Haspelknecht

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SwatSh 9/10

Après Ruhrschifffahrt 1769-1890 et l’excellent Kohle & Kolonie, un de nos coups de coeur 2014, Thomas Spitzer, leur génial auteur, termine sa trilogie du charbon par un jeu également au nom à coucher dehors : Haspelknecht.  Contrairement aux 2 autres parus chez l’éditeur chéri Spielworxx, celui-ci est publié par Quined Games, qui compte parmi les rares éditeurs à faire partie de la liste sélecte des jeux primés au Vin d’jeu d’l’année avec l’exceptionnel Carson City, notre premier Vin d’jeu d’l’année, en 2009 … déjà…  Haspelknecht est également plus court et plus léger que ses 2 prédécesseurs.

Le thème et les illus d’Haspelknecht me font fort penser à Magnum Sal.  Tout comme dans Magnum Sal, et dans Gueules Noires aussi d’ailleurs, on va devoir extraire et remonter son charbon des mines.  Tout comme dans Magnum Sal, et dans Tinners Trail aussi d’ailleurs, l’eau va être un obstacle et il va falloir la pomper avant de pouvoir continuer l’extraction du charbon.

La mécanique centrale de choix d’actions d’Haspelknecht est extraordinaire d’originalité et d’ingéniosité.  Pour réaliser une action, on a besoin de ressource.  Il y a 3 ressources et chaque action nécessite une des 3 ressources.  Au plus de ressources on a, au plus de fois on pourra exécuter l’action relative à la ressource prise.  Pour récolter les ressources, on dispose d’un tableau de 3 cases, et dans chacune d’entre elles sont disposés 6 jetons ressources placés au hasard à partir d’un sac opaque 😉 .  Chacun à son tour va pouvoir prendre 2 fois des ressources.  A chaque fois, on ne pourra prendre que des ressources d’une seule couleur et prendre toutes les ressources de cette couleur.  Si on veut prendre des ressources noires par exemple, et qu’il y en a 2 dans la case, on doit prendre les 2.  La seconde fois qu’on se sert, on devra procéder de la même façon à l’exception qu’on est limité par 5 ressources en tout.  Si on a pris 4 ressources au premier tour par exemple, on ne pourra en prendre qu’une seule au second tour.  C’est un système encore jamais vu et qui marche du tonnerre.  Bonjour les choix et les dilemmes !  C’est d’ailleurs la phase qui dure le plus longtemps tant les choix sont difficiles.  Il faut dire aussi que 2 mécaniques rendant les choix encore plus complexes viennent s’y greffer.  La première est que l’ordre du prochain tour est fixé en fonction des ressources choisies par les joueurs.  La seconde est que si vous prenez les ressources des 2 dernières cases, votre mine se remplira d’un peu d’eau.  Autant de conséquences et de contraintes qui vont influencer vos choix et rendront la balance encore plus équilibrée.

Après avoir pris les ressources, on pourra exécuter plusieurs actions en fonction des ressources prises :SONY DSC
Récolter du charbon.  Le charbon extrait est le plus grande source de PVs, autant en extraire un max.
Consolider des galeries avec des poutres en bois pour pouvoir récolter plus de charbon
Fabriquer du pain pour nourrir ses mineurs et les motiver à travailler plus efficacement
Pomper l’eau qui empêche l’extraction du minerai
Et construire des bâtiments qui vont nous apporter des bonus et des points de victoire.  Il y a également une petite course qui se joue à ce niveau entre joueurs car le premier à construire un bâtiment va gagner plus de PVs que le second qui lui-même en gagnera plus que le 3ème.  Il est juste dommage qu’il n’y ait pas plus de bâtiments aux effets différents.  Cela aurait aidé à augmenter la variabilité des parties.

Malgré un nombre de bâtiments trop limité, une certaine linéarité et une légère absence d’effet crescendo, Haspelknecht séduit.  Le jeu vous contraint à bien gérer vos ressources car à chaque fin de tour, vous ne pourrez en garder qu’un nombre très limité vous obligeant à vous débarrasser du surplus.  Autant bien planifier vos actions pour éviter tout déchet et augmenter votre efficacité.  Haspelknecht ne propose pas plusieurs stratégies différentes mais plutôt des variations sur la même trame 😉  Il n’y a pas de miracle, dans un jeu sur l’extraction du charbon, il vous faudra en extraire un max pour pouvoir prétendre à la victoire.  Néanmoins, grâce aux bâtiments construits, aux bonus qu’ils vous donneront et aux points qu’ils vous rapporteront, vous pourrez jouer sur des variations en visant le stockage de nourriture par exemple, l’extraction complète ou partielle de votre mine, le paiement ou l’absence de paiement de vos mineurs, la construction de nouveaux bâtiments SONY DSCou le gain d’argent qui vous permettra d’exécuter plus d’actions ou de gagner des points bonus non négligeables,…  Cela donne un jeu très bien équilibré, ingénieux, original, tendu, sans hasard, stratégique et tactique et extrêmement plaisant.  Une grande réussite et une grande surprise.  Haspelknecht ! A vos souhaits 🙂


Philrey:     8,5/10

Milliard, faut quand même le faire pour donner un nom imprononçable à un jeu 😉

Haspelknecht est un jeu de programmation et placement. L’innovation se situe dans la sélection des ressources qui permettront de programmer ses actions. En sachant qu’on est limité à 5 jetons ressource, les actions qu’on pourra réaliser par tour seront donc bien limitées. Ceci offre une tension permanente dans le jeu.

Après la sélection, on les placera sur nos ouvriers. Chacun d’eux pourra réaliser une action.  Certains d’entre eux seront spécialisés (construire, creuser, pomper de l’eau).

Le jeu est divisé en 3 années, chacune d’elles composée des 4 saisons. En sachant que l’hiver sert à un décompte, nourrir et « maintenance », il ne reste que 3 saisons pour les actions. Ce qui nous donne 9 tours d’actions. Encore un élément offrant une certaine tension.

Le dernier élément donnant cet belle impression de tension est l’argent. On ne peut en gagner qu’en construisant certains bâtiments. Et on a besoin pour payer les ouvriers à la fin des années 2 et 3. Il faudra donc y penser pas trop tard.

La construction des bâtiments offre des bonus (notamment des PVs) au premier joueur les construisant. On peut donc assister également à une certaine course à la construction, assez plaisante également.

Dommage pour le nom imprononçable, une boîte peu attrayante malgré un contenu plus à la hauteur.

A conseiller à tous ceux qui aiment la gestion tendue de resources, la planification des actions sur le moyen et long terme et les jeux (quand même) à l’allemande!


Ren:  9/10SONY DSC

Ruhr, 16ème siècle. Karl-Helmut et Frida travaillent dur. La vie n’est pas facile tous les jours à la ferme, mais grâce à leur courage et à leur ardeur au travail ils s’en sortent vaille que vaille, arrivant même à nourrir Heinz, Ulrike et Helmut junior. En plus, le grand mufti vient à leur secours, les terres de leur exploitation familiale sont remplies d’un espèce de bazar noir qui chauffe beaucoup mieux que le bois. Vernis qu’ils sont Karl-Helmut et Frida!

Du coup, hop, tout le monde fait comme Frida et Karl-Helmut, une chtite ferme dans la Rhur et en avant, on exploite le charbon!

Dans Haspelknecht vous allez donc devoir exploiter la ferme familiale pour en retirer le maximum de charbon. Une partie se déroule en 3 années, chacune composée de 3 phases d’action (printemps, été, automne – chaque saison ayant des effets différents sur le jeu) et d’une phase de paiement, décompte et stockage (hiver). Dans chaque phase d’action les joueurs vont devoir effectuer des actions leur permettant de récolter des ressources, de recruter des ouvriers, de développer de nouvelles techniques. Le tout avec un but : récolter du  charbon dans la mine. Sachant (le grand mufti a été sympa mais faut pas pousser quand même) que la mine est régulièrement inondée, et que si on n’a pas écopé assez d’eau, ben on ne peut pas récolter de charbon!

Ca donne un très bon kubenbois, très classique mais parfaitement exécuté: le graphisme est conforme aux attentes, germanique, carré, clair, avec de jolies petites fermettes et de noirs mines.  Le jeu en lui-même est impeccable, ça tourne nickel, les neurones chauffent! C’est un vrai kubenbois, avec de la vraie stratégie, je le comparerais à Agricola : il faut planifier plusieurs coups à l’avance, et l’enchaînement des actions doit être parfaitement maîtrisé: il faut que je recrute tel ouvrier et que je récolte telle ressource avant d’acheter tel développement me permettant de descendre dans la mine puis après tel autre développement enfin récolter du charbon. Bref amateur de Jungle Speed passez votre tour. Mais amateur de kubenbois bien réalisé n’hésitez pas, vous en aurez pour vos sous!

PS j’ai trouvé le décompte final un peu confus, les icones pour certains décomptes ne sont pas claires. Il fallait que ce soit dit, cochon qui s’en dédit.


Tapimoket:  8,5/10

Avec un nom pareil, si je vous dis que c’est de l’américan trash, vous n’allez pas me croire…. et vous avez raison ! Bin oui, c’est un bon gros jeu à l’allemande avec du kubenbois en veux tu ?! En voilà…

Sous cette affreuse illustration de boite (l’illustrateur serait il atteint de Parkinson ?) et son nom barbare se cache un très bon jeu de gestion basé sur l’exploitation de mines (Vous avez dit « gueules noires ? Magnum sal ? Rockwell ?) …. Bon du coup, le thème n’est pas spécialement novateur comme l’était, par exemple, Myrmes au moment de sa sortie avec son thème fourmidable… ou le magique Trickerion

Néanmoins, une fois la boite ouverte et les règles, comment dire… digérées, on entrera bien dans le thème, car l’intérieur est quand même plus sympatoche, voir même bien fait.

J’ai bien aimé sa mécanique avec son système de progression et ces p… d’infiltrations d’eau.

Un très bon jeu pour les puriste du jeu à l’allemande…


 

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Le château La Loubeyre est un simple Bordeaux qui ne paye pas de mine mais qui offre une bouche riche et puissante.  Il accompagne Haspelknecht à merveille.

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