Le financement participatif du jeu est terminé mais il est encore possible d’acheter l’édition Kickstarter en Français directement chez l’éditeur ici
The Breach est le nouveau jeu proposé par Ludus Magnus Studio, l’éditeur Californien de l’excellent Black Rose Wars, jeu auquel il fait légèrement penser.
The Breach est une sorte de dungeon crawler mais qui, un peu comme Black Rose Wars, se démarque très fort du genre sur plusieurs aspects : ses figurines, son thème, sa compétition agressive et ses mécaniques originales.
Les fig’s
Du jamais vu ! 😊 Des figs en plastique gris comme d’hab mais auxquelles est intégré du plastique coloré transparent du plus bel effet. Y’a pas à dire, ça en jette et c’est beaucoup plus beau que les figurines grises quand on ne prend pas la peine de les peindre 😉
Le thème
Exit les héros, les monstres, les épées et autres armes, exit les trésors et exit les labyrinthes, souterrains humides, sombres et malfaisants 😊 Bienvenue dans le monde du virtuel, du hard et du soft … ware de The Breach 😃 Les joueurs sont des hackers qui vont créer leur avatar pour explorer les réseaux informatiques, naviguer entre les systèmes et les databases, passer les pare-feu en réalisant des … Breach, se battre entre eux et combattre les intelligences artificielles qui bloquent toute intrusion dans leur système. Votre but est d’entrer dans la database, de l’infecter de virus pour y extraire les informations dont vous avez besoin.
Bon, il ne faut pas se voiler la face, vous remplacez tous les termes informatiques par des termes médiévaux fantastiques et vous obtenez la même chose 😉 Mais quand même, ça le fait 😊 On s’y croit en tant que hackers. Et franchement, ça donne quelque chose de rafraichissant à ce thème de donjon trop souvent ressassé.
Compétition agressive
Contrairement à la majorité des jeux du genre, on est bien ici dans un jeu compétitif. L’objectif est de télécharger 3 blocs d’information différents (chaque joueuse a un objectif différent). La première à obtenir les 3 blocs d’information correspondants à sa carte objectif l’emporte immédiatement. Et pour y arriver, il va falloir infecter les pièces adjacentes aux blocs d’information et/ou copier les infos déjà téléchargées par vos adversaires. Pour cela, il suffit de les attaquer… Et c’est, en général, pas trop difficile. On obtient alors un jeu où les attaques entre joueuses sont assez fréquentes. Et ce qui est très chouette dans tout ça, c’est que les conséquences sont minimes pour la joueuse défaite. Son avatar est éjecté du système, ça lui coûte une action pour revenir en jeu dans un lieu de départ et c’est tout ! Elle ne va perdre aucune carte, aucune ressource et aucune capacité. C’est par contre la ou les joueuses qui l’ont attaquée qui vont y gagner car elles pourront copier un de ses blocs d’information précieux pour la victoire.
Cela va donner un jeu très dynamique où les joueuses devront trouver le juste équilibre entre télécharger des informations, se protéger, attaquer et s’équiper. C’est vraiment bien fait !
Mécaniques originales
The Breach se joue en une série de tours jusque quand un joueur l’emporte. Chaque tour se divise en 2 grandes phases : une phase où chaque joueur exécute ses actions et une autre où les intelligences artificielles vont réagir face aux intrusions.
Durant leur phase d’action, les joueurs vont réaliser entre 2 et 4 (voire même plus) actions en fonction de leur niveau de connaissance. Ils ont le choix entre 7 actions différentes. Ils vont pouvoir se déplacer, attaquer un joueur ou une intelligence artificielle, parer de futures attaques, infecter une pièce, réaliser un upgrade de son avatar, mieux configurer son avatar ou se déconnecter (action très rarement choisie).
Et croyez-moi, ces choix ne sont pas évidents. Vous aurez tendance à infecter un max pour voler les informations au plus vite. Mais très vite l’intelligence artificielle va déployer ses troupes qui vous mettront des bâtons dans les roues. Vous allez alors devoir vous renforcer pour les combattre. Et tout cela dans une certaine précipitation puisque c’est une course entre joueurs. Vous aurez tendance à négliger vos améliorations et la pioche de cartes. Il vous faudra trouver le bon équilibre entre participer à cette course effrénée à la data et l’équipement primordial au succès, pas facile je vous dis 😊
Le tout est baigné dans une mécanique originale de gestion de cubes compétence. Chaque joueur dispose d’un schéma propre de 4 quadrants capacité entre lesquels il va déplacer ses cubes à chaque fois qu’il réalisera une action nécessitant cette capacité. Les cubes rouges, par exemple, servent à l’attaque. Lorsqu’un joueur attaque, pour calculer sa force d’attaque, on regarde les cubes dans son quadrant rouge. Chaque cube rouge vaut pour 2 points d’attaque et chaque cube d’une autre couleur vaut pour un point (les combats se déroulent sans hasard si ce n’est le jeu de cartes qui ne vont certainement pas influencer fondamentalement leur issue). Après son action, le joueur doit déplacer un de ses cubes rouges de son quadrant rouge vers le cadran suivant, renforçant l’action suivante mais en diminuant sa force d’attaque. Il lui faudra passer du temps à reconfigurer sa matrice pour récupérer son cube rouge et le replacer dans son quadrant rouge. Et ce système vaut pour les 2 autres actions se déplacer (jaune) et se protéger (bleu).
De plus, un peu comme dans Scythe et Barrage, l’asymétrie de départ est double et dépend du choix du hacker à incarner et de son avatar qui vont chacun donner leur propre améliorations et leurs propres cartes, leur combinaison influençant vos choix tactiques et stratégiques.
L’intelligence artificielle manipulée
Et le tour de l’intelligence artificielle, même si dirigé par des cartes, est lui aussi assez sympa puisque ce sont les joueuses qui vont décider quelle figurine de robot sera activée par la carte qu’ils auront tirée, où elle apparaitra et qui elle attaquera ou vers qui elle se dirigera. Tout ça va accentuer les vacheries que les joueuses vont pouvoir se faire. Non, the Breach n’est pas de tout repos 😀
Un jeu artificiellement intelligent
The Breach est un vent de fraicheur dans l’univers des donjon crawler. En changeant le thème de manière aussi magistrale, on ne peut plus dire que c’est un donjon crawler. De plus, si ce n’est la pioche de cartes dans son propre deck, le jet d’un dé lors de l’action infecter qui n’a pas de grandes conséquences, et les cartes de l’intelligence artificielle qui sont tirées au hasard, le jeu ne présente aucun hasard, que ce soit au niveau des déplacements, des combats ou des récoltes d’information. Et même si le jeu est un peu long et qu’on a un sentiment de répétitivité un moment (en milieu/fin de partie, on fait souvent les mêmes actions), on ne s’embête jamais à une partie de The Breach qui reste palpitante du début à la fin dans la course à la victoire. Et attention, une partie n’est jamais gagnée et même une joueuse bien en tête peut se faire rapidement rattraper et terminer à la frustrante place de seconde 😉 (attention aussi à ne pas confondre les couleurs de data assez proches il faut l’avouer). Les choix sont intéressants, pas faciles et les cartes de chaque personnage, leurs capacités asymétriques ainsi que les actions aléatoires de l’intelligence artificielle apportent de la variété aux parties. De plus, The Breach se joue sans ressource. Enfin un euro game qui se défait totalement de cette gestion de ressources. Pas de pièce ni de paiement sous forme de points de victoire ou de descente sur une échelle ou l’autre, rien nada !!! Une belle prouesse. Le tout est baigné dans une mécanique de quadrants d’action originale et nécessitant une bonne gestion, d’un matériel exemplaire et d’une aide de jeu (à l’état de proto) qui n’oublie rien et qui permet d’y jouer sans devoir retourner aux règles (de 36 pages quand même).
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