitée (puisque vous aurez moins de cartes en main).
La mécanique de Red7 est simple et originale et tourne bien. Le jeu est très familial car les choix sont très limités, voire évidents et la chance joue beaucoup. En effet, la tactique est simple, si on sait l’emporter en jouant une carte devant soi, il vaut mieux faire ça que jouer une carte au milieu comme nouvelle loi car au plus vous aurez de cartes devant vous, au plus de façons différentes vous aurez de remporter la partie, la contrepartie étant qu’au moins de cartes « nouvelles lois » vous aurez à votre disposition. Evidemment, vous devez avoir des enfants parlant anglais pour vous amuser à Red7 car entre adultes, après 2 parties, vous avez fait le tour…
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Philrey212: 6,5/10
Red7 est asser surprenant. En effet, vous devez rester le dernier en lisse pour gagner la manche. Etre le dernier signifie pouvoir poser au moins une carte pour que vous soyez « supérieur » aux autre.
Comme dit SwatSh, le côté le plus original est en fonction de la (les) carte(s) jouées. En effet, chaque couleur de carte définit la condition pour l’emporter (ex. celui qui le plus de petites cartes devant lui). Il sera donc soit intéressant de poser une carte sur la défausse pour changer cette condition ou poser une carte devant soi pour accentuer la condition actuelle. Si on joue une carte sur la défausse, la couleur de cette dernière définira ainsi la nouvelle condition de victoire. Par exemple, si je joue une bleue, la nouvelle condition est « celui qui le plus de petites cartes », ce qui est mon cas, je suis donc supérieur aux autre joueurs et je reste donc dans la course.
Il arrive évidemment, à un moment donné, où on ne saura rien faire. Tant pis, on sera éliminé de la manche. Le dernier en lisse l’emporte.
Je dirais donc:
+ Jeux de cartes pas si simple à maîtriser où la condition de victoire peut changer;
+ On joue uniquement avec ses 7 cartes de départ, ce qui donne des manches très courtes et rapides;
+ Principe où on est éliminé si on n’est pas vainqueur à la fin de son tour (original comme principe);
– La main de départ (donnée au hasard) est importante, parfois déterminante
Comme dans beaucoup de jeux de cartes (de plis en autre), si on a la chance d’avoir de grosses cartes, on a quand même plus de chance de l’emporter.
Mais le jeu tourne bien, surtout après avoir associé les couleurs avec leur règle/condition
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Ren: 8 /10
Les lecteurs de Vin d’Jeu, parmi d’innombrables qualités (beaux, intelligents, gentils, aimables, optimistes, amusants…), sont notamment extrêmement cultivés. Ils connaissent donc Calvin & Hobbes. Et ils connaissent donc un des jeux favoris de Calvin, le Calvinball. En résumé les règles du Calvinball sont assez simples: on invente la règle qu’on veut, à tout moment, et quand la règle ne nous convient plus on en invente une nouvelle.
Et bien voilà ce qu’on se propose de faire, certes à une échelle plus raisonnable, dans Red7. Le jeu est composé de 7 couleurs de 7 cartes (numérotées de 1 à 7). Chaque joueur en reçoit 7. Une carte est tirée du paquet et mise au centre, face visible. Elle donne la règle du jeu en vigueur actuellement. La règle est déterminée par la couleur. Si la carte est rouge, c’est le joueur qui a la carte la plus haute qui gagne. Si elle est jaune c’est le joueur qui a le plus de cartes d’une même couleur qui gagne. Si elle violette c’est le joueur ayant le plus de cartes en dessous de 4.. Et ainsi de suite.
A son tour de jeu, chaque joueur a 3 possibilités: soit il pose une carte devant lui. Soit il pose une carte devant lui ET il pose une carte sur celle qui est au milieu et qui donne la règle en vigueur actuellement. Ce faisant il change donc la règle. Soit il pose seulement une carte sur celle qui est au milieu (changeant donc la règle). Sachant qu’après avoir joué, le joueur doit gagner (selon la règle en vigueur à la fin de son tour) sans quoi il est éliminé directement. Le dernier joueur en lice gagne, et il marque les points des cartes qui lui ont permis de gagner selon la règle en vigueur (e.g. si la règle est jaune, donc gagne celui qui a le plus de cartes d’une même couleur, et qu’il a 3 cartes vertes, le 2, le 3 et le 6, il marquera 2+3+6: 11 points). A noter qu’il y a une 4ème possibilité, qui est de passer son tour et de perdre directement. Ca peut être utile si on est quasi sûr de perdre plus tard, et on veut limiter les points marqués par le gagnant.
Simple, idiot, quasi totalement basé sur le bol (bon allez, on va être gentil et dire qu’il n’y a que 83% de bol, il y a quand même aussi 14% de tactique et 3% de stratégie). Une donne prend 3 minutes, et il y a des règles avancées qui permettent de réduire… heu non en fait d’accroître encore la chance! Mais au final on rigole bien, les règles s’apprennent en 30 secondes et on peut jouer avec n’importe qui, y compris entre deux « gros » jeux pendant que le puni (=celui qui a pris une raclée dans le premier gros jeu) prépare le jeu suivant. Moi je dis sympa (bon je suis bon public pour les jeux idiots, donc vous êtes prévenus).
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