Crisis (+ vidéo)

Note moyenne
8.5
(1 note)
Mise en place: 10' - Règles: 20' - Partie: 110'
Catégorie: Initié
Age minimum: 14
Nombre de joueurs: de 1 à 5 joueurs
Nombre de joueurs conseillé: de joueurs
Note moyenne des lecteurs (1 note)
9
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Chaps: 8,5/10

Crisis est un jeu de pose d’ouvriers (des managers en l’occurrence) dans un thème de crise économique dans un pays imaginaire (que nous appellerons la Grèce) dans un futur hypothétique (que nous appelleront ce qui s’est passé en Europe il y a peu).

Mais ne fuyez pas il ne s’agit pas de simulation économique.  Placer ce jeu dans un pays futuriste détend l’atmosphère et permet de créer un plateau tout en couleur pour un jeu très fluide. Mais l’allusion est énorme 😉 Et l’ambiance est plus à la BD qu’à la simulation économique froide rassurez-vous.

Le thème et un nouveau regard sur les PVs
Il est bien présent, pas de doute. Nous sommes des entrepreneurs qui allons essayer de tirer parti de la crise tout en redressant le pays et oui c’est difficile et oui le pays pourra aller à la banqueroute, il y a une course en avant pour les PVs car si on n’avance pas assez vite en score cela met un terme à la partie… Ce mécanisme est réaliste et met une tension bien sympathique avec une bonne ambiance de jeu.  Un compétitif où l’on veut être devant les autres mais qu’ils ne trainent pas trop.  Et quand on est derrière on est content que le premier soit devant, enfin pas trop quand même…

Comment ça marche ?
Chacun à notre tour, on pose un ouvrier (manager) dans l’ordre du tour puis une fois tous les ouvriers posés on résout les actions dans l’ordre du plateau (les actions sont numérotées) et la dernière action « vente de ressources » dans l’ordre où ont été posés les ouvriers (premier arrivé premier servi), chacun son tour jusqu’à ce que l’on arrête tous de vendre. Tout ça pendant 7 tours, enfin à moins que l’économie du pays s’effondre avant… Par votre faute !
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Il y a 14 zones de pose d’ouvrier (des Managers) nous allons donc : acheter des ressources, en vendre, faire des emprunts, prendre des cartes qui grâce à des petits évènements thématiques nous donneront un coup de pouce quand on le souhaitera (pas d’inquiétude le jeu n’est pas là, la chance ne pose pas de problème pour la construction de ces stratégies), on fera face a des évènements de début de tour (crise oblige : ça touchera toujours le portefeuille, vous serez prévenus, soyez prévenant…).

J’en suis où… ha oui ! Et on va acheter des entreprises (c’est la crise, tout est en vente), et on va embaucher des employés différenciés (ingénieurs, ouvriers, fermiers, financiers..) qui feront fonctionner ces entreprises qui elles produiront de l’argent (les banques), des produits (mines pour les minéraux, fermes pour de la bouffe, usine chimique pour … des produits… chimiques… centrale pour de l’énergie… etc.), des PVs …

Et là… Pause.
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Car le cœur du jeu est là : en fonction des entreprises que vous possèderez vous aurez besoin de différents types de salarié que l’on peut bouger entre ses entreprises avant chaque phase de production (oui il y a une phase de production par tour). Vous aurez aussi besoin de ressources et une centrale électrique (si vous l’avez) vous fournira l’énergie pour votre mine ou votre station balnéaire. Mais attention on garde les ressources des tours précédents (avec des maximums) et on ne tape pas dans les productions du tour en cours mais dans notre stock. A vous de voir ce qui est le plus important à produire et quand ! Soyez prévenant, gérez vos stocks ! Selon l’avancement du jeu vos besoins peuvent changer et attention c’est la crise ! Vous verrez des erreurs peuvent vous couter fort cher ! Ne soyez jamais à cours d’argent.

Vous allez construire ainsi votre « parc » industriel.
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Sévère mais pas de blocage : On n’est jamais bloqué, l’énergie s’achète, on peut emprunter, on peut importer… Mais tout cela est peu rentable et a un coût, alors qu’utiliser des entreprises pour faire tout ça, est la machine à faire gagner ! Le jeu est néanmoins parfaitement pensé pour ne pas bloquer les joueurs et en même temps être exigeant et donc ludique ! On retrouve cela un peu plus bas au pôle emploi.

Autre mécanisme très sympa : la vente des ressources. Si vous avez une banque avec les bons employés l’argent va rentrer, mais vous pouvez aussi vendre des ressources.  Et là, la concurrence règne car la demande n’est pas infinie et change au cours du jeu. A vous de vous placer sur les cases d’actions de vente quand il faut et pour les ressources qu’il faut en fonction de ce qui est disponible en demande et ce que vous avez en offre. De plus si beaucoup de joueurs vendent les opportunités vont se réduire d’autant (tuiles que l’on retire), mécanisme très bien pensé comme souvent dans ce jeu on découvre comment mécanisme et thème sont parfaitement imbriqués et fluide.

Un ordre du tour important : Je ne vais pas vous décrire les 14 actions, mais sachez que 2 actions vous permettent de devenir premier ou deuxième joueur (avec petit bonus PV / carte « surprise ») . Et être dernier joueur… Ce n’est pas bien… Car l’achat d’entreprise (au passage ce sont des cartes) est le cœur du jeu et si vous êtes dernier vous prendrez ce qui reste ! Et ce ne sera pas le mieux…
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Pole Emploi : Allez, je rajoute une action, les employés : chaque tour ceux que l’on peut embaucher changent (on garde toute la partie ceux que l’on a pris) à vous de voir de qui vous avez ou allez avoir besoin, grosse concurrence ici aussi. Ho l’ingénieur diplômé qui va booster mon usine je le veux ! Mais pour ne pas bloquer on peut aussi en prendre sur une autre action, ils viennent de l’étranger sont parfois moins bien et coûtent plus cher… et il y a 1 intérimaire à tout faire que l’on embauche que pour un seul tour (pas de blocage mais on utilise une action à chaque fois pour ça…).

On retrouve ce que j’aime beaucoup : on a toujours une solution pour jouer, toujours, mais il y a LA solution la mieux, puis la « un peu moins bien » puis le pis-allé… Mais tout marche on n’est pas frustré, ceci dit il va quand même falloir essayer d’attraper la meilleure solution sinon vous progresserez (plaisir..) mais verrez en même temps la victoire s’éloigner définitivement et très vite si un joueur joue bien…

Un dernier point sur lequel je voulais insister : il y a 7 tours, à chaque tour, renouvellement d’une partie des demandes au marché, renouvellement des entreprises à la vente et vérification de l’état du pays… Ah :
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Le statut financier du pays : On a à chaque tour une valeur de PV à atteindre et on vérifie où se situent les joueurs en fin de tour, ceux qui sont en dessous feront d’autant chuter le statut financier du pays (une piste allant de 0 à 45), ceux qui sont au-dessus remonter… Donc on est en forte concurrence (bonne interaction) mais on ne veut pas non plus qu’il y ait des joueurs trop derrière ou bien on compense en étant très devant ! 😉 Car si le statut passe en dessous de 0, fin de partie, ceux qui pour le tour en cours ont atteint le niveau requis concourent pour la victoire (nombre de PVs) les autres ont perdu…

Bilan : garder en tête au début de toujours pouvoir avoir de l’argent ! Gagner rapidement son 5e manager (ouvrier) et éviter la dernière place du tour .

Crisis est très bien, un thème présent bien imbriqué dans les mécanismes, le système qui lie la partie aux succès des joueurs est très sympa et crée de l’ambiance, on a toujours un moyen de s’en sortir, mais si on prend ce qui reste on perd, si on construit son parc industriel comme il faut, on fera fonctionner cette belle construction vers la victoire. Et puis plein de bonnes idées, le système de commerce, l’interaction-concurrence entre les joueurs… Je n’ai qu’une partie et j’ai aimé pourtant j’ai fini dernier ! J’ai planté le pays au 6e tour /7. Qu’est ce que ce doit être quand on gagne !

Une question, quid d’un effet win-win trop présent ? 1ere partie un joueur a choisi les bonnes options, 3 autres… moins… Et effet win-win rapide, à voir…

Du coup je laisserais Coluche conclure : “Il paraît que la crise rend les riches plus riches et les pauvres plus pauvres. Je ne vois pas en quoi c’est une crise. Depuis que je suis petit, c’est comme ça.”

PS: J’aurais pu mettre 9, mais je reste prudent sur l’impact de l’effet win-win à juger sur plus de parties…


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